Jeudi 9h, en ce jour de vote, une ambiance plut�t calme r�gnait au si�ge national du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD) situ� � El-Biar sur les hauteurs de la capitale. Toutefois, derri�re cette s�r�nit� qu�affichent les cadres du parti, se cache en r�alit� une grande appr�hension du reste tr�s perceptible. Celle d�une fraude massive qui risque d�entacher les �lections. Des candidats � la d�putation du RCD rencontr�s sur place durant la matin�e, � leur t�te Sa�d Sadi, sont visiblement tendus et � l�aff�t de la moindre information sur d��ventuelles irr�gularit�s dans les op�rations de vote. Et d�s les premi�res heures du scrutin, des �chos sur des cas de fraude convergent des quatre coins du pays au fur et � mesure du d�roulement du scrutin. �Nous avons re�u des informations de plusieurs bureaux de vote o� nos repr�sentants ont constat� des irr�gularit�s dans la pr�sentation des bulletins qui ont �t� dispos�s contrairement � l�ordre fix� par le minist�re de l�Int�rieur�, d�plore d�embl�e Fetta Sadat, candidate sur la liste d�Alger du RCD. Des cas, plus graves, de d�placement � la derni�re minute de bureaux de vote, de signature des P-V vierges par les chefs de bureau et les assesseurs, d�absence de noms d��lecteurs sur certaines listes, de distribution de bulletins du RCD photocopi�s dans la rue sont �voqu�s, notamment � Tiaret, Bouira, Brodj-Bou-Arreridj, Chlef, Souk-Ahras, Tizi-Ouzou et m�me �dans le bureau de vote du pr�sident de la R�publique o� la repr�sentante du RCD a �t� carr�ment interdite d�acc�s devant les cam�ras et les journalistes alg�riens et �trangers�, affirme, outr�, Sa�d. Et avant d�ajouter : �Les observateurs de sa formation ont �t� chass�s de deux bureaux d�Alger-Centre de 4 000 et 6 000 �lecteurs � quelques minutes du d�but du vote.� Accusant tant�t le FLN tant�t le RND d��tre derri�re ces graves d�passements, le pr�sident du RCD soutient que �dans certains cas, les urnes ont �t� bourr�es avant l�ouverture des bureaux de vote et l�arriv�e des premiers �lecteurs�. Des m�thodes qu�il n�h�sitera d�ailleurs pas � qualifier de �vulgaires� et de �v�ritable rouleau compresseur�. Dans les bureaux du si�ge situ�s au premier �tage, le secr�taire national charg� des relations avec les institutions, Hamid Lounaouci, aid� de cinq membres de la direction se chargent de centraliser toutes les informations qui �manent des diff�rentes wilayas ainsi que les t�moignages des repr�sentants du parti recueillis des bureaux r�gionaux. A 16h, avec l�arriv�e des journalistes, un point de presse est provoqu� dans la salle de conf�rences du quartier g�n�ral. Brandissant la lettre de protestation du coordonnateur de la Commission politique nationale de surveillance des �lections l�gislatives (CPNSEL), le patron du RCD parle sur un ton col�reux d�une �v�ritable catastrophe qui se passe en Alg�rie et la situation est grave�. Selon lui, �on a fait appel � la gendarmerie pour vider les bureaux de vote des repr�sentants de notre parti�. �Au regard de ces d�passements, le scrutin doit �tre invalid�, insiste- t-il. Durant toute la journ�e d�hier, �des signaux mauvais� continuaient d�affluer au quartier g�n�ral du RCD plongeant les militants et les cadres du parti dans un sentiment de d�pit et de d�sillusion. Une ambiance lourde a r�gn� jusqu�� la fermeture des bureaux de vote, � 20h. Lotfi M�rad SAID SADI, PRESIDENT DU RCD "La situation est grave et n'augure pas de perspectives de stabilit�" Dans une conf�rence de presse aim�e hier au si�ge national du parti � Alger, Sa�d Sadi, pr�sident du Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), a estim� que �le 17 mai 2007 est un moment de rupture dans l�exp�rience d�ouverture politique entam�e depuis 1988�. Revenant sur les d�passements constat�s le jour du scrutin, le pr�sident du RCD a soutenu : �Nous ne sommes plus face � une fraude �lectorale, mais devant une disqualification de toute initiative politique capable de transformer les institutions en lieu de d�bat et de construction. � Ce qui l�a amen� � dire que �la situation est grave. Elle a une m�thode l�humiliation de l�Alg�rien et une cons�quence, la d�vastation de la nation�. Au regard de ces interpr�tations, Sa�d Sadi dira : �C�est un moment qui appelle r�flexion, imagination et d�cision.� Usant d�un ton plut�t ambigu, le leader du RCD a refus� toutefois de r�pondre � certaines questions des journalistes, notamment sur les motivations qui poussent sa formation � si�ger au sein d�une Assembl�e �lue frauduleusement et sur la possibilit� d�entr�e du RCD dans le gouvernement. Interrog� sur les r�sultats, Sa�d Sadi a affirm� que le nombre de si�ges qui est revenu au RCD au sein de la chambre basse du Parlement (19 si�ges, ndlr) �a �t� divis� par deux�. L�objectif �tant, selon lui, de �polluer l�espace politique et parasiter l�action des d�put�s de l�opposition en projetant � l�APN des sigles�.