Les �lections l�gislatives de jeudi dernier se sont caract�ris�es par une abstention jamais �gal�e auparavant. Avec un taux de 64% d�abstention, ce sont plus de treize millions d��lecteurs qui ont boud� les urnes. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - L��crasante majorit� des �lecteurs a donc boycott� le scrutin du 17 mai. Le taux de participation aux l�gislatives a connu une chute vertigineuse, passant de 46% � 35%. Une situation qui tend � prouver que le citoyen lambda a tourn� le dos au pouvoir et aux partis. Un �tat de fait reconnu en partie hier par Nourredine- Yazid Zerhouni, m�me si ce dernier a pr�f�r� jeter l�opprobre sur les formations politiques. "Cela montre que les citoyens attendent que la politique s'adapte de fa�on plus concr�te et plus convaincante aux changements dans la soci�t� alg�rienne", a d�clar� le ministre de l�Int�rieur lors de la traditionnelle conf�rence d�annonce des r�sultats �lectoraux. L�abstention des �lecteurs �tait pourtant pr�visible pour diff�rentes raisons et la responsabilit� incombe avant tout � l�Etat. Les citoyens ont fini par comprendre que le pouvoir l�gislatif n�a aucun� pouvoir. Il suffit de dresser le bilan de la l�gislature sortante pour s�en rendre compte : sur les 90 lois adopt�es ces cinq derni�res ann�es, seule une a �t� propos�e par une formation politique. Pour le reste, les d�put�s ont lev� les mains bien haut pour adopter des textes �labor�s par le pouvoir ex�cutif. Il y a d�ailleurs lieu de relever que la cinqui�me l�gislature s�est singularis�e par un nombre impressionnant d�ordonnances pr�sidentielles, plus d�une quarantaine en tout. Sur le plan du contr�le parlementaire, les �lus nationaux se sont limit�s � saisir les membres du gouvernement � travers des questions orales. Inutile de pr�ciser qu�aucune enqu�te parlementaire n�a abouti, c�est d�ailleurs une r�gle depuis l�av�nement de l�APN. Alors pourquoi les citoyens �liraient- ils des parlementaires qui seront incapables de les repr�senter. L�abstention de jeudi est �galement � mettre sur le compte de la d�gradation de la situation socio�conomique. Baisse du pouvoir d�achat, p�nurie, ch�mage, probl�me de logement� les Alg�riens ont eu d�autres pr�occupations que d��lire des parlementaires qui toucheront l��quivalent de 10 fois le Snmg.