Les élections législatives du 17 mai 2007 ont été marquées par une abstention massive historique qui a dépassé les 60%. Lassés par des promesses non tenues, les Algériens exprimaient ce jeudi-là bien ensoleillé leur ras-le-bol et leur marasme en boudant l'urne. Sur près de 19 millions d'électeurs, seuls 6,6 millions avaient voté. Cela représente un taux de participation de 35,65%. Il s'agissait sans nul doute des élections les plus impopulaires depuis l'avènement du pluralisme politique en Algérie. En 2002, où toute la Kabylie avait boudé les urnes à cause des troubles qu'a connus la région, le taux de participation était de 46,17%. Même avec la situation de « chaos généralisé » vécue par la région, le taux national de participation enregistré à l'époque était supérieur (dix points, ndlr) à celui du scrutin du 17 mai. Et encore ! Sur les 6,6 millions de votants du 17 mai, près d'un million de bulletins ont été déclarés nuls, c'étaient dans la plupart des cas des votes blancs. En résumé, seulement 5,7 millions d'Algériens avaient exprimé leur voix. Autrement dit, plus des deux tiers des électeurs (12 millions) s'étaient abstenus de prendre part à ces élections qui ont pourtant vu la participation de 24 formations politiques, qui ne cessaient pendant leur campagne électorale d'appeler à un vote massif. Même la campagne de sensibilisation officielle, placée sous le slogan inchangé « Pour l'Algérie » n'avait pas réussi à ramener le taux de participation à un seuil plus acceptable. Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur, avait jeté l'entière responsabilité sur les partis qui, selon lui, se sont éloignés des attentes et des besoins da la population. Le ministre avait même appelé ces partis à adapter leurs projets à l'évolution nouvelle de la société. « Ce n'est pas là l'expression d'un rejet ou d'un désintérêt du citoyen, mais plutôt la preuve que le citoyen attend que l'approche politique s'adapte de manière plus convaincante au processus de démocratisation du pays », avait-il déclaré lors de la conférence de presse qu'il a animée au lendemain des élections. Comme réaction à cette abstention, le gouvernement a réaménagé la loi sur les partis à exclure des futures échéances électorales ceux qui n'avaient pas obtenu plus de 4% lors des élections législatives de 1997 ou de 2002.