Les yeux cern�s, le regard absent, v�tue d�une djellaba et d�un foulard de couleur verte, une couleur qui incarne l�espoir, celui de revoir un jour le petit Yacine, Mme Bouchelouh incarne la m�re touch�e dans sa chair. Taciturne, elle a du mal � �voquer ce qui s�est pass� ce 2 mai. Elle regarde ses deux filles, �g�es respectivement de 18 mois et 7 ans. Elle pr�f�re parler du chagrin des s�urs de Yacine plut�t que du sien. La plus grande pleure � chaque fois qu�elle croise dans la maison, les effets de son fr�re. La plus jeune crie �ya� et cherche d�sesp�r�ment son fr�re dans tous les coins de la demeure. Chez les Bouchelouh, l�atmosph�re est lourde. �paul�e par ses proches, la maman de Yacine, �puis�e par tant de semaines d�attente est � l�aff�t de la moindre nouvelle. Malheureusement, aucune ne parvient. Les appels � t�moins lanc�s � travers les journaux, la t�l�vision et la radio n�ont toujours pas abouti. Pis encore, des personnes ind�licates profitent de la situation pour mener la famille sur de fausses pistes. Des plaisantins appellent r�guli�rement pour dire que Yacine a �t� vu. Ils donnent de faux espoirs � la famille et ravivent la douleur qui, depuis ce fatidique 2 mai, ne fait que s�accentuer. Taraud�e par un indescriptible sentiment de culpabilit�, la maman ne trouve aucune explication rationnelle au drame que sa famille vit. Yacine avait pour habitude de s�amuser au bas de l�immeuble m�me si sa m�re �met toujours des r�serves avant de le laisser descendre. Ce jour-l�, il jouait au ballon. A un moment, il est remont� � la maison, a jet� son ballon dans le couloir pour redescendre en courant. Sa m�re a tent� de le rattraper en vain. Elle s�est par la suite dirig�e vers le balcon pour l�appeler. Le petit n��tait plus l�. C�est � ce moment qu�elle d�cide de descendre le r�cup�rer. Elle ignorait qu�� cet instant son fils avait d�j� disparu. Elle a fouill� la cit�, regard� dans tous les endroits ou il joue d�habitude, demand� aux grands et aux petits s�ils avaient vu Yacine. Tous n�ont rien remarqu� de suspect. Depuis, la cit� des 224 Logements de Bordj-El- Kiffan est plong�e dans l��moi. Son portrait est placard� dans tous les quartiers d�Alger. Sa disparition a beaucoup �mu, entra�nant une mobilisation jamais �gal�e et un �lan de solidarit� exemplaire. Le regard si expressif de Yacine, son visage ang�lique ne laissent pas indiff�rents et en d�pit du temps qui passe, l�espoir reste permis. La famille Bouchelouh en appelle au bon sens, guette la moindre nouvelle, s�accroche � toute information susceptible d�aider � retrouver Yacine. Deux num�ros de t�l�phone (092 15 00 17 et 078 52 39 03) sont mis � la disposition de toute personne d�sirant donner la moindre information.