Le tribunal de Blida a organis�, mercredi dernier au niveau de la cour, une conf�rence sur les droits de l�enfant. Anim�e conjointement par la pr�sidente du tribunal de Blida, la juge des mineurs, et Me Benouareth, cette journ�e tendait � expliquer les textes de lois visant � l�am�lioration de prise en charge de la petite enfance d�autant que l�Alg�rie a ratifi�, le 26 janvier 1990, la convention internationale proclamant les droits de l�enfant. En raison de sa vuln�rabilit� et des dangers qui le guettent constamment, les conf�renciers avaient, en effet, ax� leurs communications sur la protection de l�enfant par l�application stricte des lois. Pour la pr�sidente du tribunal de Blida, qui a eu � traiter plusieurs cas d�atteinte � l�enfant lorsqu�elle �tait juge des mineurs, l�enfant de moins de dix ans ne peut discerner entre le bien et le mal d�o� une attention particuli�re � cette tranche d��ge fonci�rement d�licate. Sur un autre plan, elle abondera en exemples quant aux cas d�inceste desquels les enfants victimes demeurent traumatis�s � vie. En ce sens, elle regrette que des m�res dont les filles ont fait l�objet de viol par le p�re �vitent de d�noncer l�inceste par peur d��tre r�pudi�es ou jet�es � la rue. Tout comme elle parlera d�enfants n�s hors mariage, un th�me qui reste tabou pour la soci�t� alg�rienne alors que les statistiques r�v�lent que 87% des enfants abandonn�s en sont issus. �500 000 enfants par an sont jet�s � la rue et c�est la drogue et la violence qui vont les accueillir � leur corps d�fendant�, dira la pr�sidente du tribunal de Blida. Elle insistera pour ce faire sur �un droit � la vie dans un environnement sain et � un droit � la protection juridique de tout acte portant atteinte � l�int�grit� physique�. Reconnaissant que la drogue est un ph�nom�ne r�el chez nous et qui, selon la communicatrice, est � l�origine de tous les fl�aux de la soci�t�, elle sugg�re l�id�e de mettre en place des syst�mes de r�seaux qui agissent en amont avant que le mal n�atteigne ces enfants. Les filles fugueuses sera l�autre th�me abord�. 4 ou 5 cas de fugue sont enregistr�s par jour et la pr�occupation des uns et des autres se fait sentir journellement surtout que l�on ne peut pronostiquer sur le devenir de ces filles qui deviennent une proie id�ale pour des �prox�n�tes sans scrupule�. D�un autre c�t�, la communicatrice touchera � un autre sujet, celui de l�abus sexuel par des enfants sur d�autres enfants. Elle argumentera qu�en g�n�ral ce sont initialement des victimes d�abus sexuels qui en deviennent les abuseurs. Pour la magistrate, la mise en place d�une police sp�cialis�e dans les fili�res de psychologie infantile et de sociologie aide beaucoup � juguler le ph�nom�ne de d�linquance juv�nile. Quant aux juges des mineurs, il y a lieu de songer, dira-t- elle, � nommer des magistrates car, pr�cisera-t-elle, les sondages ont montr� que les adolescents pr�f�rent les femmes juges. Toutefois, elle insistera sur le choix des juges qui ont une vocation pour ce m�tier. Enfin, Me Benouareth, en r�ponse � Mme Koreiche, pr�sidente de l�Association de la d�fense des droits de l�enfant qui a soulev� un point capital, � savoir celui de la consid�ration de ce dernier, estime que le r�le des associations est important dans la mesure o� elles aident l�enfant � s��panouir dans un milieu sain. �Autrement, nous nous acheminerons � fabriquer des associations de malfaiteurs juv�niles et quand l�enfant arrive devant le tribunal, � ce moment, ce sera trop tard�, dira l�avocat. Notons que des enfants, pr�sents dans la salle d�audience, ont �t� initi�s aux diff�rents r�les des acteurs de la justice.