Les services de s�curit� ne se font pas des illusions, le risque d�autres attentats kamikazes n�est pour l�heure pas totalement exclu. Ces services ne versent pas dans l�alarmisme pour autant, ils restent n�anmoins extr�mement vigilants. Plusieurs pistes indiquent que cette menace subsiste. Affirmer le contraire ou dire que les attentats du 11 avril n�ont pas �t� l��uvre de kamikazes du GSPC Al-Qa�da Maghreb, c�est faire cas de l�g�ret� envers la s�curit� des citoyens et des institutions de l�Etat. Il y a en premier lieu, la nature des nouvelles recrues qui fait encourir � la r�gion du centre du pays des menaces d�attentats sanglants. Des adolescents sont d�sormais enr�l�s dans les sectes qui s�ment mort et d�solation. Le cas du r�seau d�mantel�, la semaine �coul�e, dans la ville de Th�nia (centre de la wilaya de Boumerd�s) doit donner � r�fl�chir au pouvoir politique sur le traitement de la question du terrorisme islamiste. En effet, 14 terroristes �g�s entre 14 et 18 ans ont �t� arr�t�s par la police. 10 d�entre eux sont, selon nos informations, toujours scolaris�s. C�est l���mir� Gouri Abdelmalek de la localit� qui a charg� un jeune de 18 ans qu�il a baptis� du nom de guerre Abou Djendel. Ce dernier a un lien de parent� avec un terroriste, des GIA, abattu dans les ann�es 1990 et qui a laiss� un sinistre bilan de plus de 50 victimes qu�il avait pour la plupart �gorg�es de ses propres mains. Un second terroriste avait �galement un membre de sa famille impliqu� dans des actes criminels de l�islamisme arm�. D�o� la n�cessit� absolue pour les pouvoirs publics de r�fl�chir quant � la prise en charge, s�rieuse, des familles des terroristes. �L�Etat doit absolument prendre en charge, au plan social, les familles des terroristes. D�laiss�es, celles-ci deviendront des v�ritables p�pini�res pour les phalanges terroristes�, insiste un haut responsable s�curitaire de la wilaya de Boumerd�s. Il voudrait tant qu�on l��coute. Effectivement, le climat social d�l�t�re dans cette localit� a �t� une facilitation � Abou Djendel pour recruter ces adolescents, d�autant plus qu�id�ologiquement ces jeunes qui fr�quentaient assid�ment la mosqu�e �taient combl�s par un discours islamiste radical. Tous ces adolescents sont �galement issus de familles nombreuses qui subissent la pr�carit�. Le recruteur avait commenc� par donner des sommes d�argent, entre 1 000 et 2 000 DA � chacun, avant de les attirer dans le maquis o� l�endoctrinement qui s�en �tait suivi a fait admettre � ces jeunes le fait de commettre des attentats meurtriers est une action normale. �Ils ont tous accept� de d�poser des bombes. La premi�re cible arr�t�e a �t� le commissariat de la S�ret� de la da�ra de Th�nia�, affirmait une source s�curitaire. De l�attentat simple � un attentat kamikaze, un int�griste d�viant les doctrines sur le djihad n�aurait pas de difficult� � argumenter et � convaincre un adolescent qui a perdu ses rep�res sociaux. On s�en souvient dans ces m�mes colonnes du 15 f�vrier 2007, nous rapportions la r�flexion d�un haut responsable s�curitaire sur les ravages de la propagande du GSPC en direction des jeunes particuli�rement. Il disait entre autres : �Un adolescent qui regardera ce genre de films sera tr�s facilement tent� de s�engager avec les terroristes arm�s.� Il faisait allusion au guetapens tendu par les terroristes � des ressortissants �trangers � Bouchaoui (wilaya de Tipasa). Dans le m�me article, nous avions d�ailleurs fait �tat d�un risque d�actes de kamikazes. La suite d��v�nements a �t� sanglante. Lorsque les policiers de Th�nia avaient convoqu� les familles de ces terroristes, celles-ci n�en revenaient pas du chemin pris par leur prog�niture. Le cas n�est malheureusement pas isol� dans la wilaya de Boumerd�s. Ainsi, la d�mission de certaines familles et l��chec de l��cole alg�rienne sont d�montr�s de mani�re dramatique. En cons�quence, la chair � canon pour les attentats kamikazes existe bel en bien en nombre suffisant dans le centre du pays. En second lieu, pour les services de s�curit�, les phalanges qui ont commis la s�rie d�attentats sanglants (Alger, Boumerd�s et Tizi- Ouzou) marquent, sans aucun doute, un temps d�arr�t pour, d�une part, r�colter des informations et planifier leurs crimes � venir et d�autre part, reconstituer leur potentiel logistique d�truit en grande partie ces derni�res semaines par les forces de s�curit�. Par ailleurs, nous avions fait �tat de la pr�sence de la s�riat Ettafdjir (explosifs) dans le centre de la wilaya de Boumerd�s, paradoxalement pas loin de la r�gion de Th�nia o� ont �t� captur�s ces terroristes. Cette sinistre seriat, command�e par un redoutable ��mir� lequel d�tient un savoir-faire en mati�re de technique d�attentat � l�explosif, est soup�onn�e par les sp�cialistes de la lutte antiterroriste d�avoir fabriqu� les engins explosifs qui ont servi dans les attentats du 11 avril. Elle fonctionne, d�apr�s des sources s�curitaires de mani�re autonome et d�pend militairement directement de l���mir� de la zone 2 (Bouira, Tizi-Ouzou, Boumerd�s et l�est d�Alger). Les seriates locales sont tenues de lui apporter le soutien logistique. A notre question sur d��ventuels vols de v�hicules survenus ces derniers jours, un haut responsable nous a d�clar� : �Les terroristes volent les v�hicules pour les utiliser dans des attaques deux ou trois mois avant de passer � l�acte. Une p�riode d�oubli en quelque sorte�. Il laisse entendre en outre qu�en la mati�re, des v�hicules manquent sur les routes.