Travaux publics: Rekhroukh examine avec son homologue mauritanien les voies de renforcer la coopération bilatérale    58e session du CDH: Magramane rencontre à Genève le DG de l'OIT    Le Cheikh de la tariqa Belkaïdia El Hebria Mohamed Abdelatif Belkaïd inhumé à Oran    Merad met en exergue les efforts considérables des éléments de la Protection civile pour protéger les citoyens et leurs biens    Le ministre des Affaires religieuses préside une conférence scientifique sur les aspects éducatifs et spirituels du mois sacré    Décès de Mohamed Abdelatif Belkaïd cheikh de la Zaouïa Belkaïdia: le président de la Cour constitutionnelle présente ses condoléances    L'Algérie rejette les ultimatums et appliquera une réciprocité stricte à toutes les restrictions apportées aux mobilités par la France"    Le Maroc transformé en décharge européenne: scandale et indignation    Renouvellement par moitié des membres du Conseil de la nation: les candidats déposent la liste de leurs représentants au niveau des bureaux de vote    Usine de dessalement d'eau de mer de Cap Blanc: amélioration de l'AEP dans plusieurs communes de l'Ouest d'Oran    Contrat Sonatrach-Sinopec: Alnaft reçoit une délégation de la compagnie chinoise    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 48.365 martyrs et 111.780 blessés    Représentant le président de la République, Boughali prend part à la cérémonie d'investiture du président élu de l'Uruguay    AG élective du COA: "maintenir la dynamique de réussite et travailler davantage pour de nouvelles consécrations"    AG élective du COA: Abderrahmane Hammad réélu à la tête de l'instance olympique    Affaire USMA - RS Berkane: Verdict du TAS, une belle victoire de l'Algérie    Lavrov : Le règlement à Ghaza doit s'appuyer sur les résolutions de l'ONU    La Fédération algérienne des consommateurs appelle à une consommation responsable et équilibrée    La CNMA inaugure un centre de repos au parc national de Chréa    Sept éléments de soutien aux groupes armés arrêtés et un terroriste éliminé    Six grands axes pour le développement du football national    USMA : Le Burundais Bimenyimana officiellement qualifié    18e journée championnat de Ligue 1 Peu de buts mais des satisfactions    Installation du nouveau secrétaire général de la wilaya    Les impacts des tensions géopolitiques au Moyen-Orient sur le cours des hydrocarbures via le rôle stratégique du détroit d'Ormuz    Le sioniste Yehuda Glick mène l'incursion des colons dans la mosquée Al-Aqsa    Arrestation d'un narcotrafiquant et saisie de 60.000 comprimés de psychotropes et près de 6 kilogrammes de kif traité    L'impact d'une vidéo sur les réseaux sociaux à Mostaganem La Sûreté arrête deux voleurs de portable à l'arraché    Pas moins de 722 exploitations agricoles raccordées depuis le début de l'opération    Trente-et-un ans se sont écoulés depuis le massacre de la mosquée Al-Ibrahimi, commémoré hier    L'Italie lance un plan triennal    Tizi-Ouzou honore la mémoire de l'Amusnaw    Décès de Mohamed Abdelatif Belkaïd Cheikh de la Zaouïa Belkaïdia El Hebria : le président de la République présente ses condoléances    Distinction des lauréats de la 4e édition du Concours national de journalisme environnemental    Un projet monumental aux portes des pyramides    Le ministre de la Communication appelle la presse à faire preuve de professionnalisme        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    









CHRONIQUES D�UN TERRIEN
Ali au pays de la folie ordinaire Par Ma�mar FARAH farahmaamar@yahoo.fr
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 06 - 2007

Ali est un habitant d�une plan�te lointaine, tr�s lointaine, situ�e dans la galaxie �caille NGC 4415 : Adanac, tr�s ressemblante � la Terre, se trouve, en effet, � des milliards de kilom�tres de chez nous. Ni les t�lescopes g�ants ni les sondes spatiales sophistiqu�es n�avaient pu la d�voiler aux nombreux scientifiques qui cherchaient � d�couvrir un signe de vie dans l�une des dix-neuf plan�tes de cette galaxie. Ali �tait arriv� sur Terre un 11 juillet, � bord d�une station propuls�e � l�aide de l��nergie cin�tique, seul �carburant� en mesure de pousser l�engin aussi loin.
Ali �tait tomb� par hasard sur un douar o� les gens f�taient un mariage. Il fut horrifi� par le spectacle des moutons qu�on �gorgeait d�une mani�re brutale. Il trouvait �galement que la musique �tait barbare ! Mais il n��tait pas au bout de ses surprises. Quand le mari sortit de la chambre nuptiale pour pr�senter � la foule en d�lire un linge tremp� de sang, geste accueilli par des cris stridents appel�s �youyous� selon l�encyclop�die �lectronique qu�il avait sur lui, Ali pensa tout d�abord que l��poux venait d��gorger sa femme, comme les autres l�avaient fait auparavant avec les moutons ! Dans la t�te de l�extraterrestre Ali, un mouton �tait un �tre vivant et une femme aussi. Il trouvait bizarre que l�on se comport�t d�une mani�re aussi cruelle vis-�-vis des ovins et des �tres humains de sexe f�minin. Mais quand la pauvre mari�e sortit pour monter dans une ambulance, il se calma. Elle n�avait pas �t� �gorg�e. Cependant le fait qu�elle fut �vacu�e vers l�h�pital l�intriguait au plus haut point. Cela faisait quelques heures que son engin s��tait pos� sur notre plan�te et il y avait, d�j�, trop de questions qui trottaient dans sa t�te. Il d�cida d�aller � l�h�pital pour en savoir plus. Il vit la mari�e se faire soigner avant d��tre admise dans une chambre du service des femmes. Il entendit l�une des infirmi�res gueuler � l�adresse des parents de la mari�e : �Son �tat est jug�e grave et il faut la veiller. Ce n�est pas mon boulot ! D�signez une femme pour �a !� Ali �tait d�sappoint�. Sur sa plan�te, les infirmi�res ne rechignaient pas � la t�che et gardaient les malades, nuit et jour ! Bizarre cette Terre ! Ali d�cida de quitter le douar pour s�enfoncer dans une dense for�t. Il fut bient�t arr�t� par une dizaine d�individus barbus et v�tus d�une dr�le de mani�re. Il pensait qu�ils sortaient d�un cirque, mais quand leur chef lui dit qu�il allait �tre �gorg�, il commen�a � douter s�rieusement de la sant� mentale des habitants de cette plan�te qui passaient leur temps � jouer avec les couteaux. Lorsque deux des dr�les d�individus essay�rent de le ceinturer pour le mettre � la disposition du bourreau qui aiguisait son couteau en r�citant des paroles incompr�hensibles, il passa aux choses s�rieuses et d�un regard aliment� de rayons tueurs gamma 14 AR, foudroya les dix plaisantins. Quelques heures plus tard, il �tait dans ce qui ressemblait � une ville. Ou, plus exactement, dans la banlieue d�une grande cit�. Il errait dans des rues cass�es et cendreuses. Partout, il ne voyait que d�solation et tristesse. Toutes les b�tisses �taient inachev�es. Grises et moches, elles �taient d�mesur�es. Il n�y avait aucun jardin, aucun espace vert, aucun arbre. Il se dit alors que le centre-ville devait �tre certainement plus beau. Mais, quand il fut au beau milieu de la grande cit�, il �tait encore plus d�go�t� : l��tat des rues ne s��tait pas am�lior� et une foule de badauds aux visages livides se mouvait dans tous les sens. Personne ne souriait. Il pensa que tous ces pauvres gens allaient �tre �gorg�s. C�est pour cette raison qu�ils n�avaient aucune expression sur le visage et qu�ils marchaient comme des zombies. Chemin faisant, il vit une grande inscription : �Cin�ma Rialto�. Il y avait �galement des affiches repr�sentant des barbus qui ressemblaient � ceux de la montagne. Son dictionnaire �lectronique lui r�v�la qu�un cin�ma �tait �une projection visuelle en mouvement, le plus souvent sonoris�e. Le terme d�signe indiff�remment aujourd'hui une salle de projection ou l'art en lui-m�me�. Mais quand il p�n�tra dans la salle, il n�y avait aucune projection. Seulement un barbu qui criait tout seul. Il disait qu�une femme pouvait �tre battue. C��tait permis. Ali ne comprenait plus rien. Les gens de cette plan�te �taient � enfermer dans un asile. Quand ils n��gorgeaient pas, ils battaient leurs femmes ! Tout pr�s de ce cin�ma, il vit des dizaines de jeunes align�s derri�re des nappes jet�es � m�me le sol, garnies de produits divers. Quelques clients n�gociaient le prix d�une montre qui semblait les attirer. A ce moment pr�cis, il entendit une fille hurler : �Au voleur, au voleur !� Un pickpocket venait de lui subtiliser son t�l�phone portable. Ali trouva curieux le fait que les gens qui passaient par l� n�aient pas port� secours � la jeune fille. Donc, ces dr�les de �makhloukate� �gorgeaient, battaient les femmes et piquaient les t�l�phones mobiles des jeunes filles ! Il changea de ville, mais il rencontra la m�me hideur : les trous se multipliaient partout comme dans un gruy�re et les trottoirs avaient la dur�e de vie la plus courte de la galaxie. Il s�en trouvait toujours un type plus intelligent que les autres pour signifier aux �lus que les trottoirs en carrelage �taient pass�s de mode et qu�il fallait les remplacer par de beaux pav�s. Le m�me gars trouvera, quelques ann�es plus tard, que celui qui avait opt� pour les pav�s �tait le plus idiot des �nes du coin et que le carrelage donnerait mieux ! L� o� il allait, c��tait le m�me spectacle de d�solation, le m�me d�sarroi : les m�mes se nourrissaient � partir des d�charges publiques, les usines �taient vid�es de leur sang, des pans entiers de la population tombaient, du jour au lendemain, dans le gouffre de la pauvret� ! Les vrais agriculteurs �taient �cart�s au profit de nouveaux affairistes qui b�n�ficiaient des programmes de soutien se chiffrant en milliards. Les gens �taient trait�s comme des chiens dans les administrations et les services publics qui ne r�pondaient que rarement aux lettres envoy�es par les citoyens. Le facteur ne passait plus que quelques jours par semaine, alors qu�auparavant, il faisait sa tourn�e deux fois par jour. Le magasin donnant pignon sur rue, avec une vitrine propre et bien achaland�e, un acquis de l�humanit� qui datait de plusieurs si�cles, reculait sous l�avanc�e des chopes moyen�geuses, sans aucune esth�tique, surcharg�es de robes et d�habits divers qui pendaient au bout d�une plaque de t�le hideuse� Ces pr�sentoirs dignes des souks de jadis allaient jusqu�au bout du trottoir et g�naient consid�rablement les passants qui se voyaient dans l�obligation de descendre sur la chauss�e, cr�ant une pagaille monstre. Les rares �trangers qui conduisaient des voitures ne comprenaient pas pourquoi les pi�tons �taient si nombreux sur la route goudronn�e et pensaient alors que la civilisation n�avait pas encore frapp� aux portes de cette contr�e. Un jour, alors qu�il �tait au volant d�une automobile, Ali klaxonna sur une route de campagne pour inviter les moutons qui la traversaient � lui c�der le passage. Ces derniers, fid�les � Panurge, quitt�rent la chauss�e en quelques secondes. Il en fit de m�me dans une ville, mais pour r�veiller des �tres humains qui tenaient une conf�rence au beau milieu de la rue. Personne ne bougea et, au deuxi�me klaxon, il eut droit � un chapelet d�insultes. Il apprit qu�un automobiliste qui avait os� aller au-del� du deuxi�me klaxon fut poignard� ! Au cours de ses p�r�grinations, il d�couvrit un peuple arri�r� et qui, en perdant chaque jour ses �lites oblig�es d�aller exercer leurs talents ailleurs, s�enfon�ait dans l�archa�sme. L� o� il allait, il rencontrait des gens qui avaient totalement divorc� d�avec la pens�e rationnelle. L�ignorance, l�arri�ration et le charlatanisme avaient fait des d�g�ts qui ne pourraient �tre effac�s qu�au bout de deux, voire trois g�n�rations. Les gens ne lisaient plus, ne s�int�ressaient plus � la connaissance, � la culture et � la science. Tout cela �tait de la foutaise pour eux. Du matin au soir, ils n�avaient qu�une seule id�e en t�te : comment gagner le plus d�argent ? Le march� informel, la contrefa�on, l�escroquerie �taient leur domaine privil�gi�. L�argent comme arme de destruction massive, personne n�y avait pens� auparavant. Ali �tait fatigu�. Il �tait us�, ratatin�, d�t�rior�, r�p�, d�fra�chi, fl�tri, fichu, fan�. Il grimpa dans sa station et d�colla rapidement vers Adanac. Il aurait pu aussi monter dans une barque et aller en Sardaigne, solution choisie par ceux qui n�avaient pas de fus�es � leur disposition ! Il faut �tre dingue pour vivre dans une telle plan�te, mais Ali ne savait pas que dans d�autres territoires de la Terre, les habitants souriaient et s�amusaient sans s��gorger !

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.