Apr�s trois albums de chansons produits chez Sarah Edition, le jeune chanteur Kamel Chenane, 35 ans, voulant percer encore plus dans le domaine de la chanson kabyle et conqu�rir un large public parmi les jeunes, se retrouve dans un conflit avec son ex-�diteur. Ce jeune artiste s�est pr�sent� � notre bureau pour faire �tat de ses moments de gloire et de ses d�boires avec ladite maison de disques. Le Soir d�Alg�rie : Pourrions-nous avoir un aper�u sur votre parcours artistique ? Kamel Chenane : J�ai d�but� l�initiation � la musique d�s l��ge de 14 ans, d�abord comme musicien sur diff�rents instruments pour accompagner des chanteurs locaux tels que Rezig Kaci, qui m�a aid� avec son exp�rience et ses moyens. En 1998, il m�a encourag� � monter sur sc�ne et chanter face au public. Une fois le trac d�pass�, j�ai tent� de me tracer, en solo, une voie dans la chanson folklorique et cha�bi en animant des galas et des f�tes � travers la r�gion. Apr�s les �v�nements tragiques du Printemps noir, j�ai enregistr� mon premier album de chansons engag�es sur la conjoncture, mais les producteurs ont refus�, � l��poque, d��diter un produit qui soutenait le mouvement des arouch. Les �diteurs que j�ai contact�s � l��poque �taient plus port�s sur la chanson ra� et les rythmes de danse. Ma tentative de le faire �diter � compte d�auteur s�est sold�e par un �chec du fait que je n�avais pas les moyens financiers pour sa promotion et sa commercialisation. Deux ans apr�s, j�ai enregistr� un second Djendjenqui a �t� �dit� par une maison de disques priv�e, l�ann�e suivante un autre album Win idjahen yerthah (le repos de l�exil�) est sorti chez le m�me �diteur, ces deux produits ont eu un large succ�s chez les jeunes, car ils traitaient des probl�mes de la jeunesse et de l��migration ainsi que du ph�nom�ne des harragas. En 2006, un autre album que j�ai intitul� Thassarouts throuhiyi (j�ai perdu la cl�), �galement sur le marasme social de la jeunesse, est sorti sur le march� et a eu un large �cho. Bien, on constate que votre album de 2007 est �dit� par une autre maison� C�est chez Ma�tkas Music de Tizi Ouzou que je l�ai produit. Cet album, que j�ai intitul� Eddou Djank, contient deux chansons que j�ai d�cid� de proposer � mon public. La premi�re est un hommage � Sa�daoui Salah, un grand chanteur de la r�gion qui a beaucoup donn� � la culture alg�rienne, mais qui a �t� ignor� et qui est d�c�d� presque dans l�anonymat. C�est un devoir pur moi de faire quelque chose pour sa m�moire, comme il a �t� fait pour d�autres chanteurs � travers le pays. La seconde chanson, je l�ai d�di�e � la JSK qui est pour moi le club le plus aim� de la r�gion et ce, quels que soient les r�sultats. Ces deux chansons n�ont pas �t� du go�t de mon ex-�diteur, il les a refus�es, mais ce n�est pas la raison essentielle qui m�a pouss� � changer d��diteur. Pouvez-vous �tre plus clair ? Le premier �diteur n�a pas appr�ci� mon travail � cause des deux chansons, �a c�est du m�pris. De plus, pour mes premiers succ�s de 2004, 2005 et 2006, il ne m�a donn� aucun sou. D�autre part, les contrats qu�il m�a fait signer ne sont pas valables. Pour lui c�est juste pour pouvoir vendre mes albums, alors que moi j�ai demand� � plusieurs reprises d��tablir des contrats notari�s, ce qui n�a pas �t� fait� En 2007, avant l�enregistrement de mon dernier album, il a accept� mes conditions (r�glement de comptes et �tablissement de contrat), je lui est fait confiance, mais il s�est vite r�tract� apr�s avoir �cout� le contenu. Je me suis senti trahi et j�ai d�cid� de changer d��diteur. Mais le diff�rend persiste, non ? Effectivement, il est en train de d�truire mon image aupr�s de mon public. Sans mon consentement, il a �dit� un best of 2007. Je n��tais d�accord ni sur le contenu ni sur la photo qui a �t� utilis�e. Moi, qui suis � l��ge de donner encore plus � la chanson, je n�ai jamais pens� faire un best of. C�est une id�e ridicule qu�il a eu pour signifier � mon public que je suis fini. Yak ennighak (je t�ai averti) est le titre qu�il a utilis�. Je le consid�re comme une menace � mon �gard. Mon public a le droit de savoir que le best of 2007 qui a �t� �dit� par mon ex-�diteur est du piratage, sur lequel je ne vais pas me taire. Le best of porte aussi des coordonn�es t�l�phoniques qui ne sont pas les miennes. Il parle � ma place et me fait une mauvaise publicit�. J�ai d�cid� en outre d�utiliser les voies l�gales et la justice afin d��tre r�tabli dans mes droits. Votre dernier mot� Je remercie mon public qui m�a suivi et soutenu � ce jour. J�essaie de faire le mieux et d�apporter le meilleur produit, texte et musique. Je sais que je n�ai pas le droit de d�cevoir les jeunes de ma r�gion, tout ce qui se dit ailleurs et de travers ne vient pas de moi.