Le constat de la direction d�El Islah est sans concession : les partis politiques portent l�enti�re responsabilit� du fort taux d�abstention enregistr� lors des derni�res l�gislatives. Le secr�taire g�n�ral de la formation politique a diss�qu� hier les pratiques des formations politiques, notamment celles du courant islamiste. Il consid�re que ces derni�res souffrent de plusieurs lacunes dans leur fonctionnement. En t�te de liste des griefs retenus contre elles, le recours � des figures charismatiques, une allusion � peine voil�e au cheikh r�cemment �vinc� d�El Islah. Djahid Younsi, estime en effet qu�il serait temps de renouveler le personnel politique et consid�re qu�El Islah est en bonne voie puisque, dit-il �nous avons commenc� � r�former le parti en installant une direction coll�giale. Nous sommes en train de sortir des sch�mas archa�ques en installant d�autres structures au sein du parti � l�image du forum �conomique ou celui consacr� � l��ducation�. Le secr�taire g�n�ral qui s�exprimait en marge d�un colloque consacr� au �ph�nom�ne de l�abstention�, a lanc� un message clair aux formations qui sont du m�me bord que la sienne, estimant que ces derni�res doivent se conformer aux principes de la Choura et �viter le culte de la personnalit�. Revenant sur les raisons qui ont pouss� les �lecteurs potentiels � bouder l�urne, le SG d�El Islah met cela sur le compte des conditions sociales qui y sont pour beaucoup. �Le paradoxe entre un pays qui s�enrichit et une population qui s�appauvrit n�a pas pouss� les gens � aller voter. A cela, il faut ajouter le manque de libert�s. Lorsque le citoyen ne se sent pas libre, il finit par ne plus se sentir concern� par ce qui se passe autour de lui�. Djahid Younsi pointe un doigt accusateur en direction des formations politiques qui, � ses dires, n�ont pas su d�velopper un discours politique ad�quat. Il les accuse carr�ment d��tre devenues des �entreprises renti�res�. Invit� � animer les d�bats, l�ex-chef du gouvernement, Ahmed Benbitour a, lui aussi, fait part de son analyse. Il estime que �les d�put�s votent plus les ordonnances que des lois�, ajoutant que l�APN fait partie du d�cor. �Nous sommes dans une situation qui fait que des partis politiques, notamment ceux de l�alliance pr�sidentielle se positionnent en faveur de la r�vision de la Constitution sans prendre connaissance du contenu du projet. La soci�t� civile est, quant � elle, t�tanis�e. Elle ne puise sa l�gitimit� qu�� partir des accointances qu�elle tisse avec le pouvoir tandis que le champ audiovisuel reste totalement ferm�. Benbitour estime n�anmoins que le pouvoir ne peut � lui seul assumer le taux d�abstention et que les partis politiques sont �galement responsables. Le d�bat entam� hier, se poursuivra aujourd�hui. El Islah compte cl�turer le colloque avec une s�rie de recommandations.