Le colloque est placé sous le thème: «Abstention, causes et retombées». Le constat a été fait. «La classe politique est largement dépassée par les événements. D'ailleurs, les idées des différents responsables de la sphère politique ne sont plus perceptibles par les citoyens.» Ce sont là les propos de Mohamed Djahid Younsi, secrétaire général du parti El Islah, qui s'est exprimé, hier, lors d'une conférence de presse animée à l'hôtel Safir à l'occasion du premier colloque du parti. Optimiste quant à l'avenir du MRN secoué, récemment, par une crise sans précédent, le conférencier aspire, d'emblée, à mettre en place un modèle islamique réunissant authenticité et modernité. Ce choix lui semble l'unique chemin qui garantira au parti une réussite à long terme. Dans son allocution, le secrétaire général de la formation de Boulahia, absent pour dit-on des «raisons personnelles», a laissé entendre que l'enrichissement du dialogue national sur les problèmes ayant trait à l'opinion publique demeure l'un des défis à atteindre. S'agissant des objectifs du colloque placé sous le thème: «Abstention, causes et retombées», l'orateur a plaidé pour une meilleure compatibilité entre les espérances des citoyens et ce que propose la classe politique. Selon ses dires, les partis islamiques doivent, de leur part, appliquer cette démocratie tant évoquée par l'ensemble des formations politiques, mais qui demeure, jusqu'à présent, lettre morte. «Nous devons assurer l'autoréforme», a précisé Djahid Younsi. Qu'est ce qui a engendré la défection enregistrée lors des dernières législatives? Est-ce dû au retrait de Cheikh Djaballah ou est-ce le parti qui a perdu de sa crédibilité? Djahid Younsi ne veut pas entendre parler de ces hypothèses. Selon lui, les trois sièges glanés lors du dernier scrutin est un corollaire d'une précédente étape. Arguant ses propos, le conférencier a précisé, implicitement, que pendant l'ère Djaballah, le MRN ainsi que d'autres partis politiques n'étaient que des entreprises qui oeuvraient au profit d'une seule personne. Quant au taux d'abstention qui a atteint un record, le conférencier le justifie par la situation sociale que vit l'Algérie. Le citoyen se sent non concerné par les élections. A quoi sert-il d'aller aux urnes, dit-il. Le conférencier a souligné que le business se taille, malheureusement, la part du lion dans l'activité politique. Les dernières élections confirment ces dires. Interrogé sur le différend opposant son aile à celle de Djaballah, et dont le Conseil d'Etat a renvoyé, pour la énième fois, le verdict à une date non encore arrêtée, Djahid Younsi ne semble pas concerné par ladite affaire. Selon lui, les dés sont jetés, il n'y a rien à ajouter dans cette «ancienne affaire.» Le siège ainsi que toutes les autres infrastructures demeurent un patrimoine intouchable du parti. Dans son intervention, M.Ahmed Benbitour, ex- chef de gouvernement, a longtemps évoqué l'aspect socio-économique dominant notre pays. D'autre part, il est convaincu que des responsables des partis politiques prônent, à titre d'exemple, l'amendement de la Constitution sans en connaître le contenu. Absurde! Sur un autre chapitre, M.Benbitour s'interroge sur ce que veulent ces partis. Ouverture politique ou démocratie?