Entre 5 et 10 millions de tonnes de plomb sont r�pandues dans l�atmosph�re � Alger. Ces particules en suspension proviennent essentiellement des voitures, notamment celles � moteur diesel et des usines productrices d��nergie. Cons�quence directe de cette pollution, la capitale totalise 12% de cas d�asthme. La pollution est aggrav�e par la tendance des Alg�rois � recourir de mani�re syst�matique aux bus, taxis ou v�hicules particuliers. Des choix qui s�expliquent par l�appr�hension que suscite le chemin de fer et � l�ins�curit� qui r�gne au niveau des trains. Un tiers des d�placements � l�int�rieur de la ville se font donc par voiture ou bus avec une pr�dilection pour les distantes moyennes. Un d�placement sur trois ne d�passe en effet pas les 10 kilom�tres. Autre facteur aggravant, la topographie d�Alger. Sa forme de cuvette favorise en effet la stagnation de l�air et la formation d�inversions de temp�ratures qui favorisent l�accumulation des polluants et l�augmentation des taux de concentration. Les effets des brises de mer jouent un r�le important dans le transport des nuages charg�s de polluants. En effet, ces derniers sont entra�n�s par la brise de terre la nuit vers la mer, et de jour, ces nuages de polluants retournent sur la ville par effet de brise de mer. Les personnes qui empruntent la Moutonni�re t�t le matin le constatent tous les jours. Alger est envelopp�e dans un voile de polluants visible � l��il nu. Cette pollution, pass�e au crible par une �quipe de l�Institut national de la sant� publique explique que �la qualit� de l�air n�est pas seulement d�pendante de la quantit� de polluants �mise par les sources. Elle est �galement li�e aux conditions climatiques, m�t�orologiques, topologiques et morphologiques du milieu. Une fois �mis par une source de polluant, son �volution dans l�atmosph�re est d�pendante du vent, de la stabilit� de l�atmosph�re, du rayonnement solaire, de la topographie de la ville�. Selon les r�sultats de ladite enqu�te, des pics de pollution sont enregistr�s en d�but de semaine avec une d�croissance pendant le week-end. Pendant les heures de pointe, la pollution est au maximum et d�cro�t un peu moins en d�but d�apr�s-midi pour atteindre les plus bas niveaux en fin de soir�e. Les analyses effectu�es d�montrent que �suivant un crit�re de toxicit�, de sp�cificit� de sources et de la pollution g�n�r�e, les principaux polluants mesur�s par les organismes de surveillance de la qualit� de l�air sont les oxydes d�azote (NOX), le dioxyde de soufre (SO2), le monoxyde de carbone (CO), les particules en suspension (PS), le plomb (Pb), les compos�s organiques volatils (COV) et l�ozone (3)�. Les effets de ces derniers d�pendent de plusieurs facteurs, notamment de leur taille, de leur nature et de leur composition. Plus elles sont fines, plus elles sont dangereuses pour la sant�. Elles peuvent en effet p�n�trer jusqu�aux voies respiratoires inf�rieures, v�hiculant � leur surface d�autres polluants pouvant �tre toxiques. En l�absence de pr�cipitations, ces particules restent suspendues dans l�air. Les chercheurs de l�INSP indiquent � cet effet qu��en raison de leur inertie, les particules de grande taille sont pr�cipit�es sur la muqueuse de l�oropharynx puis d�gluties. La voie de p�n�tration des constituants chimiques de ces particules est donc principalement digestive. Elles se d�posent surtout dans l��tage trach�o- bronchique, tandis que les particules fines vont atteindre en plus grand nombre les alv�oles. Le taux de d�position dans l��tage alv�olo-intersticiel est maximum (de l�ordre de 30 � 50 %) pour les particules ultrafines). D�pos�es dans les voies respiratoires distales, ces particules fines vont �tre lentement �limin�es par phagocytose ou par le tapis mucociliaire , mais la r�action inflammatoire produite, qui augmente la perm�abilit� �pith�liale, facilite le passage des polluants v�hicul�s par les particules dans les courants lymphatique et sanguin�. Ce qui explique la pr�valence des maladies respiratoires.