Danger n Un grand nombre d'enfants algériens souffrent d'asthme. Des spécialistes évaluent le taux de cette pathologique à plus de 8,5%. Selon, Mme Sabiha Masmoudi, secrétaire générale de l'Association algérienne de solidarité avec les asthmatiques, «ce taux va en augmentant vu que toutes les causes de la maladie persistent, comme c'est le cas de la pollution atmosphérique». Il ne peut en être autrement car Alger, pour ne citer que le plus grand centre urbain du pays, est l'une des capitales les plus polluées au monde. L'atmosphère y est chargée de plomb (entre 5 et 10 tonnes par an), constituant une des causes majeures de l'émergence à grande échelle de différentes maladies respiratoires. Plus grave encore, les matières particulaires émises par les automobiles et les usines dépassent fréquemment les 70 microgrammes par m3. Tout porte à croire, dès lors, que la capitale aura toutes les peines du monde à se défaire de sa mauvaise réputation de ville hautement polluée. Face à ce danger, les services de l'environnement de la wilaya d'Alger sont décidés à passer à l'acte. Pour rendre l'air moins pollué, ils ont pris plusieurs mesures jugées urgentes. Il est question d'abord de la création d'une dizaine de parkings à travers l'Algérois et ce, afin de permettre aux milliers d'automobilistes «qui passent deux ou trois heures à chercher une aire de stationnement à immobiliser leurs véhicules». Pour ces mêmes services, le fait de chercher continuellement une place de stationnement est source de pollution. Comment ? «Ils sont des centaines, voire des milliers, à chercher des places tout en ayant le moteur qui tourne à plein régime. Cela dégage dans l'atmosphère des tonnes de particules nocives pour la santé. En somme, nos services ont saisi la wilaya pour décortiquer le problème. Nous leur avons dit que les parkings amélioreraient un tant soit peu la situation. Car alors les automobilistes passeraient moins de temps à circuler inutilement et donc les véhicules dégageraient moins de gaz», nous a déclaré Mohamed-Fawzi Sidi Moussa, responsable de la direction de l'environnement de la wilaya d'Alger. Outre l'urgence de doter la willaya de plusieurs aires de stationnement, les mêmes services exhortent les automobilistes à favoriser désormais un carburant moins polluant. «Parmi les points nodaux de notre politique de sensibilisation, il faut dire que nous avons tout le temps encouragé les automobilistes à utiliser des carburants plus ou moins écologiques qui atténuent la pollution à l'exemple du GPL et du sans plomb.». Dans un autre registre, le deuxième volet de la dépollution de la capitale, explique notre interlocuteur, a trait «à l'élimination graduelle des métaux lourds comme le mercure, le nitrate, le nickel, le chrome et le zinc qui sont très dangereux et qui sont favorisés aussi par l'existence de plus de 100 rejets dans la mer».