L�ancien chef du gouvernement a tenu � r�agir � la �r�ponse � Bela�d Abdesselam� du g�n�ral Mohamed Touati publi�e dans ces m�mes colonnes. J�en arrive au texte diffus� par le g�n�ral Touati sous la forme de jugements de valeur. Bien �videmment, je ne lui reconnais aucune qualit� lui donnant le droit de donner des le�ons et de prononcer des appr�ciations sur mes actes et mon comportement. Pour ce qui est de l�usage d�un langage vulgaire, j�invite seulement le lecteur � se reporter � l�interview du g�n�ral Touati publi�e dans l��dition dat�e du 27 septembre 2001 du quotidien El Watan pour savoir de quel c�t� un tel langage se manifeste pour la premi�re fois. Le g�n�ral Touati d�crit � longueur de colonnes les souffrances endur�es pendant notre guerre de lib�ration par les habitants de sa r�gion, y compris leurs ch�vres et leurs vaches. Une nouvelle fois, je salue tr�s respectueusement et je m�incline pieusement devant les souffrances endur�es et les sacrifices consentis par les habitants de la r�gion dont est originaire Mohamed Touati, de la m�me mani�re que je salue et que je m�incline devant les souffrances et les sacrifices de toutes les r�gions d�Alg�rie qui ont eu � conna�tre des �preuves semblables � celles d�crites par Monsieur Touati. En particulier, j�exprime mon respect et mes hommages � la grand-m�re courage cit�e par Mohamed Touati, qu�elle soit ou non sa propre grand-m�re. Cela �tant dit, Monsieur Mohamed Touati ne dit pratiquement rien de ce qu�il �tait advenu de lui-m�me, sauf son arrestation avec neuf de ses camarades � Paris le 26 janvier 1957, son transfert � Alger pour �tre conduit au centre d�internement de B�ni-Messous. Son s�jour dans ce centre avait �t� d�une particuli�re utilit� pour son �ducation patriotique puisqu�il lui �donna l�occasion de constater l�extraordinaire adh�sion populaire � notre cause, celle du FLN�. Mais, il ne nous dit pas comment, ensuite, il passa de ce centre d�internement, aux rangs de l�arm�e fran�aise et ce qu�il fit au sein de cette arm�e avant de rejoindre notre ALN � l�ext�rieur � une date que beaucoup, notamment parmi ses coll�gues militaires, situent en f�vrier 1961, c�est-�-dire au moment o� allaient s�ouvrir les premi�res n�gociations officielles et publiques entre le GPRA et le gouvernement fran�ais. Pour ma part, je n�attache pas une importance d�mesur�e � cette date. L�essentiel est que Mohamed Touati avait fait son devoir. Jusqu�� la veille du cessez-le-feu intervenu le 19 mars 1962 entre nous et les Fran�ais et m�me au lendemain de ce cessez-le-feu, le FLN appelait les Alg�riens se trouvant encore int�gr�s dans les structures des diff�rents appareils du syst�me colonial � rejoindre les rangs de notre R�volution. On consid�rait qu�il �tait du devoir patriotique de chaque Alg�rien, m�me s�il n�avait rien fait pendant les sept ann�es et demie de notre guerre de Lib�ration, de soutenir cette lib�ration en l�appuyant de son vote positif en faveur de l�ind�pendance de l�Alg�rie lors du r�f�rendum d�autod�termination du 1er juillet 1962. Selon l�adage bien connu, mieux vaut tard que jamais. Quel que f�t le moment o� il rejoignit les rangs de notre R�volution, le g�n�ral Touati lui avait apport� la contribution de son apport. On peut noter simplement que Mohamed Touati s��tait pr�sent� � l�ALN juste � temps pour pouvoir postuler, plus tard et en son sein, au grade de g�n�ral. Quant � la description qu�il donne de mon itin�raire en faisant de moi un adepte de la fameuse formule �armons-nous et partez�, sans m�abaisser � r�pondre � ses assertions mesquines et calomnieuses, il me suffit de dire simplement que ceux qui furent mes camarades de lutte savent que penser de ses vaines tentatives. Ils savent que celles-ci ne sont rien d�autre que les minables clabauderies d�un individu r�duit � abuser de la tromperie pour donner � son texte l�allure d�un contenu plus ou moins cr�dible. Quant � moi, je regrette seulement de constater, � la lecture de ses propos de d�nigreur av�r�, qu�il ne s�est pas donn� la peine de lire l�annexe n�17 de mon livre, ce qui lui aurait permis de savoir o� je me trouvais quand il se faisait conduire au centre de B�ni-Messous, avant de rejoindre, peut-�tre malgr� lui et � son corps d�fendant, les rangs de l�arm�e fran�aise. Certains des martyrs ou des moudjahids dont il cite les noms savaient ou savent que mon propre sang avait d�goulin� sur mes v�tements quand j�avais � peine dixsept ans, que j�avais connu les centres d�internement, les cellules polici�res et les prisons quand j��tais, selon les propres termes de l�un de mes juges militaires, un mineur de 18 ans, que j�avais eu � compara�tre devant un tribunal militaire avec d�autres compagnons d��preuves en 1945, que je fus condamn� � quatre ans d�emprisonnement pour �port d�arme dans un mouvement insurrectionnel�, et que ces al�as ayant affect� ma vie �taient l�effet de mon engagement comme militant de la cause nationale. Boumediene que le g�n�ral Touati m�avait d�clar� avoir admir� apr�s sa mort, quand je lui avais reproch� un jour de le d�tester, m�avait soulign� que mon devoir consistait � servir l� o� la R�volution avait besoin de moi, lorsque je lui avais affirm� que j��tais revenu de l�ext�rieur, c�est-�-dire de France, sous le coup d�un mandat d�arr�t �mis � mon encontre par le tribunal r�pressif charg�, au niveau du parquet de Paris, de traquer les membres du FLN, en vue d�aller rejoindre ceux dont le g�n�ral Touati cite les noms afin, croit-il, de me les jeter � la figure comme des exemples que je n�avais pas suivis. Dois-je encore ajouter que mon s�jour dans notre capitale, durant ce que l�on appelle �la Bataille d�Alger�, m�avait valu un nouveau mandat d�arr�t, lanc� cette fois par le Tribunal permanent des Forces arm�es d�Alger en date du 2 juillet 1957 pour �association de malfaiteurs� ? Quand je m��tais permis de sortir de la villa o� il m�avait affect� aux c�t�s d�un autre transfuge de l�administration coloniale et dont le nom anime la chronique actuelle de notre vie nationale, Boumediene consid�ra, un moment, que j�avais �d�sert� ses services, tout en continuant, m�me � distance, � me faire b�n�ficier de ses �gards, en attendant de pouvoir me �r�cup�rer � dans le cadre des organismes dont il avait directement la charge. Les liens d�amiti�, d�affection et de collaboration qui s��taient �tablis entre nous s��taient consolid�s toujours davantage au long des ann�es pendant lesquelles nous avions travaill� ensemble. Ils me dispensent aujourd�hui de r�pondre aux all�gations �manant d�individus du genre de Touati ou de ses semblables. Dans le cadre d�une r�volution qui a valu � notre pays plus d�un million de martyrs, le d�placement de plus de deux millions et demi de personnes avec la destruction de milliers de villages r�duits � n�ant dans le cadre des zones interdites, des centaines de milliers de r�fugi�s hors de leur pays, il serait ind�cent de ma part de me pr�valoir de quelque fait que ce soit pour marquer ma place dans la lutte de notre peuple. Ce serait contraire � mon �ducation depuis ma prime jeunesse. N�anmoins, j�ai cru devoir me livrer aux d�veloppements qui pr�c�dent uniquement parce que j�estime n�cessaire d��clairer les personnes de nos g�n�rations actuelles qui seraient susceptibles d��tre induites en erreur par les propos qu�utilise Monsieur Touati pour d�blat�rer contre ma personne. Abordant l�aspect qu�il qualifie de professionnel dans le cadre de notre controverse, le g�n�ral Touati utilise une pirouette pour �voquer sa d�marche en 1993 aupr�s du Tr�sor fran�ais. Il d�clare qu�une structure comme le Tr�sor fran�ais ne peut dialoguer avec un g�n�ral �tranger quel qu�il soit. Or, dans mon livre, je ne fais que paraphraser les propos qu�il m�avait lui-m�me tenus � ce sujet lors de notre rencontre apr�s le retour de ses �48 heures de vacances � Paris� : �J�ai touch� le Tr�sor fran�ais� m�avait-il dit explicitement de sa propre bouche. Dans mon livre, je fais dire au g�n�ral Touati : �Au cours de mon r�cent s�jour en France, j�ai approch� le Tr�sor fran�ais qui m�a fait savoir� �. Je ne crois pas, en �crivant cela, avoir trahi sa pens�e � travers les termes qu�il avait utilis�s au cours de notre entretien. Dans le texte qu�il a confi� au Soir d�Alg�rie dat� du 30 juillet dernier, il �lude de r�pondre sur ce point. Dans la foul�e, le g�n�ral Touati d�ment avoir rencontr� Monsieur Juppe � Paris. Or, dans mon livre je n�ai aucunement pr�tendu qu�il avait rencontr� � Paris, celui qui �tait alors le ministre des Affaires �trang�res du gouvernement fran�ais. Cependant, � la suite de la diatribe par laquelle Monsieur Juppe s��tait ing�r� dans nos affaires int�rieures en portant un jugement sur la politique �conomique de mon gouvernement deux ou trois semaines � peine avant le renvoi de ce gouvernement, je me suis demand� s�il n�y avait pas un rapport entre l�ing�rence de Monsieur Juppe et les vacances de quarante-huit heures de notre g�n�ral � Paris. Monsieur Juppe �tait venu me rendre visite � Alger quelques mois apr�s ma nomination � la t�te du gouvernement, comme envoy� personnel de Jacques Chirac qui �tait, alors, maire de Paris, pr�sident du RPR et candidat pratiquement d�clar� � la succession de Fran�ois Mitterand � la pr�sidence de la R�publique fran�aise. Dans cette �ventualit�, il avait entrepris une tourn�e au Maghreb. Ne trouvant pas le temps de venir lui-m�me � Alger, il m�avait envoy� Alain Juppe qu�il consid�rait comme son homme de confiance. Le d�jeuner qui lui avait �t� offert � l�occasion de sa visite dans notre capitale, l�avait �t� sur ma demande. Comme il �tait accompagn� d�une autre personnalit� fran�aise proche de Jacques Chirac que le g�n�ral Touati avait connue comme condisciple � l�Ecole de gendarmerie en France, ce dernier a �t� invit� � prendre part au d�jeuner offert � Monsieur Juppe en vue de lui donner la possibilit� de retrouver et de saluer un camarade d��tudes. Cette personnalit� �tait devenue ensuite ministre dans le gouvernement d�Edouard Balladur form� apr�s le succ�s de la droite aux �lections l�gislatives fran�aises du printemps 1993. Aussi, n��tais-je pas en droit de m�interroger, � la vue des d�clarations intempestives de Alain Juppe � l�encontre de mon gouvernement, si le g�n�ral Touati n�avait pas profit� de son s�jour � Paris pour mettre �au parfum� le gouvernement fran�ais, sur le sort r�serv� � mon gouvernement ; ne serait-ce que par une confidence gliss�e � son ancien camarade d��tudes � l�Ecole de la gendarmerie ? Personne, dans notre opinion nationale et aupr�s des chancelleries install�es dans notre capitale, n�ignore que le g�n�ral Touati �tait consid�r� comme l�inspirateur sinon le concepteur des d�cisions �manant de nos dirigeants. Je prends acte du d�menti qu�apporte le g�n�ral Touati, par son texte dans Le Soir d�Alg�rie dat� du 30 juillet 2007, � toute rencontre � Paris avec Alain Juppe. Quant aux autorit�s fran�aises, �tre un �r�volutionnaire intransigeant� n�interdit pas de les �voquer lorsque le besoin s�en fait sentir. Pour le g�n�ral Touati, il semblerait peu r�volutionnaire d�invoquer leur opinion quand celle-ci ne concorde pas avec les th�ses d�fendues par le FMI et par ceux qui, en Alg�rie, agissent en relais de ce dernier. Pour ce qui est de ce que les Alg�riens pensent de moi, l�id�e que s�en fait le g�n�ral Touati m�importe vraiment tr�s peu. Le g�n�ral Touati se lance, ensuite, dans une tirade sur les comp�tences de l�actuel vicegouverneur de la Banque d�Alg�rie ; il cite le scepticisme not� par celui-ci chez les sp�cialistes au sujet des contorsions et des �montages financiers in�dits, sp�cifiques et atypiques et in�vitablement hypoth�tiques� invent�s, sans qu�il dise par qui, en vue d�honorer les �ch�ances de l�Alg�rie vis-�-vis de ses fournisseurs ou de ses cr�anciers �trangers. Pour ce qui est du scepticisme exprim� par Ali Touati au sujet de la politique �conomique de mon gouvernement, je l�ai bien mentionn� dans mon livre, en indiquant que R�dha Malek en avait fait �tat sans en mentionner l�origine devant le HCE, lors de la r�union tenue par celui-ci le 18 juillet 1993. J�avais pr�cis� que le g�n�ral Touati m�en avait parl� �galement en me disant, � la diff�rence de R�dha Malek, que ce scepticisme lui avait �t� exprim� par l�un de ses parents travaillant comme cadre � la Banque d�Alg�rie. Par pudeur et par respect envers la famille du g�n�ral Touati, je me suis volontairement abstenu de faire r�f�rence dans mon livre � la parent� unissant ce dernier au cadre de notre Banque Centrale qui l�alimentait de ses confidences sur notre politique �conomique. Dans sa lanc�e, le g�n�ral Touati, probablement sur les indications fournies par son parent de la Banque d�Alg�rie, nous d�crit comme des faux les documents que la Banque d�Alg�rie fournit au gouvernement sur l��tat des finances ext�rieures du pays. Dans l�annexe n� 41 � mon livre, j�ai donn� les graphiques et les tableaux portant sur la situation de nos r�serves de change depuis l�ann�e 1989 et mois par mois. Ces graphiques et ces tableaux correspondaient � la p�riode pendant laquelle j�avais exerc� mes fonctions de Chef du gouvernement et de ministre de l�Economie ; ils ne correspondent nullement aux circonstances actuelles pour les besoins de la controverse avec le g�n�ral Touati. Ils mentionnent les chiffres correspondant � chaque rubrique : - Situation brute donnant le montant total des r�serves d�tenues par la Banque d�Alg�rie. - �Suspens� : terme �tablissant ouvertement le montant des factures arriv�es � �ch�ance et dont le paiement a �t� d�lib�r�ment retard� en vue de cumuler des arri�r�s de paiement par roulement sans d�passer une p�riodicit� de soixante jours et �viter d��tre d�clar� en sinistre et �chapper � de tr�s lourdes sanctions financi�res. - Swaps sur l�or : expression retra�ant le montant des sommes en devises acquises par la Banque d�Alg�rie en accordant aux bailleurs qui les lui ont vers�es un gage sur sa r�serve d�or. - Situation nette : on retrouve dans cette rubrique le montant net des sommes en devises d�tenues par la Banque d�Alg�rie, montant net d�gag� de toute somme correspondant � des �suspens� ou � des �swaps sur l�or�. L�examen de ces diff�rents graphiques et tableaux qui m�avaient �t� fournis le 4 septembre 1993, soit plus d�une semaine apr�s mon limogeage montre l��volution suivante depuis juin 1991, date � laquelle le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali avait succ�d� au gouvernement de Mouloud Hamrouche. Juin 1991, arriv�e du gouvernement Ghozali - situation brute : 478 millions de dollars - suspens : 750 millions de dollars - swaps sur l�or : 365 millions de dollars - situation nette : - 741 millions de dollars (c�est-�-dire un montant n�gatif) Juillet 1992, arriv�e de mon gouvernement - situation brute : 1 319 millions de dollars - suspens : 20,5 millions de dollars - swaps sur l�or : 435,5 millions de dollars - situation nette : 819,5 millions de dollars (soit un montant devenu positif) Ao�t 1993, d�part de mon gouvernement - situation brute : 2 103,5 millions de dollars - suspens n�ant : - swaps sur l�or : 709,5 millions de dollars - situation nette : 1 332,5 millions de dollars (soit un montant en augmentation par rapport � celui existant au moment de l�entr�e en fonction de mon gouvernement). A la vue de ces tableaux, figurant � l�annexe n�41 de mon livre, on constate que les �suspens�, que Monsieur Touati pr�sente, avec probablement l�aide de son parent � la Banque d�Alg�rie, comme des factures au paiement diff�r�, ont pratiquement disparu pendant toute la dur�e de mon gouvernement. Seul le chiffre de 61,5 millions de dollars figure sur le tableau synth�tique pr�sent� en premier dans la s�rie constituant l�annexe, probablement en raison d�un glissement technique dans la concordance des chiffres ou des dates des �ch�ances concern�es. L�augmentation du montant figurant au titre du �swap de l�or� � la fin de l�existence de mon gouvernement (passant de 368 � 709,5 millions de dollars US) correspond � une demande que j�avais faite au Gouverneur de la Banque d�Alg�rie d�acqu�rir des devises en les gageant sur une partie de notre r�serve en or, en pr�vision des lourdes �ch�ances qui nous attendaient � la fin de l�ann�e 1993. La r�duction des �suspens� aboutissant � leur disparition totale durant l�existence du gouvernement Ghozali est due probablement � l�utilisation du pr�t italien de 2,5 milliards de dollars gag� sur les recettes de Sonatrach en contrepartie de la vente du gaz naturel alg�rien � l�Italie. Le contrat, qui a permis � l�Alg�rie d�obtenir ce pr�t italien gr�ce � l�intervention du pr�sident Andreotti assist� de l�interm�diaire libyen bien connu, avait donn� lieu au versement d�une commission dont j�avais approuv� le principe et le montant, alors que cette op�ration s��tait d�roul�e avant mon accession � la direction du gouvernement. Aussi, en conclusion de tout cela, une question fondamentale se pose : les tableaux qui m�avaient �t� fournis par la Banque d�Alg�rie � la fin de mon gouvernement sont-ils des faux ? Si c�est le cas, qui a �labor� et fourni ces faux ? Existe-t-il d�autres graphiques et tableaux communiqu�s � d�autres autorit�s, en l�occurrence le HCE, et dont je n�avais pas �t� inform� ? Sinon, en vertu de quoi le g�n�ral Touati et le g�n�ral Nezzar se permettent- ils de contester les chiffres qu�ils donnent sur la situation de l�Alg�rie en mati�re de moyens de paiements ext�rieurs au moment de la fin de mon gouvernement ? Enfin, il me reste � relever le proc�d� utilis�, au sujet de ces chiffres, par le g�n�ral Touati. En effet, il parle des suspens et des contorsions qui, selon lui et suivant les indications que lui aurait communiqu�es son parent de la Banque d�Alg�rie ; mais, il ne pr�cise pas la p�riode de temps o� ces contorsions auraient �t� effectu�es. Il fait l�amalgame entre le d�part de mon gouvernement et la pratique de ces fameuses contorsions qu�il lie aux �suspens�, sans indiquer explicitement la date ou les dates o� ces �suspens� ont �t� pratiqu�s. Il m�accuse sans fournir la moindre preuve d�avoir laiss� l�Alg�rie �en cessation de paiement larv�e, obligeant la Banque d�Alg�rie � recourir � la pratique p�rilleuse des �suspens�. D�sar�onn� par les tableaux que j�ai fournis en annexe n� 41 � mon livre et ne pouvant y opposer aucun chiffre v�ridique et v�rifiable, il s�adonne � l�utilisation de termes ambigus tels que �cessation de paiement larv�e�, en m�me temps qu�il �vite de situer pr�cis�ment dans le temps le moment o� la Banque d�Alg�rie avait eu recours � la pratique p�rilleuse des �suspens�. Or, l�examen de tableaux annex�s � mon livre et provenant des services m�mes de la Banque d�Alg�rie montrent que cette pratique, qualifi�e par le g�n�ral Touati de p�rilleuse, n�a pu se produire que pendant deux p�riodes bien d�termin�es : la premi�re durant l�existence du gouvernement Ghozali qui a eu � liquider les �suspens� h�rit�s de son pr�d�cesseur ; ensuite, cette m�me pratique a d� certainement avoir �t� utilis�e lorsque le matelas de devises, que j�avais laiss� � mon d�part, avait �t� liquid� par l�effet de la ru�e sur les importations cons�cutives � l�ouverture du commerce ext�rieur aux sp�culateurs priv�s de l�importexport, ouverture qui avait suivi le renvoi de mon gouvernement. A l�appui de ce texte, on trouvera une �dition du journal Le Monde dat�e du 31 janvier 1994, soit plus de cinq mois apr�s mon limogeage ; dans cette �dition, le quotidien parisien du soir annonce que l�Alg�rie suspend le paiement de sa dette ext�rieure, en m�me temps qu�il cite la remarque d�un banquier disant que les �conomies que j�avais l�gu�es � mon successeur avaient �fondu de fa�on surprenante �. Ces �conomies avaient effectivement �fondu de fa�on surprenante� parce que le g�n�ral Touati a impos� ses vues en mati�re de gestion de notre commerce ext�rieur, au grand b�n�fice des importateurs avec lesquels il d�clare ne poss�der aucun lien. Je ne conteste nullement ses protestations quand il affirme n�avoir jamais eu � le moindre rapport avec les milieux d�importation�. Mais, personne ne peut contester que les id�es dont il s��tait fait le h�raut et qu�il avait r�ussi � faire appliquer avaient bien servi ces �milieux d�importation� dont les op�rations ont �t� certainement � l�origine des �suspens� qui ont conduit la Banque d�Alg�rie � se d�clarer en �tat de ne plus pouvoir honorer les �ch�ances de la dette ext�rieure de l�Alg�rie. Accul� par les arguments d�velopp�s dans mon livre, le G�n�ral Touati se livre, � travers son texte publi� dans Le Soir d�Alg�riedu 30 juillet 2007, � des �montages� de phrases ambigu�s et alambiqu�es de mani�re � tenter de se d�gager des soup�ons l�gitimes qui p�sent sur lui � propos de la mani�re dont il avait pr�sent� la politique �conomique de mon gouvernement et de la fa�on dont il avait justifi� le renvoi de mon gouvernement pour le compte de ceux qui avaient fait de lui leur conseiller. Il sait, en particulier, qu�il avait tromp� ses coll�gues militaires en leur d�clarant que mon gouvernement avait conduit l�Alg�rie � un �tat de cessation de paiement vis-�-vis de l�ext�rieur, c�est-�-dire, � la faillite. Il a certainement �t� pris de panique � l�id�e que ceux qu�il avait tromp�s allaient d�couvrir, dans mon livre et dans ses annexes, qu�ils avaient �t� induits en erreur. D�o� toute la phras�ologie parfois pseudo-technique par laquelle il tente de convaincre, mais en vain, que l�Alg�rie �tait en �cessation de paiement larv�e� au moment du renvoi de mon gouvernement. Par ailleurs, le g�n�ral Touati, dans son interview au quotidien El Watan dat� du 27 septembre 2001, d�clare que selon le conseiller de la Pr�sidence, Bouzidi, le montant des d�p�ts en devises des priv�s aupr�s de la Banque d�Alg�rie aurait �t� de 600 millions de dollars, quand j�avais �t� invit� par le HCE � prendre part � sa r�union du 18 juillet 1993. Dans son texte diffus� par Le Soir d�Alg�riedu 30 juillet �coul�, il signale que le montant de ces d�p�ts priv�s aurait �t� d�un milliard de dollars US. Comment explique-t-il cette diff�rence qui va pratiquement du simple au double ? Il d�clare, sans doute pour esquiver sa responsabilit�, que ces informations �manaient d�experts alg�riens invit�s � se prononcer sur l�opportunit� ou non d�un r��chelonnement de la dette. De qui ces experts tenaient-ils ces informations, qui ne pouvaient �maner que de la Banque d�Alg�rie ? Ces experts ayant �t� consult�s sur l�opportunit� du r��chelonnement, c�est-�-dire en 1993 ou d�but 1994 au plus tard, pourquoi a-t-il attendu aujourd�hui pour parler de telles informations. Pourquoi ne les avait-il pas r�v�l�es lors de son interview au journal El Watan du 27 septembre 2001 ? Puisqu�il se r�fugie derri�re les experts alg�riens pour tenter de donner un semblant de cr�dibilit� � ses affirmations, pourquoi n�avait-il pas accept� que le d�bat de ces experts se d�roul�t en s�ance publique et en direct � la t�l�vision, lorsque le probl�me s��tait pos� en 1993 d�organiser un s�minaire d�experts sur la dette ext�rieure ? Sans doute, va-t-il encore essayer de se d�rober et invoquer, � cet effet, la n�cessit� de ne pas r�v�ler � l��tranger et m�me � notre peuple, l��tat de d�labrement de nos finances ext�rieures � la fin de l�existence de mon gouvernement ? Mais, les experts dont il fait maintenant son paravent et son alibi, savent bien que les �trangers connaissent notre situation financi�re mieux que nos propres responsables et, parfois, mieux que ces experts. Peut-il pr�tendre qu�il ignore cette r�alit� ? Le g�n�ral Touati, en vient � affirmer que j�accuse le gouverneur de la Banque d�Alg�rie de �trahison�. J�ai consid�r� dans mon livre que la Banque d�Alg�rie n�avait pas fait diligence pour la r�alisation de l�op�ration changement des billets de banque ; mais, cela ne signifie nullement qu�il y a eu trahison. Par contre, la pr�sentation de la situation de nos finances en devises que fait Touati, probablement avec l�assistance de son parent au sein de la Banque d�Alg�rie, tend � accuser la Banque d�Alg�rie de falsification de documents officiels. Cela serait un comportement d�loyal caract�ris�, sinon une �trahison� pure et simple. Pour ce qui est des rapports que le g�n�ral Touati entretient avec le RCD ou avec les groupes li�s au RCD, j�ai �t� simplement amen� � me poser certaines questions, en raison des interventions dont il avait pris l�initiative aupr�s de moi au sujet du RCD et, il faut bien le dire, en raison aussi des sympathies qu�il ne cachait pas � l��gard des options id�ologiques de ce parti. Quant au document �labor� et pr�sent� par le ministre de l�Int�rieur, il ne peut que constituer un document de travail parmi d�autres. La r�gle dans tout travail gouvernemental et, dans les circonstances o� nous nous trouvions alors, c�est-�-dire, en 1992 et 1993, tout travail relatif sous quel que angle que ce soit au probl�me s�curitaire, est la concertation ou la consultation pr�alable avant d�bat et d�cision. Quand un document est �labor�, comme le rapport qui serait dat� du 12 mai 1993 cit� par le g�n�ral Touati, il a du �tre envoy� aux autorit�s concern�es par son objet ou par une partie de son contenu. Lorsqu�un document envoy� par mes soins, tombe entre les mains du g�n�ral Touati, celui-ci le re�oit, m�me sous un pli portant son nom �intuitu personae �, mais en sa qualit� de collaborateur du ministre de la D�fense nationale qui est membre du gouvernement. Dans son interview au quotidien El Watan du 27 septembre 2001, le g�n�ral Touati m�accuse personnellement d�avoir �lantern� sur l�application des mesures protectrices qu�il aurait pr�conis�es en faveur des DEC ; dans son texte publi� dans Le Soir d�Alg�rie du 30 juillet 2007, il reporte cette accusation sur le ministre de l�Int�rieur et le ministre d�l�gu� � la s�curit�. M�hamed Tolba l�a d�j� remis en place sur ce point. Je souscris d�autant plus aux observations de M�hamed Tolba qu�il m�a �t� donn� parfois de le froisser, dans ses pr�rogatives et dans son action de ministre charg� de la S�curit� et de Directeur g�n�ral de la S�ret� nationale, en faveur des structures de l�ANP relevant, alors, du g�n�ral Mohamed Lamari, dans l�espoir que cette attitude de ma part permettrait � l�ANP d�am�liorer davantage l�efficacit� de ses interventions. En lisant ce que le g�n�ral Touati �crit � ce sujet dans Le Soir d�Alg�riedu 30 juillet �coul�, on ne peut s�emp�cher de penser qu�il consid�rait son point de vue comme un imp�ratif s�imposant � tous, y compris � des ministres membres du gouvernement exer�ant des actions concr�tes sur le terrain. Ni Mohamed Hardi, tomb� victime des terroristes, ni M�hamed Tolba n�avait de le�on � recevoir du g�n�ral Touati. Des suggestions peut-�tre ; mais non de subir ses humeurs au point qu�il pouvait juger qu�il n�avait plus � les rencontrer au sein du groupe de travail constitu� en vue de faire face aux probl�mes s�curitaires. Lui qui m�accuse d�avoir une conception c�sariste dans l�exercice du pouvoir, se surprend � se pr�senter comme le �Mokh� qu�on ne pouvait contester et comme le Pharaon dont les propositions �taient des ordres indiscutables et incontournables. Je m�associe tout naturellement � l�hommage rendu par M�hamed Tolba au regrett� Mohamed Hardi et � tous ceux qui sont tomb�s dans la d�fense de notre Etat, notamment dans les rangs de notre police nationale. Ce que dit le g�n�ral Touati de notre organisation �conomique de la p�riode dite de Boumediene, fait partie de la panoplie des arguments d�velopp�s apr�s la disparition de ce dernier en vue de liquider son �uvre. La meilleure critique � l�encontre de cette organisation qui, par ailleurs, a produit bien des r�sultats positifs pour le bien du peuple et pour l��dification du pays, se trouve dans le texte de la Charte nationale adopt�e en 1976, Charte � la r�daction de laquelle je n�ai pas �t� �tranger. Je me contente d�ajouter que l� o� il �tait alors, le g�n�ral Touati ne pouvait ignorer que j��tais contre toute r�pression de la corruption par le proc�d� des boucs �missaires, de m�me que j��tais pour un nouveau syst�me de r�mun�ration permettant � nos organismes �conomiques de fonctionner suivant des r�gles plus efficaces et plus rentables. Je ne sais toujours pas ce que Touati appelle ma �fa�on despotique de gouverner�. Mon opposition au r��chelonnement avait �t� expos�e publiquement dans un document �crit par les services concern�s du gouvernement, sur la base des orientations que je leur avais donn�es, mais aussi, en tenant compte de leurs indications et de leurs suggestions. Ces services, du reste, �taient, pour l�essentiel sinon dans leur totalit�, ceux-l� m�mes dont j�avais h�rit�s des gouvernements ayant pr�c�d� le mien. Ensuite, j�avais eu � exposer publiquement ma position en ce qui concernait le r��chelonnement � travers une intervention orale qui avait �t� effectu�e au cours d�une r�union ouverte � tous les repr�sentants de la presse et qui avait �t� diffus�e par tous les m�dias nationaux. Il est pour le moins curieux que le g�n�ral Touati ne dise aucun mot � propos de ce document publi� sous le titre : �Note de pr�sentation des principales orientations de la politique �conomique du gouvernement�, ni au sujet de mon intervention effectu�e en juin 1993 devant les cadres de la wilaya d�Alger. D�ailleurs, et peut-�tre n�est-ce pas l� un simple hasard, le silence du g�n�ral Touati sur ces deux points co�ncide parfaitement avec l�attitude de la presse priv�e qui les avait pratiquement ignor�s comme je le signale dans mon livre. De la m�me mani�re, le g�n�ral Touati pr�tend que je n�ai pas cherch� � mettre en place une �conomie de guerre. Une fois de plus, il veut ignorer que l�instauration m�me du �comit� ad hoc� pour contr�ler les importations constitue la premi�re pierre de cette �conomie de guerre ; il ne dit rien non plus des impr�cations que m�avaient valu la cr�ation de ce comit� de la part de ceux des op�rateurs dits �conomiques qui, avec lui, agissaient en vue de parvenir � nous imposer la fameuse th�rapeutique du FMI. Enfin, le g�n�ral Touati sp�cule sur ce qu�il serait advenu du pays s�il n�y avait pas eu le r��chelonnement. Il aurait mieux fait de s��tendre sur ce qu�il est advenu au pays � la suite du r��chelonnement dont il fut l�un des partisans et l�un des �l�ments ayant agi en vue de son adoption. Seules l�augmentation de nos exportations p�troli�res et gazi�res et la revalorisation continue du prix du p�trole nous ont sauv�s du d�sastre dans lequel devaient nous pr�cipiter ce r��chelonnement et les autres r��chelonnements qui l�ont suivi ou devaient le suivre, chose que Monsieur Touati passe compl�tement sous silence. Au lieu d��piloguer sur le mur de Berlin, sur l�effondrement de l�URSS ou la Chine de MAO, il ferait mieux de s�interroger sur le d�clin du FMI qui a fait le malheur de tous les pays qui ont eu la malchance d�avoir � leur t�te des responsables qui les ont accul�s � subir ses th�rapeutiques. Aujourd�hui, des voix autoris�es au sein m�me des pays occidentaux d�velopp�s sont de plus en plus nombreuses � d�noncer la nocivit� des ajustements dits structurels impos�s par le FMI. Mais, le g�n�ral Touati n�en a cure. Je n�avais jamais exclu la n�cessit� de passer � l��conomie de march�. Cependant, j��tais contre et je demeure oppos� aux conditions que l�on a impos�es � notre peuple pour le faire passer � une �conomie de bazar qui n�a rien � voir avec la v�ritable �conomie de march�, qui fait la prosp�rit� des peuples � partir des produits de leur propre travail. Il �tait largement possible d��viter � notre peuple une grande partie des �preuves qu�on lui a fait subir, sous la contrainte de la situation s�curitaire, en vue de lui faire avaler la potion am�re de ce que l�on lui a pr�sent� comme la calamit� � endurer en vue de passer � l��conomie de march�. Le g�n�ral Touati avec tous ceux qui lui embo�tent le pas et lui pr�tent l�oreille aurait �t� mieux inspir� de songer � l�exemple de la Malaisie qui a connu une grande crise dans ses finances ext�rieures et qui a su dire non au FMI. Son gouvernement dirig� par un leader de valeur a r�ussi � surmonter cette crise sans livrer son pays � l�emprise du FMI. Il est vrai qu�il n�avait pas eu recours, comme nous le rappellent les g�n�raux Touati et Nezzar, � la constitution d�un comit� charg� de proposer les mesures � appliquer pour assurer le salut du pays, � l�instar de ce qui s��tait pass� chez nous. Aujourd�hui, ce Leader de valeur, Mohamed Mahatir, a quitt� volontairement le pouvoir apr�s avoir r�ussi le redressement et le salut de son pays. La Malaisie jouit du prestige qu�elle a acquis en raison de la politique que lui avait fait suivre son leader. La chance de saisir une occasion semblable � celle de la Malaisie s��tait offerte � l�Alg�rie. Le Mokh du g�n�ral Touati avait r�ussi � l�en priver, c�est la seule r�ussite notoire que ce dernier peut inscrire � son actif. Pour ce qui est des r�sultats obtenus du FMI en faveur du Tr�sor alg�rien, le mieux pour les appr�cier serait de demander � l�ensemble des Alg�riens de dire ce qu�ils en pensent et le bien qu�ils en ont effectivement tir�. Il serait judicieux, �galement, de consulter nos registres de commerce afin de d�couvrir le nombre des soci�t�s d�import-export qui s�y sont fait enregistrer dans le sillage de l�accord pass� avec le FMI et m�me au cours de la p�riode qui a suivi imm�diatement le renvoi de mon gouvernement. Tous les sp�culateurs avides de s�emparer des ressources de notre pays avaient salu� mon renvoi comme le pr�lude � l�accord avec le FMI et � l�ouverture de notre commerce ext�rieur. Pour en rester toujours dans le cas des r�sultats dont le Tr�sor alg�rien aurait b�n�fici� gr�ce � l�accord conclu avec le FMI , si l�on croit les affirmations du g�n�ral Touati, ce dernier ne nous dit pas les retomb�es n�gatives et d�sastreuses qu�a subies le peuple alg�rien par suite de cet accord, comme il ne dit rien des nouveaux accords de r��chelonnement qui allaient de nouveau �tre pass�s avec le FMI, de la m�me mani�re qu�il laisse planer un voile d�opacit� sur les conditions draconiennes qui allaient en d�couler, une fois de plus, sur le peuple, si le rel�vement du prix du p�trole n�avait pas sauv� notre population d�une telle nouvelle et �ventuelle catastrophe. Du reste, tout au long de sa pr�tendue d�monstration �tal�e dans le journal Le Soir d�Alg�rie du 30 juillet 2007, il demeure d�une pudeur ang�lique sur les cat�gories d�Alg�riens qui ont r�ellement tir� un avantage quelconque du r��chelonnement. Quant aux besoins des op�rations s�curitaires, le programme de mon gouvernement leur avait r�serv� une priorit� absolue. Les forces de s�curit� n�avaient jamais fait �tat de la moindre lacune dans les moyens qui leur �taient affect�s. Par contre, le g�n�ral Touati ne nous dit rien des chantiers nombreux, lesquels � croire les th�ses qu�il d�veloppait alors � l�attention de ses coll�gues militaires engag�s sur le terrain de la lutte contre les men�es terroristes, devaient s�ouvrir et couvrir le pays comme le r�sultat fabuleux de l�accord avec le FMI, afin d�offrir des emplois par milliers aux jeunes Alg�riens en vue de les dissuader de rejoindre les maquis de la subversion. La jonction assur�e, d�apr�s lui, avec �la reprise de la production des hydrocarbures et la remont�e du prix du baril�, gr�ce � l�accord du FMI a certes fonctionn� ; mais au b�n�fice de ceux qui piaffaient de s�emparer des revenus d�coulant des importations. Le peuple, comme chacun le sait, n�en a retir� que la mis�re dans laquelle l�ont pr�cipit� ceux qui l�ont leurr� et tromp� avec leurs d�monstrations abusives sur les avantages � obtenir du FMI, au moment o� des voix fusant du sein m�me des puissances occidentales, commen�aient � d�noncer les m�faits de la fameuse th�rapie du FMI. Le g�n�ral Touati, emport� par sa hargne et aveugl� sans doute par son empressement � se d�barrasser des casseroles du FMI qu�il tra�ne derri�re lui, en arrive � d�former certains de mes propos en premier lieu en ce qui concerne le r�le de l�arm�e dans ma nomination � la t�te du gouvernement et, en second lieu, au sujet de la candidature de Bouteflika � l��lection pr�sidentielle de 1999. Dans les deux cas, mes d�clarations ont �t� enregistr�es ; elles peuvent �tre r�entendues et permettre de d�couvrir les d�formations de la v�rit� par lesquelles le g�n�ral Touati tente toujours d�emporter l�adh�sion de ceux qui lui pr�tent l�oreille ou se fient � ses �crits. En particulier, au cours de l��lection pr�sidentielle de 1999, j�avais critiqu� une intervention intempestive qui avait perturb� le d�roulement de la campagne �lectorale en laissant planer un doute sur la r�gularit� du scrutin. Quant � mon choix, j�avais d�clar� publiquement que mon vote pourrait se porter sur Bouteflika, ce qui advint effectivement. Hargneux et rong� par le ressentiment d�avoir �t� d�masqu�, il ose insinuer que mes rapports avec l�actuel pr�sident de la R�publique seraient li�s � des raisons �terre � terre�. C�est ce qu�on appelle une allusion calomnieuse qui n�est pas �tonnante de sa part. Dans cet ordre d�id�es concernant la nature de son personnage, il est un autre passage de son texte qui m�rite d��tre relev� et soulign� : c�est quand il �crit m�avoir affirm� �qu�il n�y avait pas d�autres solutions que le r��chelonnement �, je lui aurais r�pondu : �Tu es donc pour le blanchiment d�argent�. D�abord, ce type de r�ponse ne correspond pas � ma mani�re de parler. En outre, le sujet de notre conversation n��tait pas le r��chelonnement, mais le code des investissements. Quand, il m�avait r�pondu que l�Alg�rie ayant besoin de capitaux pour son d�veloppement n�avait pas � s�enqu�rir de l�origine de ces capitaux, il est possible que je lui aurais r�pondu : �Cela laisserait la voie ouverte au blanchiment. � Ce type de r�ponse correspond parfaitement au fond de ma pens�e. Mais, le g�n�ral Touati d�forme ma pens�e � travers les termes qu�il m�attribue et la situe mal � propos, en pr�sentant cet �change de vues comme portant sur le r��chelonnement et non sur le code des investissements. Cela concorde compl�tement avec sa mani�re de traiter les affaires dont il avait la charge, la mauvaise foi constituant la r�gle d�or de ses d�marches, surtout quand il se sent aux abois. Au sujet de la proposition de prendre le minist�re de l�Int�rieur, je n�ai rien � ajouter � ce que j�ai �crit dans le livre. Je note seulement que le g�n�ral Touati ne dit rien de son intention qu�il m�avait alors confi�e de songer � quitter l�arm�e dans le cas o� certaines modifications qu�il estimait rigoureusement indispensables ne seraient pas retenues pour la r�vision de la Constitution. Avant de conclure son texte, le g�n�ral Touati n�h�site pas � se donner l�allure d�un homme d�Etat envoy� par le destin pour le salut de l�Alg�rie. Il �crit en effet : �Dans une situation �conomique et politique extr�mement pr�caire, je me devais en ma qualit� de conseiller et de repr�sentant du ministre de la D�fense nationale, au sein du groupe faire preuve d�engagement certes, mais aussi de circonspection, voire aussi de vigilance. La solution s�curitaire recherch�e ne pouvait �tre dissoci�e des aspects socio�conomiques ou des possibilit�s financi�res�. En un mot, il se donne bien, ainsi, le r�le d�un dirigeant politique du pays. A cet effet, je voudrais simplement rappeler � sa m�moire, si elle n�est pas obnubil�e par la mythomanie qui semble s��tre empar�e de son esprit, que, lors de l�un de nos �changes de vues qui s��taient d�roul�s entre nous de mani�re correcte et courtoise, je lui avais dit : �Tout le monde sait que le pouvoir vous appartient, vous les militaires, alors pourquoi ne prenez pas vous-m�me personnellement la t�te du gouvernement au lieu de continuer � agir de derri�re le rideau ?� Je parlais sinc�rement, car je pensais �viter, de la sorte, les grincements survenant parfois entre nous dans la conduite des affaires de l�Etat. Il m�avait r�pondu : �Oui, ce pouvoir est entre nos mais, mais nous vous l�avons d�l�gu�. �Eh bien ! lui avais-je r�pondu, dans ces conditions, laissez-nous la facult� de l�exercer tranquillement !� Si le g�n�ral Touati ou un autre militaire avait pris la direction du gouvernement, cela aurait peut-�tre constitu� la meilleure solution. En ce qui me concerne, dans ma d�cision d�accepter d�assumer cette direction, r�siderait sans doute mon erreur v�ritable et fondamentale et l� aussi, se trouverait peut-�tre �galement la source de l��chec principal que l�on pourrait me reprocher. B�la�d Abdesselam (Ancien chef du gouvernement)