La cl�ture des 15es Journ�es th��trales de la ville de Skikda s�est tenue le 20 ao�t au th��tre municipal dans une ambiance qui rappelle celle de la c�r�monie inaugurale : l�absence des officiels. Faisant une entorse aux attributions classiques, l�association du festival de la ville de Skikda a innov� en baptisant le prix : Dauphin. Les r�sultats sont les suivants : le dauphin d�or a �t� remport� par la troupe Enaouares de Blida, le dauphin d�argent par celle de Bel-Abb�s et celui de bronze par la troupe Essarkha de Skikda. Le prix d�interpr�tation masculine est revenu � Mohammed Frimehdi de Mascara, pour sa prestation dans Sarkhat fennane. Le prix d�interpr�tation f�minine a �t� attribu� ex aequo aux protagonistes de la troupe de Blida, Nadia Ta�bi et Fatima Touhami, pour leurs performances dans Le cri d�Oph�lie. Le prix du jury baptis� Za�d Salah a �t� attribu� � la troupe de Baraki. UNIVERSALIT�, NOSTALGIE ET BOUDERIE OFFICIELLE Cette manifestation a �t� marqu�e notamment par quatre faits majeurs. Le premier, il est th��tral : la cons�cration du th��tre universitaire. Les villes de Bel-Abb�s et Blida, El Khachaba Eddahabia lil mesrah Edjamaai et la troupe Enaouares de Djamiaat Nadi El Ibda� El Adabi el Fikri de l�universit� Sa�d-Dahleb, ont forc� l�admiration � travers les adaptations respectives de deux auteurs universels, Moli�re ( Tartuffe, adaptation et mise en sc�ne de Bouadjadj Ghalem Li�s, interpr�tation fulgurante de Mohammed Ben Kriti) et Shakespeare (tir� de l��uvre de l�Irakien Khazaal El Madjdi Hamlet sans Hamlet, Le cri d�Oph�lie de Kamel Aattouche qui est un travail qui a confirm� les progr�s de la troupe, plus particuli�rement de Amirouche Rabat, �tonnant dans le r�le de Claudius, laur�at de plusieurs prix d�interpr�tation). L��volution constante de la troupe Echourouk de Mascara, laur�ate de trois prix lors de la 14e �dition du festival du th��tre de la ville de Skikda en 2006 et d�un prix en Jordanie, est � mentionner. Comme en t�moigne l�adaptation de l��uvre du dramaturge russe, Anton Tchekhov, Le Chant du cygne, Sarkhat Fennane de Mohammed Frimehdi. Le deuxi�me, il est politique. Les autorit�s ont boud� l�une des plus anciennes formes d�expression de l�humanit� et les contraintes financi�res sans cesse �voqu�es par les organisateurs ont �t� � l�origine de la marginalisation de beaucoup de troupes talentueuses, plus particuli�rement celle des Issers, la troupe Yasria, ainsi de la non-pr�sence de beaucoup d��minentes personnalit�s du 4e art, � l�instar de Azri Ghouti, directeur du Th��tre r�gional d�Oran, et de l�actrice Amel Himer, pr�vus initialement au programme de cet �v�nement. Le troisi�me, il est corporatiste. Ou plut�t �anti-corporatiste�. Des hommes de th��tre locaux �taient aussi aux abonn�s absents. Aucun d�eux n�a pris la peine de se d�placer pour assister aux pr�sentations programm�es. Sur ce registre, heureusement qu�il y a eu la pr�sence de Abderrahmene Settouf, l�encyclop�dique homme de th��tre de Blida, pour sauver la face. D�j� pr�sent lors de la pr�c�dente �dition, Settouf ne rate jamais une occasion pour assister � la magie des planches. Le quatri�me et dernier fait concerne les acteurs. Ils ont presque tous tir� leur �pingle du jeu. Que ce soit les duos de Skikda, Bouha Seif Eddine et Abdou Rahai, dans Parking de Hassan Boubrioua, et Cherifi Mouloud et Samia Sa�di, dans Farachete moulaouana (les papillons colori�s) de Lobza Ibrahim (adaptation par Merwane Mansouri, un jeune de Azzaba, de l��uvre homonyme de l�Irakien Djallil El Ka�ssi), et celui de Eulma, Tarak Arab et Wahiba Bouhenak, dans Souk Ensa de Mounir Boumerd�s ou les autres acteurs, la pr�sence sc�nique a charm� plus d�un. D�CEPTION BATN�ENNE ET AMOUR POUR LA PALESTINE Au volet interpr�tation collective, outre celle de Blida, la troupe El Badil de Batna, Hmida Merzoug, Ali Essa�di, Djamel Mezghache, Azzedine Ben Omar, Ferhat Okba et Ben A�ssa Aymen, s�est distingu�e dans un autre registre. Essarkha, sc�nario de Azzeddine de Ben Omar et mise en sc�ne de Ferroudji Mabrouk, pi�ce satirique, sur fond d�humour noir, qui met en relief la l�chet� des dirigeants arabes face � la crise palestinienne, est une �uvre poignante � m�diter. Le th�me de la Palestine a �t� abord� sous un angle plus large ; ceux du sionisme et de l�h�g�monie juive par une autre pi�ce, El Toughate de Yacine de Boungab (il y tient �galement avec brio le r�le du vizir) de l�Institut r�gional de musique de Bouira. Ces deux �uvres ont respectivement mis sous les feux de la rampe les talents prometteurs de deux jeunes acteurs de moins de 10 ans, Ben A�ssa Aymen (d�j� cit�) et Mellouk Rawan, une fillette de six ans, dont le chant final a fait pleurer plus d�un. La polygamie contre emploi, Souk Ensa; l�hymne � la vieillesse et aux souvenirs d�enfance, Farachete moulaouana ; l�omnipotence du pouvoir et la supr�matie de l�injustice Kouri.com (une pi�ce de Mohamed Abb�s Islam de Djamia�t El Fen Oua Ettakafa, Baraki, adapt�e de l��uvre du Syrien Nabil Badrane Djouha Baa Hmarou) ; les dysfonctionnements de la soci�t� � travers l��ni�me confrontation manich�enne entre l�oppresseur et l�opprim�, Parking ; le d�sespoir d�un artiste au chevet de la vie, Sarkhate Fennane ; l�hypocrisie de la soci�t� par le recours aux motifs religieux, Tartuffe; l�apr�s-Shakespeare vu par un auteur oriental, Sarkhate Oph�lie ; l�h�g�monie et l�expansion juives, El Toughate, et la l�chet� des dirigeants face � la trag�die d�El-Qods sont les th�mes � l�honneur au cours de cette �dition th��trale de Skikda, dans sa 15e livraison. Il n�aura manqu� que le drame irakien pour r�ussir le grand chelem en mati�re du traitement sc�nique de l�actualit� nationale et internationale. Il y a lieu de signaler que la troupe de Batna est toujours la grande d�chue des festivals bien qu�elle participe avec des �uvres de qualit�.