L�entrain et l�abn�gation mis par l�ex-�mir de l�Arm�e islamique du salut (AIS) autodissoute, Madani Mezrag, � revendiquer le droit � l�initiative partisane et � l�exercice l�gal de la politique semblent avoir r�ussi � entamer l�intransigeance des pouvoirs publics. Le ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales, Yazid Zerhouni, consent, apr�s avoir jur� dans un pass� pas lointain qu�il ne sera pas celui qui re l�galisera, sous quelques formes que ce soient, le Front islamique du salut (FIS) dissous, � accuser r�ception et �tudier le dossier que Mezrag et compagnons ont la nette intention d�introduire au niveau de la structure idoine de son d�partement. Sofiane A�t Iflis - Alger Le soir) - Certes, le ministre a pris le soin de sp�cifier que l��tude ou l�examen du dossier de cr�ation d�une structure partisane par Mezrag et ses lieutenants d�autrefois se fera dans le cadre pr�cis des lois portant concorde civile et charte pour la paix et la r�conciliation nationale, mais cela ne change rien au fait que, relativement � la question, le discours officiel a sensiblement �volu�. Et qui mieux que Zerhouni, qui jusque-l� incarnait l�opposition farouche au retour des islamistes de l�ex-FIS sur la sc�ne politique, pouvait attester d�une telle m�tamorphose, lui, qui, en marge de l�ouverture de la session parlementaire, affirmait qu��ils (Mezrag et ses compagnons, ndlr) peuvent constituer des dossiers et les d�poser aupr�s de nos services, apr�s on examinera leur conformit� avec les lois portant concorde civile et charte pour la paix et la r�conciliation nationale �. L�affirmation-ci du ministre de l�Int�rieur marque, on ne peut plus clair, une nette r�vision de l�attitude politique officielle par rapport au dossier de l�ex-FIS et de ses reliquats. En effet, le ton n�est d�sormais plus au niet cat�gorique. Zerhouni, pour ne pas dire le pouvoir, acquiesce, seize ans apr�s et pr�s de 100 000 morts, � laisser la porte entrouverte devant le retour des islamistes radicaux � l�activit� politique l�gale. Il est vrai que d�aucuns feront preuve de perspicacit� politique et vite se r�soudront � comprendre qu�en fait le ministre de l�Int�rieur en m�me temps qu�il divorce avec son intransigeance d�auparavant, il s�arme toujours du verrou juridique, lequel, faut-il le rappeler, ferme la sc�ne politique aux anciens terroristes aujourd�hui pr�tendants acharn�s au statut d�acteurs politiques l�gaux. La charte pour la paix et la r�conciliation nationale interdit, en effet, dans l�une de ses dispositions, l�exercice l�gal de la politique � tous ceux qui ont la responsabilit� engag�e dans la trag�die nationale par l�instrumentalisation de la religion. Et, plus que quiconque, Madani Mezrag, qui a �cum� les maquis de l�Est alg�rien en sa qualit� d��mir national de l�organisation terroriste AIS, affili�e organiquement � l�ex-FIS, est concern� par cette disposition. Le ministre de l�Int�rieur est �videmment en parfaite connaissance de cela. Aussi, � l�entendre �voquer ce texte de loi, d�aucuns seront tout bonnement mais surtout raisonnablement port�s � conclure que, dans la r�alit�, il maintient la porte toujours close devant Mezrag et ses compagnons. Mais le motif politique ne viendrait-il pas une fois suppl�mentaire supplanter la loi ? La question a lieu d��tre soulev�e, puisque l�opinion a eu par le pass� � se surprendre � d�couvrir des extrapolations surprenantes, comme celle faite � la concorde civile et � la charte pour la paix et la r�conciliation nationale qui s�est traduite dans la r�alit� par une amnistie g�n�rale. En tout cas, Madani Mezrag semble avoir la conviction faite que la fondation de son parti est une question de temps. Tout r�cemment encore, au lendemain de l�attentat contre Mustapha Kertali, il a �voqu� l�id�e de cr�er un parti politique. Un parti qui puisera ses principes directeurs de ceux que l�ex-FIS s�est donn� en son temps. Autrement dit, un nouveau FIS sous une autre d�nomination. Faut-il rappeler que Mezrag a toujours affirm� que le retour � la vie politique l�gale pour lui et ses lieutenants faisait partie int�grante de l�accord que son organisation avait conclu en 1997 avec l�ANP.