Des ex-émirs de l'AIS veulent créer un parti islamiste L'EST REPUBLICAIN D'anciens émirs de l'Armée islamique du salut (AIS), le bras armé du Front islamique du salut (FIS), interdit en 1991, ont annoncé la création d'un parti politique, a rapporté hier la presse arabophone. C'est Madani Mezrag, chef national de l'AIS reconverti dans les affaires, qui a présenté cette formation lors d'une conférence de presse organisée jeudi au domicile d'un député islamiste sur les hauteurs d'Alger. “Le mouvement sera visible, ses hommes sont connus de tous, l'exercice politique se fera dans la transparence et la légalité”, a affirmé Madani Mezrag, entouré d'Ali Benhadj, ex-numéro deux du FIS, et Abdelhak Layada, membre fondateur du GIA (Groupe islamique armé) qui a renoncé à l'action armée. Selon Madani Mezrag, le futur parti politique entend “se réapproprier le projet politique du FIS en y intégrant les valeurs portées par la révolution algérienne” et promet de soutenir la politique de réconciliation nationale du président Abdelaziz Bouteflika. “Les réfractaires et les opposants à la politique de réconciliation nationale seront combattus par notre parti, si l'Etat est incapable de mener ce combat”, a-t-il prévenu. Reste que la création de ce parti est conditionnée à l'autorisation préalable du ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, connu pour son opposition à la création de partis islamistes. “En ce qui nous concerne, nous sommes décidés à aller au bout de notre projet pour participer avec le courant nationaliste à la stabilisation politique du pays”, a déclaré M. Mezrag. Madani Mezrag a par ailleurs dénoncé “les dérives” du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, rebaptisé Al-Qaïda au Maghreb islamique, AQMI) qui sont, selon lui, “des actes désespérés pour cacher ses faiblesses et la crise interne qui le ronge”. L'AIS a renoncé à l'action armée en 1999, au terme des accords signés avec le pouvoir dans le cadre de la politique de “concorde nationale”.