Le congr�s du Front des forces socialistes (FFS), le quatri�me du genre, a clos ses travaux hier vendredi, apr�s deux jours de d�bats en pl�ni�re et en ateliers, avec la reconduction de son chef historique et de toujours, Hocine A�t Ahmed, dans sa fonction de pr�sident du parti. Un A�t Ahmed � le FFS, donc, par effet d�entra�nement � qui abhorre la fr�quentation de la classe politique nationale indiff�remment de ses segments et qui ne retient, d�sormais, comme projection digne d�int�r�t que le partenariat avec des personnalit�s nationales et des acteurs de la soci�t� civile. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Hocine Ait Ahmed, au verbe toujours acerbe, lorsqu�il lui vient � brocarder le pouvoir et le r�gime politique qu�il incarne, semble avoir retenu de r�solument s�engager sur cette voie du partenariat politique auquel d�j� Mouloud Hamrouche et Abdelhamid Mehri donnent la nette impression d�avoir souscrit globalement. D�ailleurs, ils eurent jeudi tout le loisir de le faire savoir, chacun � sa mani�re certes, mais en des termes qui ne laissent aucun doute sur le degr� de rapprochement auquel A�t Ahmed et les deux invit�s d�honneur du congr�s sont parvenus. Mouloud Hamrouche et Abdelhamid Mehri, les deux seules personnalit�s nationales auxquelles il a �t� fait l�insigne honneur de prendre la parole lors de l�ouverture du congr�s du FFS, ont, tour � tour, d�velopp� ce que l�on pourrait d�signer par des conceptions parfaitement en phase avec celle que le leader du front a eu � formuler. Mais si, dans ce partenariat, Hamrouche et Mehri n�engagent ou ne gagent que leur disponibilit� militante, A�t Ahmed, en revanche, engage �galement une structure, avec tout ce que cela suppose comme lourdeur organique. Aussi lui a-t-il fallu trouver un m�canisme qui all�gerait de ce fardeau. Ce qui a �t� ent�rin�, � travers l��laboration d�un statut nouveau qui consacre non point les proc�dures mais les principes. Des principes qui d�sormais consacrent le primat du politique sur l�organique. Ce que Karim Tabbou, �lu porte-parole du congr�s, traduit par une possibilit� de s�ouvrir, d�ouvrir le parti aux personnalit�s et acteurs sociaux qui partageraient les valeurs ch�res au FFS sans avoir � user de la logique d�incorporation. Avec cette m�tamorphose statutaire, le Front des forces socialistes se donne la loisibilit� de se comporter en parrain d�ambitions politiques non partisanes sans risque de grincement organique, du moins sans avoir � les g�rer. Peut-�tre qu�en proc�dant de la sorte, le parti avait en vue l��ch�ance �lectorale de 2009. D�aucuns en effet distinguent d�ores et d�j� Mouloud Hamrouche comme postulant � �tre parrain� par le parti de Hocine A�t Ahmed. Et ce dernier, que la Constitution disqualifie de la course en raison de son �ge, ne semble pas effray� par une telle perspective. Bien au contraire. Il s�op�re m�me comme une sorte de publicit� pour Hamrouche qui, jeudi, a d�clam� le plus virulent des discours qu�on lui conna�t en soutenant rien moins que �le pouvoir n�a pas d�identit� nationale�. La sentence a �t� l�ch�e m�me si un prolongement a tent� de l�att�nuer. En effet Hamrouche, qui a insist� pour dire que le changement passe aussi par le changement des hommes au pouvoir, a encha�n� par un �personne n�a le droit de douter du patriotisme des Alg�riens. Mais quand on est � ce niveau de responsabilit�, il faut faire affermir une volont� nationale�. Rarement aussi cru dans sa d�nonciation du syst�me en place, l�ancien chef du gouvernement a estim� �galement que �le syst�me d�mocratique ne peut �tre d�fendu par les chars, par les chemises vertes ou noires�. Et c�est en toute logique qu�il a affirm� que �l��chec de la gouvernance est totale�. Cela dit, Hamrouche croit que l�espoir est toujours permis, malgr� la profondeur de l�impasse dans laquelle se trouve le pays. Mehri, en revanche, est rest� sur une critique polie. Lui, dans une intervention assez bien structur�e, a choisi de mettre en exergue la vanit� des projections politiques que le pouvoir en place se donne, en premier chef cette fameuse r�vision constitutionnelle. Pour l�ancien secr�taire g�n�ral du FLN, �le r�vision constitutionnelle dont �voque l�imminence ne fera ni reculer ni avancer le pays. Les probl�mes de l�Alg�rie sont en dehors de la Constitution. Si les pratiques restent et le pouvoir agit toujours en dehors de la Constitution, la r�vision annonc�e ne changera rien�. Il ne surprend gu�re par ailleurs d�entendre Mehri plaider une solution politique � la crise. �La solution � la crise n�est pas entre les mains de l�arm�e. Elle est politique.� Le pr�sident sortant du FFS, A�t Ahmed, ne pense pas moins de la Constitution alg�rienne. Pour lui, elle souffre d�un double handicap : elle est autant ill�gitime que provisoire. Il n�a pas �t� tendre �galement avec la classe politique � laquelle il d�nie tout ancrage populaire. �Pour la classe politique qui n�a pas d�ancrage populaire, s�ins�rer dans le sillage du pouvoir �tait une n�cessit� vitale.� Cependant, selon lui, � vouloir s�allier au diable, la classe politique s�est retrouv�e au service du diable. A�t Ahmed a plaid� pour la cr�ation d�une nouvelle proximit� avec la soci�t� et non pas se contenter de faire seulement le proc�s du r�gime et de son bilan calamiteux. Il a aussi, tout en d�non�ant la non-d�livrance de visas pour les d�l�gations �trang�res invit�es au congr�s, appel� � l��lection d�un Parlement maghr�bin �lu au suffrage universel. Il allait sans dire que le leader du FFS s�exprime sur la fronde qui a ponctu� l��volution de son parti ces derniers temps. Sa r�action sonne comme un avertissement � ceux que l�aventure tenterait. �Aucune manipulation frondeuse ne nous fera d�vier de notre ligne de combat originel.� Relevant que le congr�s du FFS a vu la participation de 1 300 personnes, dont 900 d�l�gu�s, repr�sentants 46 wilayas du pays. La repr�sentation f�minine a largement les 10% fix�s comme un minima. A titre exceptionnel, les anciens de 1963 ont �t� admis au congr�s. Ils �taient au nombre de 80, repr�sentant 13 wilayas. Le congr�s a adopt�, outre les statuts et la nouvelle strat�gie politique, la charte du militant ainsi que celle de l��lu et, � titre symbolique, celle �thique de l�Internationale socialiste. Le nouveau conseil national du parti est compos� de membres �lus � raison de 12% de chaque d�l�gation de wilaya.