La démission de Mustapha Bouhadef, alors fraîchement désigné, de son poste de premier secrétaire national, a plongé le FFS dans une crise aiguë. Le président du Front des forces socialistes, M.Hocine Aït Ahmed, sera de retour au pays en fin de semaine pour, dit-on, animer une conférence-débat, à l'occasion du cinquantenaire du 1er Novembre 1954. Une occasion pour le leader du premier parti de l'opposition de se pencher de plus près sur la crise qui secoue sa formation politique depuis quelques mois. Après cinq années d'absence du pays Aït Ahmed redécouvrira de nouveau la réalité de son parti sur le terrain. Cette réalité qu'on lui a souvent cachée, tantôt par excès de zèle et tantôt par calculs politiciens, nourris par certains militants, dont l'ambition démesurée a failli avoir raison de l'existence même du parti. La démission de Mustapha Bouhadef, alors fraîchement désigné, de son poste de premier secrétaire national, a plongé le FFS dans une crise aiguë au point où l'activité politique du parti est réduite à néant. Aucune initiative n'a été initiée par le parti qui se contente, seulement de rendre publics des communiqués pour dénoncer les «harcèlements judiciaires» contre ses cadres et inviter ses militants aux réunions du conseil national. Les structures du parti de la base au sommet sont paralysées du fait du retard considérable dans l'établissement de la liste des membres du nouveau secrétariat national. La répartition des missions étant un facteur important pour le bon fonctionnement de toute formation politique, l'anarchie règne pratiquement à tous les niveaux du parti. La venue de Hocine Aït Ahmed intervient, par ailleurs, à la veille de la tenue du quatrième congrès du parti, ajourné à maintes reprises en raison de la crise qui a ébranlé le parti. D'autant plus que ni la conférence nationale d'audit et encore moins les pré-congrès de wilaya n'ont eu lieu. Un relâchement «incompréhensible» estiment certains militants, qui sera fort préjudiciable pour l'avenir du FFS. Même l'initiative politique à laquelle devaient être conviées des personnalités politiques nationales, à l'image de Ali Yahia Abdenour, Ahmed Taleb El Ibrahimi, Abdallah Djaballah...a été renvoyée aux calendes grecques. Le deuxième chapitre du séjour de M. Aït Ahmed concernera une contribution qu'il apportera à l'occasion d'une conférence-débat qu'il coanimera avec Abdelhamid Mehri et Mouloud Hamrouche. Une commémoration que le président du FFS apprécie à sa manière, lui qui avait refusé, modestie oblige, qu'on le qualifie d'«historique de la Révolution» N'est-ce pas Hocine Aït Ahmed qui avait affirmé lors de la campagne électorale comptant pour l'élection présidentielle d'avril 1999 que «la seule famille révolutionnaire c'est le peuple algérien» Une réponse à ceux qui veulent se constituer en caste et faire de la guerre de Libération un patrimoine personnel. Alliés traditionnels du FFS les Mehri, Hamrouche qui coanimeront la conférence du 31 octobre avec Hocine Aït Ahmed, saisiront, sans doute l'opportunité pour relancer le projet d'alternative démocratique, notamment après la débâcle de la classe politique, lors de l'élection présidentielle du 8 avril dernier.