L�annonce de la privatisation de treize entreprises publiques �conomiques (EPE), � leur t�te le fleuron de l�industrie �lectrom�nag�re alg�rienne, � savoir l�Entreprise nationale des industries �lectrom�nag�res (Eniem) n�a pas soulev� de r�action de la part de la Centrale syndicale. La m�me attitude est observ�e par les deux structures syndicales UGTA de tutelle. Il s�agit de la F�d�ration nationale des travailleurs de la m�canique, �lectronique et �lectrotechnique et l�union de wilaya de Tizi Ouzou. Ce constat soul�ve des questionnements, d�autant qu�au niveau de la F�d�ration des travailleurs de la m�canique, certains syndicalistes s�interrogent quant � l�opportunit� choisie par les pouvoirs publics pour lancer cette op�ration de privatisation. Une op�ration dont le pilotage est assur� par la banque d�affaires espagnole Santander. Mieux, une source proche de cette structure nous a indiqu�, �que les repr�sentants des travailleurs ont �t� surpris d�apprendre par voie de presse que l�op�ration de privatisation des treize EPE a �t� officiellement entam�e�. Ceci, d�une part, d�autre part, la d�marche choisie par les pouvoirs publics pour engager ce processus de privatisation n�est pas fortuite. Pour les observateurs de la question syndicale, l��tat organique dans lequel se trouve aujourd�hui l�UGTA en g�n�ral et la F�d�ration des travailleurs de la m�canique en particulier a favoris� voire encourag� �l�initiative � prise par le d�partement minist�riel en charge de la privatisation des entreprises publiques. A ce propos et � titre d�exemple, au niveau de l�Eniem, le syndicat d�entreprise n�a toujours pas r�agi � cette d�marche. La cause ? Le conseil syndical �lu r�cemment n�est toujours pas install�. Celuici prendra officiellement ses fonctions � compter de dimanche prochain, soutient une source syndicale s�re. Le contexte politique actuel a �t� positivement exploit� par les structures en charge de la privatisation pour lancer l�op�ration. Une d�marche qui rappelle, le processus de dissolution des entreprises du secteur du b�timent et travaux publics (BTPH) durant les ann�es 1990. Cela �tant, l�appr�hension affich�e chez les travailleurs n�est pas attach�e � la question de privatisation elle-m�me. Elle est plut�t li�e aux conditions de l�ouverture du capital de ces entreprises publiques. En d�autres termes, pour notre source syndicale, �la mani�re avec laquelle, il a �t� d�cid� de lancer le processus de privatisation de ces 13 EPE pose la question de la participation du partenaire social dans l�op�ration de privatisation des entreprises publiques. Une condition maintes fois r�it�r�e par l�UGTA lors de ses diff�rentes r�unions, tant au niveau des r�unions des bipartites que des tripartites. L�inqui�tude des travailleurs se pose en terme de leur devenir socioprofessionnel, sachant que les exemples de privatisations, jusque-l� engag�es par les pouvoirs publics ont but� sur la probl�matique du respect par le repreneur du cahier des charges, qui consacre les int�r�ts des travailleurs des entreprises privatis�es. Ces m�mes observateurs appr�hendent ces op�rations de privatisation qui s�apparentent, selon eux, plut�t � des �op�rations de braderie�. Question : qu�est-ce qui motive les pouvoirs publics � vouloir mener �� tout prix cette op�ration de privatisation, sachant que des entreprises, � l�image de l�Eniem connaissent aujourd�hui un red�ploiement important et ce, dans un contexte �conomique des plus concurrentiels ?� L�Eniem, qui emploie actuellement 2885 travailleurs � contre 5 000, au moment de son plein essor � revendique, aujourd�hui encore, 65% des parts du march� national des r�frig�rateurs et cuisini�res et avance un chiffre d�affaires de 52,6 millions d'euros pour 2006. Depuis trois ann�es au moins, l�Eniem a connu une reprise d�activit� importante, d�o� l�augmentation significative de son chiffre d�affaires. Le m�me constat peut �tre fait pour les douze autres EPE, � l�image de l�ENPEC, l�Entreprise de fabrication de batteries d'automobiles avec un chiffre d�affaires de 18,5 millions d'euros, de l�ENAD, avec 18 millions d'euros, de la Sonatro avec 20,9 millions d'euros, de la Sonaric, ou encore de l�Enasel. Le silence observ� par l�UGTA est des plus inqui�tants, sachant que dans ces m�mes conditions que le SGP-Indelec a proc�d� il y a peu de temps � la dissolution de sept entreprises relevant de son portefeuille dans une clandestinit� totale. Il s�agit de l�Enaed, de l�Edimel, de l�Enaoq, de l�Enapem, de l�Enapat, de l�Estep et de Domelec. Abder Bettache