Deux jours apr�s le d�but du mois de Ramadan, c�est la rentr�e scolaire aujourd�hui. Une co�ncidence de dates anodine en d�autres temps mais qui, cependant, prend une tournure particuli�re en ce moment. En effet, elle survient dans un moment marqu� par la hausse des prix de tous les biens et services. Une hausse � laquelle sont confront�s difficilement les m�nages aux revenus faibles et m�me ceux de l��vanescente classe moyenne. Les m�nages, les m�res de famille doivent supporter la hausse des biens de consommation, notamment alimentaires qui s�amplifie durant le mois sacr�. Une hausse r�currente toute l�ann�e mais qui, durant ce mois, pr�tendu �tre celui de la pi�t�, est malheureusement encourag�e par la complaisance populaire, la sp�culation, les comportements mercantiles et l�incapacit� av�r�e des pouvoirs publics en mati�re de contr�le et de r�gulation ainsi que par la hausse des cours des mati�res premi�res sur le march� mondial. Une hausse parfois du simple au double qui touche les l�gumes, les fruits et les fruits secs, les viandes, les p�tes, les boissons et tout ce qui compose un repas de Ramadan, la m�nag�re devant consacrer un budget quotidien de l�ordre de 1000 � 1500 DA, voire plus pour une famille moyenne de 4 personnes. Une m�nag�re ou un p�re de famille d�j� contraint par la hausse de l��nergie, le versement du loyer et la prise en charge des soins de sant� payants et qui doit en plus d�bourser pour l�habillement de sa prog�niture. Des citoyens aux budgets limit�s qui doivent �jongler� parmi les grosses d�penses � faire, et dont la crainte s�empare � l�approche de la rentr�e scolaire. Plus de 7 millions d�enfants, en effet, entrent ou rentrent aujourd�hui dans les �tablissements d�enseignement primaire, moyen et secondaire et qu�il faudra v�tir avec des habits flambant neuf et des tabliers neufs aussi. Des �l�ves qu�il faudra aussi pourvoir en fournitures scolaires. Et c�est l� o� le b�t blesse aussi, des articles scolaires, en particulier des cartables obligatoirement neufs et de dernier cri, mais aussi des cahiers dont les prix ont fortement augment�. Une hausse des prix de l�ordre de 4 � 5% pour les cahiers et de l�ordre de 300 � 500 DA, voire plus, pour les cartables. Et nous ne consid�rons que quelques articles scolaires m�me si les prix des autres �quipements (crayons, trousses, �querres�.) augmentent relativement de prix, sans omettre les livres scolaires, eux aussi en forte hausse. Face � ses d�penses, la m�re de famille, c�dant aux desiderata des ses enfants et exigences du corps enseignant, doit d�bourser entre 500 � 1000 DA et plus pour �quiper son enfant entrant en classe. Faites le compte alors pour une famille compos�e seulement de deux enfants seulement et scolaris�s dans le m�me cycle. Vous auriez alors une id�e minime du casse-t�te auquel sera soumis ce p�re ou cette m�re de famille dont le salaire de 12 000 DA ne permet pas de pouvoir couvrir toutes les d�penses inh�rentes au mois sacr� et � la rentr�e scolaire. Cette co�ncidence entre la rentr�e scolaire et le Ramadan pose certes le probl�me de la capacit� des m�nages � trouver l��quilibre financier entre toutes ces d�penses, en accordant difficilement la priorit� � certaines au d�triment d�autres. Elle soul�ve n�anmoins aussi le probl�me r�current de la politique sociale en cours, au-del� de la r�cente revalorisation du SNMG pour les travailleurs du secteur �conomique et celle attendue � terme pour les fonctionnaires publics, au demeurant des revalorisations insuffisantes � juguler la d�gradation du pouvoir d�achat. Elle soul�ve �galement l�absence de vision strat�gique en mati�re �conomique et financi�re, l�aisance financi�re actuelle du pays ne se traduisant pas de mani�re r�elle au niveau du portefeuille de la simple m�nag�re. Et ce, au-del� de l�utilisation faite des recettes p�troli�res et de l�efficacit� ou plan du programme de relance �conomique impuls�, sans laisser � entendre que cette manne financi�re doive �tre gaspill�e pour satisfaire des int�r�ts d�magogiques. Alors, avec un Ramadan �prouvant pour un moral stress� par le contexte s�curitaire inqui�tant, les Alg�riens doivent en outre desserrer les cordons d�une bourse exigu�. Une bourse qui se vide comme une peau de chagrin se r�tr�cit.