�Il est d�ontologiquement impensable et inconcevable de contr�ler les imams. Ce sont des messagers de la parole de Dieu, ils ont entre les mains le Livre sacr�.� Ces d�clarations �manent du ministre des Affaires religieuses, invit� hier au forum d� El Moudjahid. �Les imams ne sont pas contr�l�s parce qu�il n� y a pas lieu de le faire. Ils ont re�u une formation pour exercer cette profession�, ajoute M. Bouabdellah Ghlamallah. Interpell� sur les derniers �v�nements qui ont secou� le pays, notamment le recrutement des terroristes au niveau des mosqu�es, le ministre rejette cat�goriquement cette hypoth�se et ne reconna�t pas la responsabilit� de ces lieux de culte dans l�apparition du ph�nom�ne des kamikazes. �Le recrutement se fait dans les environs des mosqu�es mais jamais � l�int�rieur. Le minist�re des Affaires religieuses n�a pas cette pr�rogative de contr�ler ce qui se passe � l�ext�rieur des mosqu�es �, pr�cise-t-il. Incoh�rent dans ses r�ponses, M. Ghlamallah a maintenu la confusion sur le devoir du minist�re des Affaires religieuses pour faire face � des faits gravissimes signal�s dans son secteur. �Dans tous les secteurs, il y a des d�passements et des d�rives de la part des fonctionnaires, mais ce n�est pas une raison pour imposer un contr�le rigoureux et s�v�re sur l�ensemble des imams�, dit-il, en ajoutant que son d�partement enqu�te sur les cas des imams dont le comportement est jug� suspect et bizarre. �Le fait de ne pas contr�ler les mosqu�es d�une mani�re directe ne veux pas dire non plus qu�on est absent�, indique-t-il. En somme, le ministre des Affaires religieuses ne trouve aucune g�ne � assumer l�absence, voire l�inexistante de toute autorit� sur les mosqu�es. Pourtant, c�est � partir de ces m�mes lieux que des appels � la violence ont �t� lanc�s par les dirigeants de l�ex-FIS, au lendemain de la rupture du processus �lectoral en 1992. Rappel� par un journaliste sur cette r�alit� d�j� v�cue par les Alg�riens et dont les cons�quences ont �t� tr�s lourdes pour la nation, le ministre a simplement signifi� que �le contexte d�aujourd�hui est diff�rent de celui des ann�es 1990�. M. Ghlamallah a fait l�impasse sur la recrudescence des actes terroristes et les menaces persistantes qui p�sent sur le quotidien des Alg�riens et des �trangers en Alg�rie. Le ministre retient, et a tenu � le souligner, que 14 millions d�Alg�riens fr�quentent les mosqu�es et que ces derniers �sont attach�s inlassablement et inconditionnellement � leur religion�. Invit� � r�agir sur la demande am�ricaine � conna�tre la destination du fonds de la zakat, le ministre des Affaires religieuses a affirm� qu�aucune demande dans ce sens n�a �t� formul�e. Il a, par ailleurs, indiqu� que son d�partement a �t� effectivement destinataire de deux rapports am�ricains. Le premier a accabl� l�Alg�rie de ne pas respecter les libert�s religieuses, le deuxi�me, dit-il, �tait une contradiction du premier rapport. S�expliquant sur ce fonds de la zakat, M. Ghlamallah a soutenu que celui-ci est g�r� au niveau des mosqu�es et des directions r�gionales des affaires religieuses. �Nous avons re�u des enqu�teurs de l�IGF qui s�interrogeaient sur les fonds de la zakat et nous leur avons clairement signal� que nous ne g�rons pas ces fonds et nous ne poss�dons pas des comptes de la zakat�, mart�le le ministre. Ainsi, selon le premier responsable du secteur, les fonds de la zakat sont g�r�s directement par les mosqu�es, qui �tablissent des listes des personnes n�cessiteuses. Une fois collect�, l�argent est transf�r� au niveau des directions des affaires religieuses, qui, � leur tour, le renvoient aux mosqu�es selon les besoins exprim�s. Mais cet argent arrive-t-il aux destinataires ou est-il d�tourn� au niveau des mosqu�es ? Une interrogation � laquelle le ministre n�a pas jug� utile de r�pondre, en insistant sur la confiance accord�e par son d�partement aux personnes charg�es de cette mission. La question de savoir o� va l�argent de la zakat reste ainsi enti�re. Dans la mesure o� les mosqu�es ne sont pas soumises au contr�le et les caisses de la zakat non plus, l�hypoth�se qui fait croire que cet argent va pour le financement du terrorisme est, aujourd�hui, plus que jamais, probable. L�Etat doit imp�rativement mettre en place un m�canisme de contr�le afin de pr�venir toute tentative de constitution de r�seaux de financement du terrorisme dans ces lieux de culte.