Alors que le processus d�ouverture du capital du Cr�dit populaire d�Alg�rie (CPA) n�est pas encore achev�, l�ex�cutif vient de donner le la � la privatisation partielle de la Banque de d�veloppement local (BDL). Annonce pr�cipit�e ou r�fl�chie ? En fait, la question de la pertinence de la d�marche gouvernementale se pose ? Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Lors de l�audition r�cente du ministre des Finances, Karim Djoudi, par le pr�sident de la R�publique, Abdelaziz Bouteflika, l�annonce a �t� faite de l�ouverture minoritaire du capital de la BDL avec transfert de management. Une op�ration qui se fera, selon le communiqu� de la pr�sidence, � �la lumi�re de l�exp�rience du CPA�. A ce propos, il est constat� que le processus d'ouverture du CPA �arrive dans ses derni�res phases apr�s avoir achev� la phase des data room�. Ainsi, �la prochaine phase sera la r�ception des demandes d'amendement des contrats de la part des banques, suivie de la remise des offres techniques et financi�res des banques postulantes�. Un constat r�it�rant celui dress� r�cemment par le ministre des Finances selon lequel ce processus est actuellement dans la phase de la remise des plis des offres techniques par les six banques pr�-qualifi�es pour la privatisation du CPA. En attendant les offres financi�res pour le CPA Selon Karim Djoudi, l�ouverture des plis des offres techniques des six banques pr�-qualifi�es est pr�vue pour d�but octobre 2007. Ces six banques pr�-qualifi�es sont BNP Paribas, Cr�dit Agricole, Natexis- Banque populaire et Soci�t� g�n�rale (France), Citibank (Etats-Unis) et Santander Banco (Espagne). La remise de ces offres intervient ainsi apr�s l'ach�vement de la phase des data room qui �taient des op�rations d'audit o� il s'agissait de conna�tre avec plus de pr�cision l'�valuation physique, la structure g�n�rale, le r�seau ou la politique des cr�dits du CPA ainsi que l'environnement bancaire en Alg�rie. C'est � l'issue de l'examen des offres techniques qu'une commission d�signera les banques qualifi�es pour passer � la phase de l'examen de leurs offres financi�res. Rappelons que le gouvernement a d�cid� de proc�der � la privatisation partielle du CPA en c�dant un bloc de 51 % � un partenaire strat�gique unique, conservant ainsi une participation de 49%. Une telle privatisation contribuant notamment � g�n�rer un gain de 1,5 milliard de dollars au Tr�sor, renforcer le CPA en tant qu�acteur bancaire de premier plan tant au niveau national que r�gional, am�liorer les services bancaires et financiers et d�velopper la bancarisation en Alg�rie. Cession annonc�e de 30 � 49% du capital de la BDL Or, alors m�me que le processus de privatisation du CPA, impuls� depuis plus de trois ans, mais lanc� effectivement depuis plus d�une ann�e, n�est pas encore achev�, le gouvernement annonce l�ouverture minoritaire du capital d�une autre banque publique. Cela, m�me si la privatisation de la BDL avait d�j� �t� �voqu�e voil� presque deux ans sans �tre r�ellement confirm�e laissant croire que cette option �tait remise aux calendes grecques. Ce qui s�av�re donc infond�, le gouvernement mettant fin � toutes les h�sitations supput�es ou r�elles en annon�ant cette seconde privatisation, une part comprise entre 30 et 49% du capital �tant propos�e en contrepartie d�un transfert en management et d�une implication plus forte dans la gestion. Et bien que la date du lancement de l�appel d�offres relatif � la BDL ne soit pas encore connue ainsi que le pourcentage exact de cession propos�. Pour autant, cette annonce soul�ve la question de la pertinence de la d�marche gouvernementale. En d�autres termes, une telle d�marche est-elle pr�cipit�e ou r�fl�chie ? En rappelant que la cession d�une banque publique est un processus fort complexe. A vrai dire, le processus de privatisation du CPA s�est d�roul� de mani�re positive, selon des observateurs qui rel�vent n�anmoins l�urgence pour les pouvoirs publics de l�achever avant la fin de l�ann�e 2007. A charge en ce qui concerne la BDL de ne pas reprendre le mod�le suivi pour le CPA, d��viter les errements et va-et-vient observ�s. Cela en optant pour une formule diff�rente et en �uvrant � r�aliser cette seconde privatisation dans des d�lais moindres. Un signal adress� � l��tranger Selon ces analystes, en faisant cette annonce ainsi, l�ex�cutif exprime � l��gard de nos partenaires financiers �trangers sa volont� d�am�liorer sa cr�dibilit�. Mais aussi il laisse la porte ouverte � tous les investisseurs potentiels dont ceux d�bout�s de la privatisation du CPA de s�int�resser � la BDL. D�autres observateurs estiment que la privatisation engag�e du CPA a p�ti de moult contraintes dont l�environnement politique, sans toutefois avorter. N�anmoins, ils constatent que l�annonce faite r�v�le, outre un manque de clart� sur le prix de cession de la BDL, l�incoh�rence gouvernementale � lancer un processus avant de conna�tre l��volution exacte du pr�c�dent inachev�. Voire, et c�est l� o� les deux points de vue convergent, l�annonce anticip�e se veut uniquement un signal adress� � l��tranger. D�autant que sur les six banques �trang�res pr�qualifi�es, seules la BNP Paribas et le Cr�dit agricole semblent �tre les mieux plac�s par rapport aux autres banques que d�aucuns consid�rent horscourse pour des raisons diverses. Et ce, au-del� des interrogations l�gitimes sur la conduite des r�formes bancaires et financi�res men�es m�me si celles-ci semblent b�n�ficier d�un quitus pr�sidentiel, de la gestion probl�matique des finances publiques en mati�re d�assainissement et recapitalisation du portefeuille des banques publiques, ainsi que sur la nature de nos rapports avec l��tranger.