Le dossier de la privatisation de certaines banques publiques en Algérie est l'un des sujets qui a fait couler beaucoup d'encre ces derniers temps. La décision de suspendre le processus de privatisation du Crédit Populaire d'Algérie (CPA) a jeté quelques brins de suspicion sur ce sujet et ce, en dépit des raisons, maintes fois évoquées par les pouvoirs publics. Ainsi, la privatisation du CPA a été suspendue en raison de la crise bancaire internationale, avait annoncé Karim Djoudi. En clair, le ministère des Finances a décidé de surseoir à la privatisation de cette banque en raison de l'impact «non encore évalué» de la crise internationale des crédits hypothécaires. En d'autres termes, la crise internationale des subprimes puis la crise financière ayant touché la plupart des établissements pré-qualifiés pour cette opération, à savoir BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale et Banque populaire (France), Citibank (Etats-Unis) et Santander (Espagne), ont poussé le gouvernement algérien à opter pour la suspension au dernier moment de ladite opération. Par ailleurs, certains analystes et experts n'ont pas manqué de citer d'autres raisons liées à cette décision. Il s'agit notamment pour eux de «guerre d'influences» entre les banques candidates, américaine d'un côté (Citibank) et françaises (BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole) de l'autre. Contre toute attente, Karim Djoudi, au cours d'une visite effectuée en France le mois de mars dernier, a annoncé la relance du processus de privatisation du CPA au cours du second trimestre 2008. Cependant, alors que ce processus n'a pas encore été achevé, les pouvoirs publics ont inscrit en seconde position sur la liste des banques proposées à la privatisation la BDL (Banque de développement local). Au-delà de l'effet d'annonce, céder la BDL aux privés a été interprété par les économistes par «sa taille», en ce sens qu'elle est petite et moins importante que le CPA, et donc susceptible d'intéresser des candidats moins exposés à la crise financière internationale, comme les banques arabes ou le groupe français CIC. S. B.