Inaugur� par le pr�sident de la R�publique, le 5 septembre dernier, le complexe hydraulique de B�ni- Haroun donne d�j� du fil � retordre � tout le monde. D�abord, aux entreprises charg�es de la r�alisation des diff�rents ouvrages, ensuite aux ma�tres de ces ouvrages (ANBT et ADE) et enfin aux usagers qui ne savent plus � quel saint se vouer. Le complexe hydraulique de B�ni-Haroun pr�sente plusieurs d�faillances apparues au fur et � mesure de sa mise en service, et relev�es m�me par le chef de l�Etat qui a s�rieusement sermonn� les responsables, en charge de ce projet vieux de 30 ans. Le premier couac apparu depuis quelques ann�es d�j� et qui reste pos� jusqu�� ce jour, c�est le probl�me d�infiltration constat�e au niveau du rocher jouxtant la digue, c�t� Chigara : la fuite est estim�e � pr�s de 1500 litres/seconde, et ce malgr� le colmatage de ces fissures qui ont englouti des milliers de m�tres cubes de b�ton. Cette situation a fait que B�ni-Haroun, qui a une capacit� de stockage de l�ordre de 960 millions de m3, ne peut dans l��tat actuel des choses, emmagasiner un volume sup�rieur � 435 millions, au risque de causer des d�g�ts � l�aval de la digue. La deuxi�me fausse note consiste en la mise hors d�usage de l�une des deux pompes (prototypes uniques dans leur genre), d�une puissance de 2x90 m�gawatts et d�une capacit� de refoulement de l�ordre de 2x11,5 m3/s. Ces pompes g�antes sont install�es dans une tour cylindrique en b�ton arm� de 85 m�tres de profondeur (50m sous-sol et 35m horssol), l��quivalent d�un b�timent de 25 �tages, d�un diam�tre int�rieur de 25m et d�une �paisseur des parois de 2,5m, implant�e en bordure de la retenue, la prise d�eau est compos�e de deux seuils � la c�te 167,50m et est dissoci�e de la tour par une galerie d�amen�e d�eau d�une longueur de 95m et un diam�tre de 3,5m. C��tait donc lors des essais, en juillet pass�, que l�une de ces deux pompes a �t� s�rieusement endommag�e et mise hors d�usage. Les eaux ainsi refoul�es par cette station sont achemin�es par le biais d�une conduite m�tallique sur 11,2 km dont 5,9 de tunnel, transper�ant le djebel Lekhal sur les hauteurs de A�n-Tine, en diam�tre 1,90 m � 2,60 m, vers le barrage r�servoir (tampon) de oued Athmania. Ces eaux ainsi refoul�es � l��tat brut, aboutiront via le barrage r�servoir de oued Athmania et le bassin d�expansion de A�n-Tine (20 000 m3) dans deux stations de traitement des eaux, l�une situ�e � A�n-Tine d�une capacit� de 86 000 m3/j, destin�e � alimenter en eau potable Mila et neuf autres agglom�rations du nord de la wilaya, l�autre � oued Athmania, � proximit� du barrage r�servoir, elle a une capacit� de traitement de 330 000m3/J, destin�e celle-l�, � alimenter la wilaya de Constantine et les agglom�rations du sud de la wilaya de Mila. Et c�est justement lors de cette phase de transfert des eaux qu�une troisi�me grosse d�faillance est apparue, il s�agit de cette importante fuite constat�e dans la canalisation, au niveau du tunnel de djebel Lekhal, fuite estim�e � plusieurs dizaines de milliers de m�tres cubes par jour. Les risques sont innombrables sur toute la r�gion : contamination, de la nappe de A�n-Tine, par le biais des forages qui alimentent la ville de Mila, risque de glissement de terrains et mise hors d�usage de beaucoup d�ouvrages, importantes d�perditions des eaux du barrage. Les d�boires de Beni-Haroun ne s�arr�tent pas l�, puisque, avec cette mise en service, la plupart des r�seaux d�AEP se sont av�r�s d�faillants ou sousdimensionn�s d�o� ces fuites incalculables qui inondent nos agglom�rations, au point o� l�ADE, tr�s sollicit�e ne sait plus quoi faire. Tel est, malheureusement, le c�t� jardin de ce g�ant hydraulique, pourtant tant attendu et tant souhait� par tous.