C�est donc tout ce qu�il y a de vrai : Hassan Hattab, fondateur et ex-�mir national du Groupe salafiste pour la pr�dication et le combat (GSPC), s�est repenti. L�information, livr�e en son temps par la presse, a �t� confirm�e avant-hier vendredi par le ministre d�Etat, ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales, Noureddine-Yazid Zerhouni. De nouveau, c�est depuis l��tranger que l�opinion nationale est �clair�e sur la r�alit� s�curitaire dans le pays. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - D�aucuns ont certainement encore en m�moire la pr�f�rence pr�sidentielle, durant notamment l�exercice du premier mandat, pour les tribunes et supports m�diatiques �trangers pour l�annonce de d�cisions int�ressant la collectivit� nationale prises ou � prendre. A maintes reprises, en effet, le pr�sident de la R�publique avait eu � choisir l�opportunit� d�une participation � un forum international ou une sollicitation m�diatique �trang�re pour d�cliner des options programmatiques in�dites. Il allait sans dire que cette expression depuis l��tranger s�op�rait au d�triment des canaux de communication nationaux qui, il faut le dire, ne demandaient qu�� �tre mis � contribution, notamment lorsqu�il s�agit d�informer de d�cisions ou d�actes politiques engageants. Les d�veloppements de la situation s�curitaire n��tant pas de moindre importance, la reddition de Hassan Hattab, le fondateur et l�ex-�mir du GSPC aurait d� faire l�objet d�un communiqu� officiel comme le d�partement de Yazid Zerhouni a l�habitude d�en signer et d�en diffuser pour informer des circonstances et des bilans des attentats ou des op�rations militaires anti-terroristes. Or, le ministre d�Etat, ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales a, s�agissant de la reddition consomm�e de Hattab, recouru � une tribune m�diatique �trang�re pour attester de la v�racit� d�une information livr�e par la presse nationale. C��tait vendredi, � Paris, � l�occasion d�une conf�rence de presse conjointe avec son homologue fran�aise, Mich�le Alliot-Marie. �Hattab s�est rendu aux autorit�s alg�riennes le 22 septembre. Nous le consid�rons comme un repenti, et comme il est concern� par plusieurs dossiers judiciaires, il doit �claircir sa situation�, a-t-il en effet affirm�. Certes, Yazid Zerhouni a confirm� la reddition de Hattab en r�ponse � une question d�un journaliste, il reste que cela ne change en rien le fait que l�information soit livr�e depuis l��tranger. Et on ne peut pas supposer que le ministre de l�Int�rieur a �t� surpris par la question et qu�incidemment il aurait donc attest� de la chose. La reddition de Hattab remontant � une quinzaine de jours, le d�partement de l�int�rieur a donc eu tout le temps de m�diter une strat�gie de communication � ce propos, y compris que dire en cas de sollicitation m�diatique. Une sollicitation, au demeurant, fort attendue, du moment que cette fameuse reddition a �t� �bruit�e via certains titres de la presse nationale qui, pour ce faire, ont soit us� du conditionnel ou fait mention du vaguement �sources concordantes�. Visiblement, le d�partement de Yazid Zerhouni n�a pas jug� n�cessaire et encore moins opportun de tenir l�opinion officieusement inform�e de cette donne s�curitaire. S�il n�avait pas consenti � l�affirmer en France, on aurait d�duit que l�abstention de communiquer durant les quinze jours qui ont suivi l�acte de repentir de Hattab ob�issait � des imp�ratifs hautement strat�giques et de renseignement. Serait-ce alors le sort de ce repenti qui a �dict� l�observation du mutisme tout ce temps durant ? Car informer officiellement du repentir de Hattab, c�est susciter de fait la question de savoir quel traitement lui sera r�serv�. Condamn� � plusieurs reprises par contumace, le repenti Hattab devrait normalement �tre pr�sent� � la justice o� il devra rendre compte de ses actes. Il ne peut b�n�ficier des dispositions de la charte pour la paix et la r�conciliation nationale dont la date de forclusion est intervenue � la fin ao�t 2006. Cela si on raisonne par rapport au strict respect de la loi. La d�cision, ceci dit, peut relever d�autres consid�rations et ob�ir � d�autres extrapolations du genre celles qui ont fait que la charte se mue en amnistie g�n�rale. Hattab repenti, se verra-t-il une nouvelle fois servir du �monsieur Hattab� ?