C�est aujourd�hui que s�ouvrira, � la cour d�Alger, le proc�s du fondateur du Groupe salafiste pour la pr�dication et le combat (GSPC), Hassan Hattab, alias Abou Hamza, apr�s son report � la derni�re session criminelle. Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) - La grande question du jour restera celle de sa pr�sence ou pas � ce proc�s. Le sanguinaire se trouve-t-il dans les ge�les ou est-il encore en libert� ? Sa reddition le 22 septembre dernier, comme cela a �t� annonc� par le ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales, Noureddine Yazid Zerhouni, il y a un mois � Paris, est-elle v�ridique ? Sa condamnation aura lieu, certainement, par contumace, � moins que ceux qui le d�tiennent le livrent entre les mains de la justice, en s�assurant qu�il b�n�ficiera des dispositions de la Charte pour la paix et la r�conciliation nationale. C�est le ministre Zerhouni, lui-m�me, qui avait laiss� entendre � Paris �que Hassan Hattab allait b�n�ficier de la cl�mence de l�Etat puisqu�il �tait consid�r� comme repenti �. Le ministre de la R�publique a toutefois pr�cis� qu'il �doit d'abord clarifier sa situation vis-�-vis de la justice�. Ainsi, si Hassan Hattab compara�t aujourd�hui devant le tribunal, il aura l�obligation de r�pondre aux chefs d�inculpations retenus contre lui et qui ne sont pas loin d��tre l��uvre d�un sanguinaire : assassinats avec pr�m�ditation et crimes collectifs, utilisation d'explosifs dans les lieux publics, possession d'armes � feu et vol � main arm�e et la liste est longue. Les d�lais consacr�s par la Charte pour la paix et la r�conciliation nationale du 28 f�vrier 2006 (six mois apr�s la promulgation de la loi), �tant largement d�pass�s, Hassan Hattab ne peut, dans ce cas, pr�tendre � une cl�mence dans le cadre de cette loi, en plus de son implication directe dans des crimes collectifs, punis �galement par ladite loi. En l�absence de toute information fiable et v�rifiable sur la reddition de ce terroriste, la justice consid�re Hattab en d�lit de fuite et cela s�ajoutera aux charges qui p�sent sur lui. A la veille du proc�s, il est encore difficile d�imaginer le sc�nario qui va �tre combin� entre la justice et les services de Zerhouni, pour banaliser et d�mesurer l�importance de ce proc�s. Il est injustifiable vis-�-vis de l�opinion publique, de condamner par contumace un accus�, dont la pr�sence ne d�pend que de la volont� des ceux qui l�annoncent d�tenu. Fondateur du GSPC en 1998 apr�s son d�saccord avec le groupe du GIA, Hassan Hattab a cr�� son organisation terroriste dont les racines d�passent aujourd�hui le territoire national, pour s��tendre jusqu�� gagner le soutien de l�organisation internationale El Qa�da. Le casier judiciaire de Hassan Hattab est des plus charg�s par le sang des centaines d�Alg�riens. Annonc� mort ou repenti � plusieurs reprises par des sources s�curitaires, Hassan Hattab a, � chaque pol�mique, rebondi de plus belle par des attentats plus sanguinaires. Le GSPC prenait pour cible les forces de s�curit�. Prenant refuge dans les for�ts denses et les massifs montagneux du Djurdjura, le GSPC s�est enracin� dans la r�gion, et a �tendu ses troupes � l�est de Boumerd�s et � tout l�est du pays. Hattab aurait d�pos� les armes en septembre 2006, en r�ponse au clin d��il que lui a r�serv� le pr�sident Bouteflika, dans l�un de ses discours, en le nommant �Monsieur Hattab�. Voulant b�n�ficier des dispositions de la Charte pour la paix et la r�conciliation nationale, Hattab aurait n�goci� sa reddition et eut des garanties de la part de l�Etat alg�rien. D�autres sources ram�nent les motifs de sa reddition � la tension qui a �clat� entre lui et ses pairs ��mirs�, qui n��taient plus d�accord avec sa gestion de l�organisation. Avant de se rendre, Hattab a �t� d�abord destitu� de la t�te du GSPC. Donc, sa reddition se justifiait beaucoup plus par peur d��tre �limin� par ses pairs que par volont� de cesser l�activit� terroriste. Dans ce cas, qu�est-ce que Hattab pourrait bien cacher, si demain la justice alg�rienne l�innocente. Le peuple sera-t-il encore une fois la cible pour r�gler ses comptes avec ses camarades du maquis ? La question pr�te s�rieusement � l�inqui�tude. R. M. Hattab a ordonn� l�ex�cution de Matoub Loun�s � Le report incessant du proc�s des assassins du grand chantre kabyle Matoub Loun�s, qui ne figure pas d�ailleurs dans le programme de cette session criminelle, indique le lien fort avec le proc�s de Hassan Hattab. La cour de Tizi Ouzou, ne pouvait pas, en toute certitude, prononcer un jugement concernant les auteurs de cet assassinat, sachant la tenue du proc�s du commanditaire, qui n�est autre que Hattab. Loun�s Matoub avait �t� assassin�, le 25 juin 1998, dans une embuscade tendue sur la route reliant Tizi-Ouzou au village Taourirt-Moussa, en Kabylie, par un groupe arm�. Son assassinat avait �t� revendiqu� par un groupe dissident du GIA, � sa t�te Hattab, qui n�avait pas encore annonc� la cr�ation officielle du GSPC. Les deux mis en cause, Malik Medjnoune et Hakim Chenoui, deux repentis arr�t�s en 1999 ont souhait� b�n�ficier de la loi sur la rahma, mais leur proc�s n�a jamais eu lieu. Esp�rent-ils aujourd�hui b�n�ficier de la Charte pour la paix et la r�conciliation nationale ? � et Kasdi Merbah Longtemps confondu avec les �l�ments radicaux de l�ex-FIS, le GIA a frapp� tr�s fort pour l�gitimer son existence. La naissance du Groupe islamique arm� a �t� sign�e par le sang de l�ancien chef du gouvernement et n�anmoins ancien patron des services secrets alg�riens, feu Kasdi Merbah. Apr�s avoir revendiqu� les assassinats contre les �trangers en Alg�rie, le GIA s�est attaqu� � un personnage des plus connus du pays. C��tait l� le d�but d�une d�cennie meurtri�re pour l�Alg�rie qui a vu dispara�tre sous les coups de hache de ces terroristes des dizaines de ses intellectuels et d�fenseurs des libert�s collectives.