L��tat des lieux de l�investissement en Kabylie et ses perspectives a �t� le th�me d�une tr�s int�ressante conf�rence-d�bats organis�e par l�association Igelfan et pr�sent�e par M. Ameziane Medjkouh, pr�sident de la Chambre de commerce et d�industrie du Djurdjura (wilayas de Tizi-Ouzou et Bouira) dans la soir�e de jeudi dernier � Bouzegu�ne en pr�sence d�une assistance nombreuse, mais en l�absence des autorit�s locales et des �lus locaux pourtant concern�s par la probl�matique du d�veloppement local. Le conf�rencier, �galement vice-pr�sident de la Chambre nationale de commerce et d�industrie dont la structure chapeaut�e �galement la wilaya de Bouira, a livr� des statistiques locales, nationales et internationales et des analyses sur le sujet de l�investissement qu�il dit frein� dans sa progression dans la r�gion �� cause de probl�mes du foncier tr�s d�licats�, qui font que de nombreuses localit�s de la wilaya comme Bouzegu�ne, o� l�on compte seulement six entreprises pour 1 000 habitants, ne disposent pas de zones d�activit� et quand elles existent elles ne sont pas am�nag�es. Au niveau de la zone de comp�tence de la chambre �qui est aussi un espace de d�bat, de proposition et de concertation entre les pouvoirs publics et les op�rateurs nationaux�, on d�nombre 42 000 adh�rents dont 38 000 sont affili�es et 4 000 personnes morales. Par ailleurs 700 adh�rents participent � l�animation de la structure qui se propose de relever le d�fi de chercher les voies et moyens de d�velopper l�entreprise � l��chelle de la da�ra de la wilaya. Le conf�rencier qui a stigmatis� les entraves bureaucratiques, plus nombreuses selon lui dans la wilaya de Tizi Ouzou qu�ailleurs, r�v�lera ainsi que sur 980 dossiers d�investissement ayant fait l�objet de d�cision, seules 7% des entreprises sont op�rationnelles du fait des probl�mes du foncier. Class�e pourtant en 3e ou 4e position au niveau national, la wilaya conna�t ainsi sur le terrain une tr�s faible �mergence d�entreprises dignes de ce nom en raison des contraintes du secteur de l�investissement. Le peu de zones d�activit� qui existe au niveau de la wilaya n�est am�nag� ni par l�Etat ni par les agences fonci�res, se plaint le conf�rencier, ce qui a pour effet de faire fuir les investisseurs dans des r�gions plus cl�mentes comme Boumerd�s, B�ja�a ou Bordj-Bou-Arr�ridj. D�o� le travail accompli avec le nouveau wali en vue de l�assainissement physique des sites pour les rendre plus attractifs et la proposition de cr�ation. L�autre probl�me soulev� par l�orateur qui cite des chiffres effarants et rappelle l�environnement pas du tout favorable de l�entreprise, a trait, selon lui, � la difficult� d�acc�s aux cr�dits en d�pit de la richesse financi�re de l��tat et des banques : �Sur les 1 000 milliards de dinars en d�p�t � la CNEP, seuls 160 sont accord�s aux investisseurs�, indique-t-il r�v�lant au passage le nouveau ph�nom�ne de la p�nurie de main-d��uvre sp�cialis�e et le d�ficit en formation. �Le commerce informel et l��conomie atypique qui en a d�coul� en cr�ant un d�s�quilibre par rapport � l�environnement �conomique�, sont, d�apr�s l�orateur, les causes de l��chec des r�formes qui font la part belle � l�extension du march� informel et du n�goce. L�absence d�espace de manifestations �conomiques et le d�ficit en structures interm�diaires font qu�il n�existe pas de conf�d�ration nationale poursuit le conf�rencier qui dit tout l�int�r�t et le r�le qu�ont � jouer les organisations patronales. M. A. Mejkouh, qui d�plore que 75% des calories consomm�es en Alg�rie sont import�es d�o� le d�fi urgent de r�duire la facture alimentaire, avoue que les accords sur les zones de libre-�change sign�s en 2005 n�ont rien rapport� de bon depuis deux ans pr�disant le pire pour l�accord avec l�OMC. En termes de perspectives, l�intervenant qui plaide pour des zones d�activit� o� il y a une mixit� tr�s dense et tr�s riche ne d�daigne pas le volet touristique arguant que ce sont les services qui se d�veloppent. Les communaut�s de communes qui peuvent faire l�objet de financement avec les pouvoirs publics, les avantages comparatifs qu�on peut tirer d�une �migration forte avec le savoir-faire acquis par les jeunes dans les pays d�accueil dont on profitera du transfert de technologie font r�fl�chir la chambre � une r�union � Alger avec les repr�sentants de l��migration. Autant d�atouts pour un salutaire d�veloppement des r�gions et du pays, conclut l�orateur qui a longuement d�battu avec les pr�sents.