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Chronique
EN QUELQUES MOTS : DE-CI, DE-L� L'Alg�rie de la grande mosqu�e et l'Alg�rie de Abdelouahab, d�vor� par les rats Par Le�la Aslaoui [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 10 - 2007

Le Ramadan s�en est donc all�, emportant avec lui non seulement l�agressivit� des je�neurs, leur humeur massacrante et leur haleine f�tide, mais aussi, le �couffin du Ramadan�. Ce fameux panier qui r�appara�t une fois par an et qui a pour r�le d�offrir une soupe chaude aux plus d�munis, � charge pour eux d�en conserver le souvenir durant onze mois. Le souvenir et le go�t, puisque heureux d�avoir accompli sa bonne action ramadanesque, le gouvernement ne se soucie plus de savoir comment vivront les b�n�ficiaires de sa �chorba� durant les autres mois de l�ann�e.
La solidarit� et l�aide aux d�munis sont ramadanesques exactement comme les humeurs. Le gouvernement n�a rien � se reprocher. Il a tripatouill� dans la soupe populaire et le budget de celle-ci durant un mois, l� s�arr�tent ses missions. Comment feront les d�munis d�sormais pour vivre et pouvoir se nourrir ? �Question hors-sujet�, me r�torquerait le porte-parole du gouvernement qui pourrait aussi r�pondre pour n�encourir aucun risque : �Je n�ai pas de commentaire � faire�, c�est �l�gant et tr�s � la mode. L�aide financi�re d�un montant de 5 000 DA vers�e aux d�munis par les APC durant le mois de Ramadan a, quant � elle, fait jaser les mauvaises langues. Je dis �mauvaises langues� n�ayant pas eu de preuves concr�tes de ce qui m�a �t� rapport�. Pour autant, je ne qualifie pas ces propos de mensonges. Dans de nombreuses communes d�Alger, les b�n�ficiaires des 5 000 DA ne seraient pas, dit-on, des n�cessiteux mais des amis ou des proches des membres des APC incrimin�es. Dans d�autres communes, diton, la somme vers�e n��tait que de 1 500 DA, dans quelles poches auraient alors atterri les 3 500 DA ? Des ragots ? dira-t-on. Si l�on m�avait fourni des preuves concr�tes (listes des b�n�ficiaires APC incrimin�es) je les aurais rapport�es sans h�sitation dans cette chronique en toute responsabilit�. Pour quelles raisons aurais-je pass� sous silence ce comportement d��lus, amoral et r�pr�hensible ? Et � quoi servirait la plume ? Cependant, ayant tout de m�me entendu de nombreux citoyens durant le Ramadan tenir les m�mes propos, je doute qu�il ne s�agisse que de rumeurs ou de malveillance. Et Noureddine-Yazid Zerhouni pourrait fort bien instruire ses services pour enqu�ter sur ce sujet (aide financi�re). Ce serait-l� �uvre plus utile que ses ridicules sommations adress�es aux abstentionnistes, aux morts et m�me aux votants, du 17 mai 2007. A ces bizzarreries ramadanesques, vint se greffer celle de l�A�d, plus pr�cis�ment celle de �salat El-A�d� (pri�re de l�A�d). Habituellement, lorsque prend fin la pri�re � Djama�-Kebir, quelques citoyens, pr�alablement s�lectionn�s parmi les croyants pr�sents � la mosqu�e par le service du protocole de Abdelaziz Bouteflika, pr�sentent leurs v�ux � celui-ci. Cette ann�e, point de �citoyens lambda�. S�curit� oblige ! Apr�s avoir donc �chang� ses quatre bises avec ses ministres, Abdelaziz Belkhadem, les pr�sidents d�institutions et le corps diplomatique, Abdelaziz Bouteflika sembla totalement d�sempar� comme pour dire : �C�est d�j� fini ?� Que voulait-il ? Embrasser tous les pompiers et les policiers r�quisitionn�s pour la circonstance � l�int�rieur de la mosqu�e ? Puisque la c�r�monie religieuse comme celle du 27e jour du Ramadan a ob�i � des mesures s�curitaires draconiennes. C�est alors � chose in�dite mais authentique � que Abdelaziz Bouteflika, en manque de �bousboussate�, tira vers lui son garde du corps le plus proche : quatre bises, puis vint le tour des autres membres de la protection, puis le cam�raman de la pr�sidence, puis le photographe. Contraints de se pr�ter au jeu des embrassades, les gardes du corps n��taient pas pour autant d�tendus. C�est vrai qu�ils n�ont nullement �t� form�s pour embrasser et enlacer, mais pour prot�ger. C�est alors que s��teignirent les lumi�res, et qu�ainsi prit fin l�A�d pr�sidentiel et salat El A�d : b�cl�e, et surtout accomplie dans une tension extr�me. Il suffisait de voir les yeux hagards de Abdelaziz Bouteflika pour comprendre que la menace des kamikazes et l�ins�curit� ne sont pas le fruit de notre imagination. Pour comprendre surtout que la peur n�est pas seulement l�apanage des petits qui, au demeurant, auraient le droit d�avoir peur, n�ayant pas de gardes du corps et de v�hicules blind�s. Pourtant, ce sont ces �petits�, que Abdelaziz Bouteflika a qualifi�s de �m�diocres et sales�, qui ont r�sist� durant de longues ann�es contre le terrorisme islamiste. Au moment m�me o� lui, en 1994, avait refus� la proposition des d�cideurs de prendre les r�nes du pays, pr�f�rant laisser cette t�che ardue au pr�sident Liamine Zeroual. Il accepta lorsque le terrain fut d�blay� pour lui : soit en 1999. En 1994, il a eu peur. En 1999 il ne cragnait plus rien. Pourquoi, me dirait-on, cette digression ? Que neni. Il s�agit au contraire d�un lien direct entre hier et aujourd�hui. Abdelaziz Bouteflika est un homme peureux aujourd�hui, il l��tait en 1994. Seulement, le voici pris � son propre pi�ge : car ce sont ceuxl� m�mes qu�il a amnisti�s, anoblis, qui ne manquent de rien � onze mois de l�ann�e et pas seulement durant le Ramadan � qui ont failli le tuer � Batna, le �cerveau� de l�op�ration �tant un �mir amnisti� ! Qui dit mieux ? Le voici contraint de reconna�tre, quand bien m�me il ne l�avouerait pas publiquement que la �charte� qualifi�e par lui de �paix� n�est qu�un simple papier au bas duquel il a appos� sa signature. Le voici contraint de reconna�tre, quand bien m�me il ne l�avouerait pas publiquement, que la paix sans justice est une compromission avec les criminels et des concessions faites � ces m�mes �gorgeurs. G�rer la reddition des groupes arm�s islamistes ne devait en aucune fa�on signifier se soumettre � leur diktat et leur octroyer la victoire politique, en les flattant, en n�gociant avec eux, y compris jusqu�aux menus d�tails. Comme celui (entre autres exemples inf�mes et injustes) de r�quisitionner les notaires via le procureur g�n�ral pour qu�ils �tablissent des actes de fredha aux familles des terroristes (successions) � gratuits �videmment puisqu�il y a r�quisition � afin que celles-ci (familles des terroristes) puissent �tre indemnis�es par l�Etat ! Chaque mois des statistiques sont transmises au minist�re de la Justice, et Abdelaziz Bouteflika suit de pr�s cette op�ration. Et, bien entendu on l�aura compris : gare aux notaires r�calcitrants ! Comment dans ces conditions ne pas comprendre la lassitude et la d�mobilisation citoyennes ? L�auteur, le commanditaire, l�instigateur, et donc le responsable et coupable de cette d�mobilisation, est Abdelaziz Bouteflika, et nul autre que lui. Heureusement que les faits sur le terrain ont suffisamment prouv� que sa �r�conciliation� est un �chec quoi qu�il en dise, quoi qu�il en pense. L�attentat de Batna, qui a failli lui co�ter la vie, n�est qu�une preuve parmi d�autres pour qualifier sa politique suicidaire de discorde nationale et de mascarade. Est-ce pour cela qu�on souhaiterait au palais d�El Mouradia d�tourner l�attention citoyenne avec cette folie des grandeurs qu�est la construction de la grande mosqu�e d�cid�e par Abdelaziz Bouteflika qui entend ainsi investir dans sa post�rit� ? Evidemment, j�entends d�j� ses courtisans crier �m�cr�ante�, puisque j�ose critiquer un projet religieux donc sacralis� et par l� m�me sujet tabou. Argutie que je r�fute d�un revers de la main, car l�inquisition a toujours eu pour r�le de t�taniser ceux qui osent se poser des questions, et nul dans ce pays n�a le monopole de l�islam ou peut se pr�tendre super-musulman ou plus musulman que moi. Avant l��pisode de cette mosqu�e qui sera donc construite gr�ce � la rente p�troli�re et qui co�tera l��quivalent de 22 milliards, il y a eu, on s�en souvient, celui du p�lerinage offert avec les deniers de l�Etat � des artistes (chanteurs, musiciens, com�diens) par Abdelaziz Bouteflika, alors m�me que les b�n�ficiaires avaient amplement les moyens mat�riels de prendre en charge leur hadj. Et surtout, parmi eux, beaucoup n�en avaient certainement pas envie, tandis que de pauvres citoyens, d�munis, auraient voulu se voir offrir par leur pr�sident le p�lerinage ! Ainsi donc, Abdelaziz Bouteflika puise dans les caisses de l�Alg�rie comme s�il s�agissait de ses propres deniers. Et c�est ainsi que, ne laissant rien d�autre � l�Alg�rie et aux Alg�riens, il entend nous l�guer une mosqu�e capable d�accueillir, dit-on, 120 000 fid�les et qui devra culminer � 300 m�tres. Cela ne vous rappelle donc rien ? A Casablanca, le minaret de la mosqu�e Hassan II mesure 200 m�tres. Celle de Abdelaziz Bouteflika devra le d�passer de 100 m�tres. Un pied-de-nez au Maroc ! C�est tout ce qui int�resse Abdelaziz Bouteflika. Son ego ! Seulement, dans :
� l�Alg�rie que dirige Abdelaziz Bouteflika � si tant est qu�il la dirige... �, des enfants alg�riens (600 000, chiffre de la FAO) meurent de mal-nutrition.
� Dans l�Alg�rie de Bouteflika, les maladies qu�on croyait �tre d�une �poque r�volue ne sont pas endigu�es. La tuberculose frappe 20 000 Alg�riens chaque ann�e, la typho�de, la m�ningite, et de jeunes et nombreuses mamans meurent en couches.
� Dans l�Alg�rie de Bouteflika tous les enfants ne fr�quentent pas l��cole, parce que la maltraitance et l�exploitation de l�enfance sont de dures r�alit�s (la Forem a rendu publiques r�cemment dans El Watan ses constatations, et conclusions d�enqu�tes sur ce sujet).
� Dans l�Alg�rie de Bouteflika, on voudrait nous faire croire que la vente (entre autres exemples) du Cr�dit populaire alg�rien � un repreneur fran�ais est une op�ration d�investissement b�n�fique pour l�Alg�rie. Cependant, nous savons que �les banques Parisbas, Ste G�n�rale, Natexis ne soutiennent pas l�investissement et n�octroient pas de cr�dits d�investissement. Uniquement des cr�dits � la consommation. Et toutes les op�rations sont couvertes en devises (pour les importations) par les r�serves de change alg�riennes. La banque qui reprendra le CPA fera du cr�dit � la consommation et de super-b�n�fices en un temps record...� (extrait d�un article du Matin www.lematindz. net). En d�autres termes, lorsque Abdelaziz Bouteflika fait venir ce qu�il appelle les investisseurs �miratis, ou autres �trangers, il y a lieu surtout de se dire que ce sont eux qui y gagnent et nullement l�Alg�rie.
� Dans l�Alg�rie de Bouteflika, les harragas d�sesp�r�s ne cessent d�augmenter et le ph�nom�ne tend m�me � se banaliser puisque la presse elle-m�me (ind�pendante) � laquelle il faut reconna�tre le m�rite d�avoir d�nonc� ce ph�nom�ne, traite d�sormais la question comme un fait divers. L�Etat, quant � lui, a organis� un s�minaire dans un lieu adapt� aux harragas : le Sheraton. Les r�sultats ? Les mesures concr�tes ? Rien de rien.
� Dans l�Alg�rie de Bouteflika, il n�y a pas de logement pour tous les Alg�riens et l�espoir d�en acqu�rir un est du domaine de l�utopie lorsqu�on n�a aucun autre moyen que celui d��tre entass� � quinze dans un r�duit pour dire logement ou de construire une baraque faite de bric et de broc sur le bord d�un oued. Cette semaine, dans l�Alg�rie de Bouteflika un ancien officier de police a tent� de s�immoler par le feu avec sa famille suite � une mesure d�expulsion d�un logement � M�sila ( Libert�, 18 octobre 2007). Aussi, selon un �conomiste chevronn�, je me suis laiss�e dire que la mosqu�e de Bouteflika pourrait, si le projet �tait abandonn�, permettre la construction de 70 000 � 80 000 logements. Demandez donc � ce policier, � tous les Alg�riens sans logement ou mal log�s, y compris les barbus purs et durs s�ils pr�f�rent une mosqu�e � c�t� de Oued El Harrach ou un logement et vous devinez d�j� la r�ponse. Mais on l�a bien compris : n�ayant rien fait pour l�Alg�rie de son vivant, Abdelaziz Bouteflika veut laisser un souvenir : la mosqu�e. Est-ce raisonnable de redistribuer la rente p�troli�re de cette mani�re tandis que la pr�carit� gagne de plus en plus d�ampleur et au sein de toutes les couches de la soci�t� ?
� Est-ce raisonnable de croire, comme le pense Abdelaziz Bouteflika, qu�on peut compara�tre devant Dieu blanchi de ses fautes gr�ce � la construction d�une mosqu�e ? O� en sont donc les r�formes promises ? Dans un tiroir pr�sidentiel ?
� Dans l�Alg�rie de 2013 existera, dit-on, cette mosqu�e voulue par Abdelaziz Bouteflika, Dieu seul sait si ce dernier sera encore de ce monde.
Pour l�instant s�il voulait r�ellement faire une bonne action, Abdelaziz Bouteflika devrait surtout savoir que dans son Alg�rie un jeune homme r�pondant au pr�nom de Abdelouahab a �t� d�vor� par les rats (ha� Ben-Chergui � Constantine) apr�s avoir �t� renvers� par un chauffard qui a pris la fuite, El Khabar, 15 octobre 2007). Abdelouahab n�est qu�un petit �videmment et de multiples fractures l�ont emp�ch� de se mouvoir. Les rats, qui se portent en Alg�rie mieux que lui et que les enfants mal nourris, s�vissent partout, car l�Alg�rie de Bouteflika n�est pas sale � cause �de son peuple� comme il a os� le dire un jour. Elle est sale parce que les rats sont mieux respect�s que les humains. Alors avant de croire qu�il fera une bonne action et que son nom restera dans la post�rit� gr�ce � la construction de cette mosqu�e, Abdelaziz Bouteflika devrait surtout se dire qu�il a fait beaucoup de mal � l�Alg�rie et aux Alg�riens. Est-ce par hasard que notre pays soit devenu le dernier en tout ? (Libert� de la presse 123e place, corruption 85e place, violence 253e place, etc.). La mosqu�e ne changera rien au souvenir que l�on conservera de son mode de gouvernance r�gionaliste, dictatorial : �Je sais tout�, �Je d�cide tout et en tout domaine�, de sa justice mise sous sa tutelle et sous sa botte, du verrouillage m�diatique et politique. D�ailleurs, conscient de l�immobilisme dans lequel il a plong� le pays, le m�me Bouteflika ne r�ve-t-il donc pas de c�der sa place � son fr�re Sa�d en cr�ant ce que El Khabar El Ousboui (20/26 octobre 2007) la �Djoumloukia� ? un article qui donne des frissons car, amis r�publicains, ce sera vraiment notre deuil d�finitif sur notre Alg�rie. Mais bon... de la coupe bouteflikienne aux l�vres bouteflikiennes, il y a fort � faire tout de m�me, et si Abdelaziz Bouteflika comprenait enfin que nous sommes nombreux � vouloir oublier son r�gne lorsqu�il dispara�tra ? Peut-�tre alors comprendra- t-il que sa mosqu�e n�y changera rien. Dans l�Alg�rie qu�il dirige encore, il y a surtout Abdelouahab, un Alg�rien d�vor� par les rats. Et merci � El Khabar d�avoir r�v�l� ce fait gravissime. On comprend que Bouteflika n�aime pas la presse ind�pendante. Les �lections n�y changeront rien, car les gouvernants n�ont d�cid�ment pas entendu les Alg�riens le 17 mai 2007 et refusent de d�crypter le message. Le taux de participation sera aussi sinon plus faible que pour les l�gislatives car ce serait insulter les citoyens que de parler de d�sint�r�t. Non, il s�agit au contraire d�une conscience politique n�e d�un ras-le-bol vis-�-vis des gouvernants, des institutions, des partis politiques. Et lorsqu�il s�agit des municipales, les citoyens savent que sit�t �lus, les repr�sentants de l�APC ne tiennent jamais leurs promesses. Ils ne les re�oivent m�me pas ! Dans l�Alg�rie de Bouteflika pourquoi voter ? Il y a la corruption, les scandales financiers, dont celui auquel est m�l�e sa fratrie, le ch�mage, la pauvret�, les rats, l�enfance maltrait�e et mal nourrie... Et il y a la mosqu�e de 2013... Dans l�Alg�rie de Bouteflika, il y a les kamikazes, l�ins�curit�, la peur, mais il y a la mosqu�e de 2013... D�ici l�... il existe, comme le dit Ali Bahmane : �Surtout un d�ficit criant en bonne gouvernance politique� ( El Watan, 17 octobre). A quoi nous sert finalement Abdelaziz Bouteflika dans l�Alg�rie de Abdelouahab d�vor� par les rats ? A rien. Absolument rien... Si � une chose : nous laisser, gr�ce � la rente p�troli�re, notre rente � tous, une mosqu�e de 22 milliards ! Soit 70 000 logements ! et une image totalement discr�dit�e � l��tranger de l�Alg�rie et de son pr�sident.
L. A.
N. B. : De nombreux lecteurs via courrier �lectronique ou lettres envoy�es au Soir d�Alg�rie me posent la question de savoir ce que j�ai de �personnel�, disent-ils, avec Abdelaziz Bouteflika. J�avoue qu�� br�le-pourpoint j�avais envisag� de ne pas r�pondre car je n�ai pas � me justifier, � justifier mes �crits et mes convictions. J�ai chang� d�avis pour une seule raison : beaucoup de lecteurs ont certainement pos� la question en toute bonne foi, habitu�s, il est vrai, aux khobzistes, courtisans et opportunistes qui caressent toujours leur pr�sident dans le sens du poil. Je leur r�ponds au nom du respect qui est d� au lecteur d�une chronique et qui veut comprendre. Je sais que dans notre pays il est devenu de plus en plus difficile de penser voire inimaginable de penser, que tel homme public, telle femme publique aient des convictions, s�ils critiquent, c�est donc en raison de consid�rations personnelles. Ne s�est-il pas trouv� un �crivain pour dire : �Qu�une ancienne ministre a jur� de d�truire le pr�sident qui n�a pas voulu d�elle dans son gouvernement� ? (A�ssa Khelladi D�mocratie � l�alg�rienne 2004). Si tel �tait le cas, il me semble que je n�aurais pas �crit mes articles parus dans Le Matin en 1998/1999 avant m�me l�investiture de Abdelaziz Bouteflika pour dire mon opposition farouche et clairement exprim�e � sa candidature et � sa venue (les �crits sont l� pour les prouver) pour quelqu�un qui voulait d�crocher un poste, ce n��tait pas, me semble-t-il, la bonne m�thode ni une marque d�intelligence de ma part. Bref ! Des m�chancet�s des courtisans de Bouteflika ... il y en a eu et bien d�autres encore. Mais je rassure les lecteurs qui m�ont donc pos� cette question : je n�ai absolument rien de personnel avec Abdelaziz Bouteflika :
1) Je ne le connais pas et ne cherche pas � le conna�tre. Je le subis depuis 8 ans... Lorsqu�il �tait ministre, j��tais magistrate, loin, tr�s loin du monde politique. En 1978, lorsqu�il quitta la sc�ne politique, j��tais toujours magistrate. Nos chemins ne se sont jamais crois�s, hormis une seule fois au colloque du 8 mars 2000 � El Aurassi o� une ex-f�ministe ou suppos�e telle, l�a invit� � la cl�ture des travaux pour qu�il nous dise �que rien ne changerait pour les femmes�. Cela lui a valu d��tre nomm�e ministre.
2) Si les lecteurs font allusion � un poste que je souhaitais, ils oublieraient alors comme l�auteur susnomm�, que j�ai renonc� volontairement � mon poste de ministre en d�missionnant en 1994 pour des convictions anti-islamistes. Comment aurais-je pu trahir la m�moire des victimes du terrorisme en acceptant un poste avec Bouteflika, le r�conciliateur et l�islamiste ? Nos convictions sont aux antipodes et aussi �loign�es que le sont le ciel et la terre. Enfin, si ces lecteurs sont heureux de voir le m�me Bouteflika mener l�Alg�rie vers un naufrage assur� tant mieux pour eux. Ils ne sauraient m�emp�cher, gr�ce � l��quipe du Soir d�Alg�rie qui m�offre g�n�reusement et courageusement ses colonnes, de continuer � m�exprimer. Je ne crois qu�aux convictions et � elles seules. L�Alg�rie m�rite beaucoup mieux que Abdelaziz Bouteflika pour la diriger. Je persiste et signe.


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