La d�signation des interpr�tes de musique arabo-andalouse par le vocable de ma�tre a toujours �t� au centre d�int�r�t des concern�s qui voient en cette qualification la finalit� d�une cons�cration � l�endroit de leur carri�re artistique. Mais souvent cette nomination est usit�e sans discernement au point o� certains interpr�tes, dont la comp�tence reste � confirmer, s�autoproclament, gloriole exige, ma�tres. Une attitude sujette � caution, somme toute, qui diminue de la cotation de cet art plusieurs fois centenaire. Ma�tre ou ma�lem en arabe, cette distinction renvoie pr�cis�ment � une hi�rarchie scrupuleusement respect�e dans le monde de la musique arabo-andalouse et, g�n�ralement, elle est conf�r�e � des chanteurs ou musiciens rompus dans le savoir musical et qui ont, tout au long de leur parcours artistique, prodigu� un enseignement et form� des disciples ou g�nadez tels qu�on les appelle dans le jargon de l�art lyrique alg�rien. Pour le cas de la musique arabo-andalouse, il est plus que n�cessaire � son interpr�te ou � son cheikh, c�est selon, de poss�der en m�moire les douze noubates en usage de nos jours ainsi que leurs qadriate respectives pour pouvoir s�accorder le titre de ma�tre. Ainsi, il est l�gitime d�appeler cheikh Abderrahmane M�n�m�che, cheikh Mohamed Sfinadja, Ma�lma Yamna bent cheikh El-Mahdi, Ma�lem Mouzino, Larbi Bensari, Mahieddine Lakehal, Mohamed et Abderrezak Fakhardji, Dahmane Benachour, Sid-Ahmed Serri, pour ne citer que ceux-l�, ma�tres. Pour ceux qui n�ont pas eu encore le m�rite de cette faveur et qui ambitionnent d�y arriver, ils ont tout l�avenir devant eux. Mais � une seule condition : qu�ils s�appliquent cr�nement.