Hier matin, la ville de Dra�-Ben-Khedda s�est r�veill�e aux cris des �meutiers. D�s 9h du matin, des citoyens, venus des cit�s Mahmoudi et Chaba, des cit�s ouvri�res et de l�ex-Sonitex, auxquels se sont joints d�autres protestataires du lotissement Touares-Est, ont barr� le boulevard Kasri-Amar avec des troncs d�arbre, des pierres et des bouts de t�le. L�acc�s vers l�APC, la da�ra et vers Boghni et Dra�-El-Mizan fut bloqu� jusqu�� 13h. Les services de l�ordre ont discr�tement veill� au grain. Parant � tout d�rapage, les automobilistes furent d�tourn�s vers le boulevard Colonel- Amirouche, au centre-ville. Les cit�s populeuses sont priv�es d�eau potable depuis un mois en raison de la r�alisation du canal de Touares. En effet, l�entreprise charg�e de la r�alisation de ce projet a d� proc�der � une d�viation des conduites d�AEP, d��lectricit� et de gaz de ville. Une op�ration technique banale cens�e �tre un pr�alable � ce chantier de courte dur�e a pris des proportions alarmantes. Ces citoyens priv�s d�eau pendant un mois, ont d�j� observ� des sit-in de l�ADE, de l�APC et de la da�ra : �Nous avons �t� re�us, � chaque d�marche, par des promesses fermes pour r�parer cette conduite d�eau. Si nous avons bloqu� la route, c�est pour porter nos dol�ances dans la rue. Les responsables refusent d�agir�, nous a confi� un manifestant. La protesta s�est d�roul�e dans un calme relatif et les automobilistes n�ont pas cach� leur sympathie. Par ailleurs, les neuf familles sinistr�es, suite � l�inondation du week-end dernier, ont �t� pri�es de rejoindre leurs domiciles. A la cit� des 400- Logements, c�est le directeur de l�OPGI de Tizi-Ouzou, lui-m�me, qui supervise l��vacuation des eaux dans les cinq caves. Un camion en action attire les curieux et les badauds. Vers 18h, les acc�s vers la ville sont ouverts mais un embouteillage monstre bloque toujours le centre-ville. Les manifestants se dispersent dans le calme apr�s avoir �cout� leurs d�l�gu�s revenus d�un entretien avec les autorit�s. Des employ�s de la voirie d�blayent la route. Dra�-Ben-Khedda n�est qu�un immense bourbier, les d�g�ts de l�inondation sont �normes et la col�re des citoyens sinistr�s est toujours vive. Ils scrutent le ciel gris en retenant leur souffle : �Tant d�eau et rien dans le robinet�, a plaisant� un manifestant.