Accueillir, �couter, accompagner et orienter les femmes et les enfants victimes de violences, voici le credo de S.O.S Tafat, un dispositif cr��, il y a plus d�une ann�e, par deux associations, Amusnaw et le collectif femmes du Printemps noir avec le soutien financier du FDHM, Fonds pour les droits humains mondiaux. Cr�� au mois de mai 2006, S.O.S Tafat est un dispositif qui est vou�, comme son nom l�indique, � l�assistance psychologique des femmes et des enfants victimes de violences et � leur accompagnement socio-juridique. Pour se faire conna�tre aupr�s des victimes potentielles, S.O.S Tafat s�appuie sur un r�seau de relations. G�n�ralement, ce sont des associations amies, des connaissances personnelles immerg�es dans certains quartiers et m�me les cit�s universitaires et les campus ou m�me des repr�sentants de certains comit�s de village qui servent de relais aupr�s des victimes et candidates � la prise en charge et � l��coute. Pour l�heure et en attendant que la cellule soit plus connue, c�est le bouche-�-oreille qui s�occupe de l�orientation des personnes victimes de la violence sous toutes ses formes : physiques (coups et blessures, sexuelles...), psychologiques : �C�est seulement quand elles sont au bout du rouleau et qu�elles ne peuvent plus supporter le poids de leur douleur que celles-ci (les victimes) appellent pour prendre rendez- vous ou se pr�sentent directement au si�ge de l�association Amusnaw qui, pour l�heure, abrite la cellule d��coute�, nous dit Faroudja charg�e de la coordination du dispositif. Pour fonctionner, celle-ci s�appuie sur une �quipe d��coutantes, deux psychologues et deux assistantes �initi�e, nous a-t-on dit, aux techniques de l��coute au sein de l�association.� Un travail d��quipe qui consiste � recueillir puis � d�chiffrer la parole des victimes en vue de comprendre l�origine et l�ampleur de leur souffrance pour, ensuite et dans un premier temps, tenter de les aider � aller mieux. �Vient, ensuite, et dans certaines situations, le soutien prodigu� aux victimes que nous accompagnons dans leurs d�marches juridiques administratives et auxquelles nous fournissons, quelquefois, une aide mat�rielle�, nous dit encore notre interlocutrice. �Mais la relation de confiance n�cessaire � la lib�ration de la parole, n�est pas toujours facile � �tablir�, t�moigne la psychologue. �La plupart sont sceptiques et d�sesp�r�es, elles sont tenaill�es par le doute, ne croient � l�existence d�aucune issue � leur probl�me�, rench�rit la co-initiatrice et coordinatrice du projet qui insiste sur l�importance pour l��quipe de mener � bien l�exercice de l��coute qui est un passage oblig�, un long processus au bout duquel les victimes arrivent, un tant soit peu, � se reconstituer et � se d�barrasser de leur stress. �Souvent, il y a la peur des repr�sailles �, encha�ne notre interlocutrice que nous avons rencontr�e munie du registre d��coute dans lequel sont consign�s la plupart des cas de violence qui cible la frange la plus vuln�rable de la soci�t� � savoir les femmes et les enfants victimes de plusieurs formes de maltraitance qui surviennent souvent en milieu familial surtout pour les femmes. �Il nous a �t� aussi donn� de prendre en charge des cas de violence sur ascendants et entre fratrie �, souligne la coresponsable de SOS Tafat qui se plaint de l�absence de lieu de placement et d�accueil sp�cialis� sur Tizi-Ouzou pour les femmes battues et victimes de violences. �Nous avons recours � nos relations personnelles pour leur trouver des places dans des structures sp�cialis�es situ�es hors wilaya.� Et d�ajouter : �Depuis janvier 2007 et jusqu�� la fin du mois d�octobre de la m�me ann�e, ce sont 207 cas de violence multiforme qui ont �t� recens�s. Ces statistiques sommaires montrent que les femmes sont les plus expos�es aux violences (le pluriel est de mise et doit �tre soulign� : violence conjugale, une forme qui est quasiment banalis� parce que courante et r�currente et souvent tue, violence entre fratrie et violence sur ascendants. La violence subie par les enfants quand elle n�est pas physique, prend la forme de paroles vexatoires, de comportements m�prisants et d�valorisants, selon la m�me animatrice au sein de SOS Tafat qui nous parle du cas d�une jeune femme chass�e du domicile familial par ses demifr�res pour raison d�h�ritage et apr�s la mort des deux parents. Plus pr�occupante et dramatique et signe d�un comportement social anachronique est le cas de cette m�re de famille �battue, elle s�est enfuie de chez elle parce que menac�e de mort par ses propres enfants. Son seul tort est d��tre pass�e sur le plateau de la BRTV o� elle a lu un po�me. Une plainte a �t� d�pos�e pour menace de mort aupr�s du procureur de la R�publique pr�s le tribunal de Tizi-Ouzou en novembre 2006. Nous avons �t� partie prenante dans le d�p�t de cette requ�te qui est malheureusement rest�e pendante � ce jour�, se plaint notre interlocutrice. �Mais ce qui ajoute � leur drame est que ces femmes h�sitent � porter plainte, � requ�rir la protection de la justice, tenaill�es qu�elles sont par la peur.�