Je vous �cris parce que je ne suis pas d�accord avec le contenu de certains de vos �crits concernant la r�conciliation nationale. En connaissance de cause, vu ma petite exp�rience dans le cadre du service national et tout ce qu�on a vendu entre 1992 et 2000, je ne pense pas qu�on puisse comparer la politique de la r�conciliation nationale avec les catastrophes naturelles. Nous ne partageons certainement pas les m�mes convictions politiques. Je pense que le dialogue est n�cessaire pour sortir des situations de crise. Par contre, je suis d�accord avec vous lorsque vous d�noncez la r�pression. Bon courage, fr�re. Fay�al M. R�ponse de M. F. : Le dialogue est un acte civilis� et la r�conciliation nationale n�est pas une invention alg�rienne. Partout dans le monde, il arrive un moment o� les peuples, d�chir�s par les guerres civiles, en arrivent � comprendre que la solution passe par la r�conciliation. Ici m�me, nous avions clairement exprim� notre soutien � la r�conciliation nationale durant l��t� et l�automne 2005. Notre adh�sion s�est faite sur la base des discours pr�sidentiels de cette p�riode qui s�appuyaient sur la n�cessit� de mettre un terme � la �trag�die nationale� en respectant le caract�re r�publicain de l�Alg�rie et en restant dans le cadre du droit. Il a �t� m�me question d�un hommage appuy� et jamais dit avec autant de solennit� aux forces patriotiques qui avaient sauv� la R�publique (relire la Charte). L�Alg�rie r�publicaine, parce que victorieuse gr�ce aux sacrifices de ses dignes enfants, pouvait se permettre de pardonner � ceux qui s��taient lev�s contre elle. Mais, parmi ces terroristes, on devait faire le tri entre ceux qui avaient commis des crimes de sang, particip� � des attentats meurtriers ou attent� � l�honneur d�autrui. De cette r�conciliation nationale correctement appliqu�e, devait sortir une R�publique grandie. Or, que constatons-nous depuis quelques ann�es : le courant islamiste qui est, par nature, antir�publicain puisque visant, malgr� tous les subterfuges et les arrangements momentan�s, � instaurer un Etat th�ocratique ; ce courant islamiste est devenu omnipr�sent dans les rouages officiels, dictant sa loi � la marche de l�Etat. La soci�t� �galement n�a pas �chapp� � ce raz-de-mar�e g�n�ral. Ce n�est plus la r�conciliation ! Les femmes qui refusent de porter le hidjab sont pers�cut�es. Ce n�est plus la r�conciliation. Les situations absurdes v�cues durant les fameuses ann�es du FIS se multiplient � l�infini dans les villages et les villes. Ce n�est plus la r�conciliation. L�aile conservatrice et obscurantiste du pouvoir s�installe en r�primant d�mocrates et r�publicains. La culture moderne, toutes les formes de l�art contemporain n�existent plus qu�� travers les activit�s officielles. Nos artistes, nos cr�ateurs, nos hommes de culture sont oblig�s d��migrer pour exercer leurs m�tiers. Ce n�est plus la r�conciliation. Des terroristes aux mains tach�es de sang sont lib�r�s et des �mirs connus pour avoir ordonn� des massacres ne sont pas jug�s. Ce n�est plus la r�conciliation ! Les exemples d�une d�rive programm�e peuvent �tre cit�s � l�infini. Conclusion : nous ne sommes pas contre la r�conciliation nationale, mais contre l�exploitation �hont�e de cette noble valeur d�essence r�publicaine par un courant qui vise � r�aliser ce que le FIS n�a pas pu faire au d�but des ann�es 1990 et ce que les groupes terroristes arm�s par l��tranger n�ont pas pu arracher par la force des armes. Si nous ne sommes pas d�accord avec cette �mauvaise� r�conciliation nationale, c�est par devoir de m�moire � l��gard de tous ceux qui sont tomb�s pour que nous puissions �changer nos id�es librement, comme nous le faisons aujourd�hui. Mais, cher fr�re Fay�al, pour combien de temps encore ?