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Contribution
Lettre � la nation alg�rienne (4e partie et fin) Par Ahc�ne Bouaouiche*
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 11 - 2007


L'Alg�rie, dans la tourmente de la mondialisation
Fonds mon�taire international (FMI), Organisation mondiale du commerce (OMC), �conomie de march�, mondialisation �conomique et globalisation financi�re, tels sont les cinq concepts : source et vecteurs de tous les malheurs de l'humanit�, en g�n�ral, et de la nation alg�rienne, en particulier.
Pourquoi la nation alg�rienne serait-elle, me diriez-vous, victime particuli�re de ces malheurs ? Tout simplement, parce que de tous les gouvernants du monde, ceux de l�Alg�rie, s�rieusement d�bilis�s par la corruption, se sont av�r�s les plus veules et les plus asservis aux forces politiques mondiales qui g�n�rent ces malheurs. Certes, la nation alg�rienne garde en sa m�moire ulc�r�e les sentiments d'humiliation et de frustration dus � la mise de son �conomie sous le contr�le drastique du FMI et des conditionnalit�s draconiennes qui lui ont �t� impos�es et dont elle ne cesse de subir, � ce jour, les cons�quences affligeantes. Il est, d�sormais, notoirement �tabli que le FMI, en s�vissant dans les pays gangren�s par la corruption et ob�r�s par un endettement excessif, n'y laisse que paup�risation et ruine. Il est vrai que cette institution financi�re entreprend actuellement de se corriger ; mais pour l�Alg�rie le mal est d�j� accompli et les Alg�riens en subiront pour longtemps les cons�quences. Les principes, que l'OMC �rige en dogmes sacr�s, se r�sument ainsi : primaut� absolue de la commercialit� sur toute autre consid�ration sociale, politique et /ou �thique, abrogation totale de toute forme de protectionnisme, abolition sans aucune restriction des barri�res douani�res, instauration d'une libre concurrence en mati�re commerciale, ceci afin de laisser le march� fonctionner, selon ses propres lois, d�sengagement imp�ratif de l'Etat de toutes les activit�s �conomiques. Mon Dieu, comment ne pas s'indigner et ne pas d�sesp�rer de l'indigence politique, de l'absence de valeurs patriotiques et de l'immoralit� des gouvernants alg�riens, lorsqu�on constate, qu'� l'inverse de ceux de la r�gion et de ceux d'ailleurs, ils �taient, alors m�me que personne ne l'avait exig� d'eux, les premiers et les seuls � avoir, � quelques infimes nuances pr�s, mis en application z�l�e l'ensemble de ces principes ? Dans les faits, la th�orie improvis�e par les dirigeants alg�riens, qui veut qu'il est moins on�reux d'importer les biens de consommation que de les produire sur place, que le march� fonctionne bien selon ses propres lois, outrepasse de loin toutes les rigueurs pr�conis�es par les th�ories de l'OMC. A ce propos, John Maynard Keynes, �conomiste c�l�bre, �crivait : �Ma sympathie va plut�t � ceux qui minimisent qu'� ceux qui exaltent l'interd�pendance �conomique des nations. Laissez les marchandises �tre fabriqu�es �maison� chaque fois que cela est raisonnablement possible, et par-dessus tout, laissez le financement demeurer principalement �national�� �Les forces obscures de l'incertitude et de l'ignorance sont � l'�uvre sur les march�s, parce que le march� ne conduit pas naturellement � l'�quilibre.� La th�orie pratiqu�e par les Alg�riens, qui incite � consommer sans rien produire, parce que cela co�te moins cher, est � plusieurs titres extr�mement nocive et dangereuse, car � terme, il en r�sultera une �masculation implacable des forces vives de la nation et fera inexorablement de l'Alg�rie un monstrueux r�telier, et de ses habitants une multitude d'oisifs rat�s. Inhumains seront les temps proches o� les Alg�riens auront �puis� les hydrocarbures, leur principale richesse actuelle ! Il y a, pour la nation, un �gal danger, � s'ouvrir inconsid�r�ment, comme � se clo�trer totalement, car entre une autarcie �conomique al�atoire et un n�o-lib�ralisme in�galitaire, il existe s�rement une voie d��quilibre. Les gouvernants, soucieux pardessus tout, des int�r�ts et de la dignit� de leur peuple, connaissent cette voie salutaire, l�exaltent et l�empruntent ; seuls les gouvernants alg�riens l�ignorent, la d�daignent et la fuient. R�alit� paradoxale due certainement � une particuli�re mauvaise gouvernance alg�rienne : tout ce qui ailleurs fait la richesse des nations, fait ici la mis�re de l'Alg�rie. A propos du paradigme qui pr�ne le d�sengagement maximal de l'Etat des activit�s �conomiques, John Saul, dans son ouvrage ( Les b�tards de Voltaire, la dictature de la raison en Occident) �crit : �En r�alit�, la libre entreprise fonctionne beaucoup mieux dans un Etat le plus pur, lorsqu'elle op�re sur les auspices de structures gouvernementales autoritaires et propices � son �panouissement. � Maurice Allais, Nobel d'�conomie 1988, pr�conisait, quant � lui, de �renforcer la protection douani�re pour pr�server le lib�ralisme interne �. Personnellement, j'avoue ne point conna�tre un seul prix Nobel de l'�conomie qui vraiment louange les bienfaits de l'ultralib�ralisme �conomique, comme tend � le faire la technocratie au services du pouvoir alg�rien, et comme celui-ci la pratique sournoisement depuis d�j� bien longtemps. Edward Luttwisk, �conomiste au Center for Strategic Studies (USA), affirme : �Le turbo-diesel engendr� par le n�o-lib�ralisme est une mauvaise plaisanterie. Les capitalistes deviennent de plus en plus riches, tandis que la classe ouvri�re se paup�rise. � Georges Soros, sp�cialiste financier de renomm�e mondiale, soutient: �Si nous ne pla�ons pas le bien commun au-dessus de nos int�r�ts personnels, notre syst�me risque de s'effondrer� le danger que fait peser un lib�ralisme exag�r� est actuellement sup�rieur � la menace des id�ologies totalitaires.� Amartya Sen (Inde), Nobel de l��conomie 1998, en intitulant l�une de ses �uvres majeures L��conomie est une science morale, d�montre, sans doute, avec d�termination son rejet de l�ultralib�ralisme �conomique. Josef E. Stiglitz, Nobel d��conomie 2001, dans son livre intitul� La grande d�sillusion, �crivait : �Politique d�aust�rit�, lib�ralisation des march�s des capitaux et privatisations sont appliqu�es aveuglement, en d�pit de leur �chec av�r� dans tous les pays, en particulier dans les pays en transition du Sud.� Milton Friedman, surnomm� le Pape de Chicago, le concepteur de la mondialisation �conomique et financi�re, ne pr�ne, quant � lui, l'ultralib�ralisme que comme syst�me n�ocapitaliste de domination du monde par l'Am�rique du Nord. Alors que des sp�cialistes mondialement reconnus, pour la pertinence de leurs pens�es et leur ma�trise des r�alit�s �conomiques, financi�res et politiques, s'accordent � d�noncer la nocivit� sociale et � stigmatiser l'immoralit� du n�o-lib�ralisme, il se trouve qu'en Alg�rie ce mod�le recrute encore des �mules parmi les universitaires et les syndicalistes, tous �trangement convaincus de son efficience �conomique et de son incontournabilit� historique. C'est � croire que l'Alg�rie est devenue, par les effets de l'inertie de ses �lites et du fatalisme de tous, un lieu d�grad�, o� sont mis en solde, p�le-m�le, les produits de la technologie et les productions de l'intelligence, import�s confus�ment de l�, o� d�j� ils n'ont plus de r�elles valeurs. La mondialisation, dans sa conception anglo-saxonne (�cole de Chicago), vise essentiellement le triomphe mondial du capitalisme ultralib�ral et la dictature de la finance internationale, c'est-�-dire, � l'universalisation de la doctrine du FMI et des dogmes de l'OMC. Si cette mondialisation, dans sa dimension �conomique et financi�re, devait se r�aliser, elle entra�nerait l'asservissement de l'humanit� aux puissants de ce monde, je veux citer : le Brain Trust Global de Fairmount (San Francisco, USA) et le Forum �conomique mondial de Davos, Suisse. Il n'est gu�re dans les pr�tentions doctrinales de la mondialisation de se vouloir bien heureuse pour tout le monde. Dans une premi�re perspective, elle envisage une humanit� � trois niveaux : les �lus, les �ligibles et les exclus de la mondialit�. Il ne subsistera � la phase de son triomphe universel que les �lus du village plan�taire et les exclus des zones obscures de la plan�te. N��tant, par bonheur, qu'un projet de soci�t�, la mondialisation est encore loin de porter en elle un quelconque caract�re d'inexorabilit� historique. Des hommes la con�oivent pour asservir l'humanit�, d'autres hommes ont encore le pouvoir de la combattre pour pr�server la leur. Le mouvement altermondialiste est la forme et l'expression premi�res de ce combat ; il n'en est qu'� son commencement et d�j� il laisse pr�sager de grandes luttes � l�avenir. Il y a tr�s certainement quelque part une raison, ou du moins une explication, au fait regrettable que le tiers-monde, l'Alg�rie comprise � cette humanit�, la plus menac�e par les effets de la mondialisation � ne manifeste aucun enthousiasme � l'endroit de l'id�al altermondialiste qui, en r�alit�, les concerne en premier lieu. Prise en tenailles tenaces par ceux qui s'escriment � l'endiguer dans la mis�re du ghetto local et par ceux qui s'ing�nient � la dissiper dans une mis�re mondialis�e, la nation alg�rienne est en passe d'�garer sa lucidit� et ses rep�res. C�est, s�rement, pour cette raison, de grande souffrance morale, qu'elle ne semble pas consciente des calamit�s qu'elle endure, par la faute de ses gouvernants, ni apte � appr�hender, par l�incurie de ses �lites, la violence mortelle de celles que lui r�serve la mondialisation, La mondialisation n'ayant pas encore acquis son caract�re irr�versible, toutes les formes de lutte sont encore possibles et l'alternative existe. Seules les nations s�rieusement fragilis�es, par une gouvernance nationale immorale et pleutre, p�tissent d�j�, � un degr� avanc�, des nuisances de la globalisation financi�re. Il est d�plorable d'observer que le peuple alg�rien, de tous ceux qui le voisinent, est le premier � avoir chavir�, par la veulerie et la vilenie de ses gouvernants et par la v�nalit� de ces �lites, dans la spirale effroyable de cette mondialisation globalement ali�nante.
Quel espoir et quel avenir pour la nation alg�rienne ?
Il est des adages populaires qui n'ont pas n�cessairement la pertinence d�montr�e que leur simple popularit� leur accorde. Ainsi en est-il de celui qui pr�tend que �l'espoir fait vivre�. V�u pieux, tr�s souvent couronn� de terribles d�sillusions, car l'espoir n'anime que les actions qui �uvrent � le r�aliser. Superbe challenge, certes, que celui d'esp�rer un avenir d�cent pour la nation alg�rienne ! Mais challenge impossible � r�aliser, de prime � bord, tant sont nombreux et ardus les �cueils � surmonter. Le rythme, l'ampleur et le niveau de d�gradation, qui affectent la soci�t� alg�rienne, sont tels, que l'espoir � lui seul ne suffira jamais � les juguler Il faut pour cela une volont� puissante et une v�ritable r�volution nationale morale et responsable. Dans un contexte psycho-social et politique marqu�, d'une part, par un d�sabusement g�n�ralis�, le laxisme, l'individualisme et la d�brouillardise de survie et, d'autre part, domin� par une forte tendance � la ruse et � la malfaisance, il est peu probable que puisse s'organiser une force citoyenne saine, capable d�engager positivement une action nationale de moralisation et de redressement de la soci�t�. Somme toute, aussi longtemps que r�gnent les m�mes gouvernants, esp�rer un avenir d�cent pour la nation ne peut relever que d'un optimisme louable probablement, mais inepte s�rement. Dans un climat social de vacuit� morale, d'indolence intellectuelle et de renoncement, les Alg�riens persistent � minimiser la gravit� du mal, qui affecte la soci�t� et semblent craindre par-dessus tout la m�dication qui s�impose. Par fatalisme, ils pr�f�rent s'en remettre � l'�ventualit� d'une action salutaire due aux effets b�n�fiques que pourraient procurer les progr�s de l'�volution naturelle des mentalit�s et des m�urs. Ils oublient, qu'un mal livr� aux al�as du temps, empire ; qu'un homme abandonn�, sans rep�res, s��gare ; qu'une soci�t� sans valeurs et sans projet se d�membre. L'�volution humaine et sociale est davantage d�termin�e par la volont� et la culture, que seulement tributaire des lois de la nature et du temps. Par cons�quent, les soci�t�s et les hommes qui ne sont pas durablement et significativement stimul�s par des forces positives sont les unes et les autres vou�s � l'involution et � la r�gression fatale.
�Tu gagneras ton pain � la sueur de ton front�
Est davantage une b�n�diction heureuse qu'une injonction mal�fique pour l'homme, car c'est par le travail que l'homme acquiert sa dignit�, par le travail, aussi, qu'il s'assure une respectabilit� parmi ses semblables et qu'il conquiert son ascendance sur l'univers. Sans le travail, l'homme devient un �tre d�natur� et sans raison proprement humaine. Or, les injonctions faites au peuple alg�rien, par ses gouvernants, sont pr�cis�ment aux antipodes de la raison humaine et tendent manifestement plus � dissoudre qu'� construire son humanit�. �Tu mangeras le pain, pour lequel tu n'auras pas � suer ! tu consommeras tout, sans avoir � rien produire, car produire alg�rien revient plus cher que de consommer �tranger, tu vivras sans avoir � travailler, les autres nations travailleront pour toi et cela te co�tera moins cher.� Il est incompr�hensible, voire suicidaire, qu'une nation puisse, � ce point, s'accommoder de ce fatras de sottises d�une incommensurable dangerosit� et d�une impitoyable humiliation. Par respect pour les miens, je r�cuse absolument les raisons des �conomistes et des technocrates, qui faisant abstraction des v�rit�s humaines essentielles, s��vertuent, par un usage abusif des paradigmes de rationalit� et de rentabilit� �conomico-financi�res, � justifier sp�cieusement cette ignominie int�grale. Somme toute, une nation qui ne cr�e aucune v�ritable richesse, qui ne survit que de sa rente �nerg�tique (�puisable et non renouvelable) ; une nation qui, paradoxalement, exalte et maudit, tout � la fois, les augmentations annonc�es du baril de p�trole, parce qu'� chaque fois que les recettes p�troli�res croissent, la valeur du dinar local d�cro�t et avec lui s'amoindrit le pouvoir d'achat du citoyen ; une nation qui autant qu'elle s'enrichit curieusement s'appauvrit, par les effets pervers d'une �conomie �d�sarticul�e� ; une nation dont les gouvernants ind�tr�nables se complaisent dans la r�currence infernale des discours archa�ques, dans l'anachronisme des mod�les politiques et �conomiques, plagi�s sans intelligence et sans imagination ; une nation qui s�installe dans la culture de la haine, de l'intol�rance et surtout dans la pratique r�it�rative des d�tournements et de la dilapidation du patrimoine national ; une nation qui a perdu sa m�moire collective, ses rep�res et le sens des rapports humains essentiels ; une nation, ainsi s�rieusement d�bilit�e, dont les valeurs individuelles et sociales n'ont plus aucune signification et n'exercent plus aucune fascination, est assur�ment une nation qui s'est d�partie de tout g�nie d'imaginer un avenir d�cent et de toute force de le fa�onner. Si dans un pass� encore r�cent de semblables vicissitudes survenaient sans p�ril fatal pour les hommes, aujourd�hui les r�alit�s historiques du monde sont telles que le destin existentiel d�un peuple corrompu de l�int�rieur et fragilis� de l�ext�rieur devient fondamentalement al�atoire : l�acc�l�ration extraordinaire de l�histoire, les processus pernicieux de la mondialisation globale, le d�veloppement exponentiel des sciences et des technologies, les menaces d�un certain choc des civilisations, toutes ces manifestations dominantes laissent pr�sager que la nation, qui par atonie intellectuelle ou par d�liquescence morale compromet ses propres assises, encourt le risque s�rieux d�un d�clin civilisationnel et d�une perte tragique du sens de l�humain. J'aurais tant aim� terminer cette lettre � la nation alg�rienne sur un ton optimiste, mais la probl�matique est trop s�rieuse et trop d�licate, pour verser dans la d�magogie et les complaisances : toutes deux faciles et toutes deux pernicieuses. Je ne sais pas si nous avons atteint le fond de l'ab�me ? Mais, soudain me vient en m�moire la satire de Mohamed Fellag, ironisant : �Quand les Alg�riens atteignent le fond, ils grattent les abysses pour s'y enfoncer davantage�� G�n�ralement, quand on atteint le fond, on remonte plus vite qu'on y chute. H�las ! Ce n�est pas l� un principe physique, ce n�est, en v�rit�, qu�un souhait na�f d�sirant conjurer l�imminence d�une noyade probable ! Puisse Dieu faire que la nation alg�rienne remonte sans avoir � atteindre le fond ! Aussi, le temps pour elle de refaire surface est, d�sormais, compt�. Puisse, avant qu�il ne soit trop tard, un miracle se produire, et la nation alg�rienne �merger des limbes de la mauvaise gouvernance ! Par del� les vicissitudes de son histoire et � cause de tous les malheurs endur�s, le peuple alg�rien m�rite valablement sa renaissance.
A. B.


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