L�affaire du d�tournement de 19,3 milliards de centimes au niveau de la BNA de Bouira et qui avait d�fray� la chronique au d�but de l�ann�e en cours a �t� examin�e lundi au niveau du tribunal de Bouira. Au total, ce sont 10 personnes sous mandat de d�p�t et 5 autres en libert� provisoire qui se sont succ�d� � la barre toute la journ�e pour r�pondre chacune en ce qui la concerne des chefs d�inculpation retenus contre elles. L�affaire remonte au 12 f�vrier dernier, lorsque le directeur, K. B., soup�onnant un trou financier au niveau de la BNA de Bouira, alerta la police et la tutelle. Le lendemain, les agents de l�inspection r�gionale de Tizi-Ouzou, aid�s par les �l�ments de la brigade �conomique et financi�re de la S�ret� de wilaya, ont entam� leurs investigations et vite retrouv� un trou de l�ordre de 10 milliards de centimes vers�s en deux tranches les 6 et 7 f�vrier dans le compte de K. S. A., �g� de 31 ans et entrepreneur de son �tat � Sour-El- Ghozlane. Le m�me jour, les enqu�teurs ont remarqu� que la somme vers�e a �t� transf�r�e vers un autre compte domicili� � la Soci�t� g�n�rale et appartenant � L. A., �g� de 31 ans et �galement entrepreneur � Bouira. Ces op�rations ont �t� effectu�es par D. C., �g� de 40 ans et travaillant comme chef de section des compensations au niveau de la BNA. Auditionn� par les enqu�teurs, D. C. a avou� avoir effectu� ces versements ill�galement sur le compte de ces deux complices afin que ces derniers ach�tent l�unit� Sotrarbo de Sour-El- Ghozlane mise en liquidation. Poursuivant leurs investigations au niveau des �critures comptables de la BNA, les enqu�teurs retrouvent des versements ill�gaux depuis la caisse principale de la BNA d�une somme de 9,3 milliards de centimes depuis 2004. Tous ces versements ont �t� effectu�s par l�agent D. C. vers des comptes personnels appartenant aux membres de sa famille et quelques entrepreneurs. Une fois le versement effectu�, D. C. prend leur ch�que et soutire cet argent, qu�il envoie r�guli�rement � un certain T. A. K. qui lui faisait du chantage pour une histoire de trafic de drogue fabriqu�e de toutes pi�ces. En effet, ce lundi, pr�sent � la barre, D. C., qui n�a pas ni� les faits retenus contre lui, raconte que tout a commenc� en 2004, lorsqu�il a vendu sa voiture de marque Golf � T. A. K., �g� de 37 ans et r�sidant � Sour-El-Ghozlane. Ce dernier, six mois apr�s la transaction, l�appelle un jour pour lui dire que la carte grise de la Golf est toujours � son nom et qu�il venait d��tre arr�t� � Batna par la gendarmerie avec � son bord 4 kg de cannabis. Le mena�ant de le d�clarer comme complice, T. A. K. exigera de lui de fortes sommes d�argent afin de se titrer de cette affaire sans emb�ches. T. A. K. pr�tendait avoir des connaissances au sein de la hi�rarchie militaire et qu�il aurait besoin de beaucoup d�argent pour que ceux-ci les aide. D. C. tomba dans le panneau et c�est ainsi qu�il proc�dera aux op�rations, 15 op�rations �tal�es sur pr�s de trois ans, de retraits ill�gaux de fortes sommes qu�il envoie par l�interm�diaire de tierces personnes � T. A. K. lequel demande chaque fois davantage d�argent jusqu�� ce que la somme soutir�e atteigne les 9,3 milliards de centimes. Utilisant des comptes d�autres entrepreneurs complices pour le versement d�argent, D. C. est arriv� � manipuler des fortes sommes sans �tre inqui�t� jusqu�au jour o� K. S. A. et O. A., deux entrepreneurs, lui propos�rent d��tre leur associ� dans l�achat de l�unit� Sotrarbo de Sour-El- Ghozlane et le versement de la somme de 10 milliards. Lundi dernier, devant la barre, ils �taient tous l�, depuis le DG de la BNA, K. B., au chef des compensations, D. C., les entrepreneurs, K. A. S. et O. A. mais aussi ceux parmi les entrepreneurs qui avaient accept� des versements de sommes faramineuses dans leur compte et qui n�avaient pas d�nonc� ces op�rations, des membres de la famille de D. C., entre autres D. M., et bien entendu T. A. K. par qui le scandale arriva, ainsi que les deux chauffeurs de taxi qui transportaient les fortes sommes d�argent et ceux qui les transmettaient. Lors de ce proc�s, le procureur de la R�publique a responsabilit� le DG de la BNA pour n�avoir pas remarqu� toutes ces transactions ill�gales pendant une longue p�riode, ainsi que le fameux D. C. pour avoir �t� l�agent qui op�ra ces transactions. Le procureur a requis pour ces deux responsables 10 ans de prison ferme chacun et une amende de 1 million de dinars. Pour les deux taxieurs qui transmettaient les sommes douteuses, le procureur les a inculp�s pour le d�lit de non-d�nonciation de faits douteux et a requis une ann�e de prison ferme et une amende de 500 000 DA alors que pour les autres inculp�s T. A. K. ainsi que les personnes qui transmettaient l�argent, et les deux entrepreneurs, K. S. A et O. A., ainsi que les autres qui avaient accept� que l�argent transite par leurs comptes personnels sans le d�noncer. Huit personnes au total. Le procureur a requis pour chacune d�elles 8 ans de prison ferme et 1 million de dinars d�amende. Rappelons que de toute cette somme d�tourn�e, la BNA n�a r�cup�r� que les 10 milliards qui ont �t� vers�s � la Soci�t� g�n�rale, alors que les 9,3 milliards de centimes se sont envol�s et, en calculant les int�r�ts que cette somme aurait engendr� pendant toute cette p�riode, la BNA aura perdu en tout 13,2 milliards de centimes. Notons enfin que le procureur de la R�publique a demand� l�application imm�diate des peines qui seront prononc�es, c�est-�-dire l�emprisonnement de toutes les personnes qui seront condamn�es et qui sont pour le moment en libert� provisoire. Le verdict final sera connu lundi prochain.