En sollicitant formellement d�sormais une suppl�mentaire candidature du pr�sident Bouteflika � la magistrature supr�me, le Front de lib�ration nationale (FLN), soutenu en cela par une grappe d�organisations satellites, sonne une nouvelle alerte �lectorale. Une alerte qui serait, en v�rit�, � en croire un balbutiement du s�rail, d�inspiration pr�sidentielle. Mais alors pourquoi si pr�matur�ment ? Sofiane A�t Iflis- Alger (Le Soir) - La mandature pr�sidentielle en cours n�arrive � terme en effet que dans dix-sept mois. C�est tout de m�me encore loin et, donc, t�t pour l�expression d�une intention de candidature. Or, il se trouve que c�est justement depuis cette distance et de suite que Bouteflika a choisi d�amorcer son �lan �lectoral. Cet alignement pr�matur� en course pour un nouveau bail � El Mouradia rompt brutalement avec l�attitude observ�e par Bouteflika � l�occasion des deux pr�c�dentes �lections pr�sidentielles. En 1999, puis en 2004, Bouteflika s�est bien gard� d�ouvrir le bal des candidatures. Choix raisonn�. Les situations d�alors, il faut le dire, �taient compl�tement diff�rentes de celle d�aujourd�hui. Candidat du consensus en 1999 et pr�sident-candidat en 2004, Bouteflika n�avait pas eu � souffrir d�emp�chements l�gaux. Contrairement � l��ch�ance d�avril 2009 � laquelle il ne peut pr�tendre s�il n�est entre-temps proc�d� � une r�vision constitutionnelle. Voil�, fort probablement, la raison fondamentale qui a pr�cipit� l�annonce, � travers surtout le FLN interpos�, en somme, son parti, d�une vell�it� de candidature. Donc, pour postuler � nouveau � sa propre succession, le pr�sident Bouteflika devra avoir, d�ici � 2009, d�j� r�vis� la Constitution. Ce � quoi il se pr�parerait d�ailleurs. Seulement, les termes de l��quation sont en v�rit� invers�s. La r�vision de la Constitution, du moins l�amendement qui int�resse le plus le pr�sident Bouteflika et son parti, le FLN, � savoir la suppression de la limitation � deux les mandats pr�sidentiels successifs, repose sur l�expression d�une volont�, franche ou insinu�e, � briguer un troisi�me mandat. C�est chose faite d�sormais, apr�s les sorties synchronis�es du FLN, UGTA, UNPA et UNJA qui, mardi dernier, ont exhort� Bouteflika � se repr�senter. Faut-il, cela consid�r�, conclure � un consensus au sommet de l�Etat autour d�une prolongation du r�gne du pr�sident Bouteflika ? C�est une hypoth�se � ne pas n�gliger, auquel cas, d�ailleurs, il est donn� � d�duire que Bouteflika ne prend aucun risque majeur � se poster d�j� en candidat � sa propre succession. Mais il se pourrait �galement que l�ambitionci de Bouteflika soit quelque part contrari�e. Dans ce cas, Bouteflika d�gainerait plus vite et avant tout le monde sa candidature pour asseoir le fait accompli. Sa strat�gie serait alors de prendre de court ses adversaires, leur damer le pion avant qu�ils n�aient le temps de concevoir la mani�re de mettre son dessein en �chec. Si, donc, des oppositions � la p�rennit� de Bouteflika � la t�te de la magistrature supr�me couvaient r�ellement au sommet de l�Etat, les dix-sept mois qui nous s�parent d�avril 2009 seraient � n�en point douter assez mouvement�s, politiquement s�entend. Mais dans le cas o� le consensus est tiss� autour d�une troisi�me candidature de Bouteflika, la sc�ne politique ne conna�tra pas d�exc�s de fi�vres. L�opposition partisane, maintenue dans une position de moindre nuisance politique, �prouvera certainement de la peine � rivaliser avec des partis que le consensus aura amen�s � faire bloc contre Bouteflika. Par ailleurs, il faudra aussi que les architectes d�une suppl�mentaire mandature pour Bouteflika parviennent � s��viter qu�ils ne se retrouvent dans la situation de 1999. A l��poque, le candidat Bouteflika a �t� contraint de finir la course en solitaire, apr�s le retrait de ses six concurrents. Ce sc�nario a �t� �vit� en 2004. En sera-t-il de m�me en 2009 ? On ne sait. Mais des li�vres, le pouvoir en a d�j� certainement pr�par�.