L�intention du pr�sident Bouteflika � briguer un mandat suppl�mentaire ne faisant d�sormais plus myst�re, le Rassemblement national d�mocratique (RND) et le Mouvement de la soci�t� pour la paix (MSP), membres � part enti�re de l�Alliance pr�sidentielle, se retrouvent du coup somm�s de se d�terminer. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le pr�sident Bouteflika, qui s�en est all� dans la lointaine Tamanrasset s�exercer � nouveau aux bains de foules, a, en effet, avou� � demi-mot une intention de briguer un troisi�me mandat. �Les choses sont claires�, a-t-il r�torqu� � une consoeur qui a eu l�audace et la pr�sence d�esprit de le sonder sur sa volont� � renouveler son bail au palais d�El Mouradia. Une fois n�est pas coutume, le pr�sident Bouteflika, qui g�n�ralement rechigne � se rendre disponible pour la sollicitation m�diatique, a l�ch� l�aveu. Un aveu qui n�est point, il faut le dire, du genre qu�on commet incidemment. L�enjeu recommande toutes les pr�cautions. L�affirmation pr�sidentielle, aussi, a tout d�une d�claration r�fl�chie. D�autant qu�elle a �t� prolong�e par un �je dirais davantage en temps opportun�. Le pr�sident Bouteflika situe ainsi la perspective d�une annonce plus solennelle. Ce faisant, il reste dans son style. Il poste ses thurif�raires, partis et associations, en �claireurs, prend le temps de mesurer le feed-back, feint une h�sitation et puis, comme r�pondant � une forte et pressante sollicitation, il s�annonce candidat. Ce qu�il vient de faire, au demeurant, depuis la capitale du Sud. Evidemment, par ce faire, ce n�est pas au Front de lib�ration nationale (FLN), son parti, qu�il annonce la �bonne nouvelle�. Le parti qu�administre le chef du gouvernement, qui milite le plus pour un troisi�me mandat pour Bouteflika, �tait d�j� dans le secret des intentions pr�sidentielles. En affichant sa volont�, le pr�sident Bouteflika somme, en fait, les deux autres partenaires de l�alliance pr�sidentielle de se d�terminer. Car, jusque-l�, du moins en apparence, le FLN courait en quasi-solitaire cette aventure d�un autre mandat pour son pr�sident, le pr�sident de la R�publique en exercice. Le Rassemblement national d�mocratique et le Mouvement de la soci�t� pour la paix sont rest�s circonspects, m�me si des voix en leurs seins, et pas des moindres, s��taient d�j� fait entendre. Notamment en ce qui concerne le parti de Ahmed Ouyahia qui a d� faire avec cet engagement pr�matur� d�un Bensalah, le pr�sident du S�nat, pour un autre mandat pour le pr�sident Bouteflika. Le parti a d� aussi faire avec le soutien � une autre candidature de Bouteflika exprim� par le secr�tariat national de la centrale syndicale o� si�gent trois de ses dirigeants. C��tait, il y a lieu de le rappeler, � travers un communiqu� public, diffus� dans la m�me teneur et le m�me jour que ceux du secr�tariat national du FLN et de l�Union nationale des paysans alg�riens (UNPA). Mais toujours est-il que ces expressions n�engageaient pas d�ment le RND. Le parti s�est confin� dans le silence. Ce qui, pour certains, �quivalait � un cautionnement. Mais pour le pr�sident Bouteflika, ce n��tait pas suffisant. D�autant qu�il a �t� pr�t� � Ouyahia une intention de briguer lui-m�me le mandat pr�sidentiel. Avec la sortie de Tamanrasset, le pr�sident Bouteflika rappelle � Ouyahia son serment d�un jour : celui de ne jamais se positionner dans la m�me course que Bouteflika. Le Mouvement de la soci�t� pour la paix est dans un dilemme aussi pesant que celui qui devra ronger le RND. La m�me sommation lui est adress�e. Le parti islamiste a eu quelques lyrismes du genre � se pr�senter dans la peau d�une entit� sur le point de s�affranchir de la tutelle pr�sidentielle. Ce n��tait � chaque fois que pour panser des douleurs internes. Le parti a le d�savantage d�un pr�sident, Soltani, qui n�a � aucun moment de son ascension politique pr�ch� une vell�it� de pr�tendre � la magistrature supr�me. Il ne pourrait donc, sauf insoup�onn�e audace, qu�accompagner l�ambition de Bouteflika.