�Il faut faire vite. Il y a des personnes vivantes sous les d�combres�. L�officier de la Protection civile, le talkie-walkie � la main, lance un �ni�me appel � sa hi�rarchie pour renforcer les secours. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Il est 10h 35mn, le quartier r�sidentiel Parmentier, sis � Hydra, est en ruine et ses habitants sous le choc. A 10h 15mn, une explosion au camion pi�g� a cibl� le si�ge du Pnud (Programme des Nations unies pour le d�veloppement) de l�ONU. Premier bilan : Une dizaine de morts, recens�s parmi le personnel de cette organisation internationale. Une dizaine de m�tres plus loin, le si�ge du Haut commissariat des Nations unies pour les r�fugi�s (HCR), rattach� �galement � la repr�sentation de l�ONU d�Alger est totalement souffl�. Au niveau de cette derni�re, on recense un grand nombre de bless�s. Parmi ces derniers figurent notamment des r�fugi�s de pays africains, dont le nombre serait d�une trentaine. En somme, la rue Raoul-Payen, lieu o� s�est produit l�attentat est d�sormais m�connaissable. Des b�timents effondr�s, des fa�ades d�immeubles �croul�es et des voitures calcin�es. Des lambeaux de chairs sont toujours coll�s aux portails, alors qu�un cadavre est toujours � terre. Affolement. La sc�ne est indescriptible. L��motion est totale alors que la panique s�est empar�e de tout le monde. La course contre la montre pour sauver les personnes encore vivantes et se trouvant sous les d�combres est engag�e. La mobilisation est totale. Les �l�ments de la Protection civile, de la S�ret� nationale et de la Gendarmerie nationale s�agitent dans tous les sens. Les journalistes bouscul�s sont pri�s de quitter les lieux. Le kamikaze, petit de taille, est �g� d�une quarantaine d�ann�es �Il faut �viter de marcher sur les ruines du b�timent pour �viter l�effondrement de ce qui reste de la b�tisse�, lance un commissaire de police. La sc�ne se d�roule sous les regards du directeur du Pnud. Ce dernier n�en croyait pas ses yeux. La b�tisse qu�il a quitt�e il y a de cela une heure est compl�tement ras�e. �Il se trouvait au march�, lorsque l�attentat s�est produit, indique un habitant du quartier. En effet, l�attentat perp�tr� � 10h 15mn au moyen d�un camion-citerne est �l��uvre� d�un kamikaze. �J��tais dans mon v�hicule derri�re le camion-citerne qui roulait � faible allure. Il g�nait quelque peu la circulation. A son arriv�e devant le portail du Pnud, le responsable charg� de la s�curit� du site interpelle le chauffeur du camion et lui demande des explications sur sa man�uvre. Il me semble avoir entendu lui dire qu�il n� y a point de camion attendu pour aujourd�hui. Le conducteur du camion, de petite taille, les cheveux blancs, la quarantaine pass�e redresse son engin et apr�s h�sitation, il me c�de le passage. Deux � trois minutes apr�s, soit une fois que je quitte la rue Raoul- Payen j�entends une tr�s forte explosion. Le conducteur du camion-citerne a fonc� droit sur le si�ge de l�ONU�. Le t�moignage livr� de vive voix au ministre de l�Int�rieur, qui s�est d�plac� sur les lieux du crime en compagnie du directeur g�n�ral de la S�ret� nationale �tait pointu. Son auteur qui a assist� � la sc�ne est encore sous le choc. Il n�arrive toujours pas � croire ce qu�il a vu ce mardi 11 d�cembre 2007. Le vieux miracul� enferm� dans sa chambre 11h 15mn. Les secours se poursuivent toujours, les sir�nes d�ambulance retentissent de partout. On �vacue les bless�s vers les h�pitaux les plus proches. Les CHU Beni-Messous et Mustapha sont les plus sollicit�s. Au niveau de la rue des fr�res Ben-Ali adjacente � la rue Raoul-Payen, l�attroupement des citoyens est visible. Les proches des victimes arrivent de partout, � l�aff�t de la moindre information sur leurs proches. Les r�sidants de l�immeuble le �Verger� sont sous le choc. L�immeuble en question de trois �tages est compl�tement d�vast�. C�est � ce niveau qu�on recense le plus grand nombre de morts. �Laissez-moi passer et voir mes parents�. Karim, m�decin de fonction, ne verra plus jamais ses parents. Ils ont p�ri dans l�attentat. C�est le cas pour les autres habitants de cet immeuble faisant face au si�ge de l�ONU. Mohand quant � lui, n�en croit pas ses yeux. �Je remercie le bon dieu. Mon p�re, �g� de 86 ans se trouvant � l�int�rieur de sa chambre dans la villa mitoyenne du si�ge de l�ONU, a �chapp� � la mort. La maison s�est effondr�e, mais aujourd�hui, Dieu a voulu que �mon vieux� reste encore en vie. On vient de le retrouver dans sa chambre coinc� entre les quatre murs. Il n�est m�me pas bless�, t�moigne notre interlocuteur. La pluie tombe. Les �l�ments de la S�ret� nationale reprennent la situation en main. Ils d�limitent pour la �ni�me fois le p�rim�tre de s�curit�. Signe de nervosit�, ils exigent des journalistes de quitter les lieux. Au niveau de la rue des fr�res Ben-Ali l�attroupement des citoyens est dense. A l�autre bout de la rue Raoul- Payen, les ambulances se mettent en file indienne. Les victimes sont �vacu�es. Il est 13 h. Les signes de l�horreur sont encore dans ce que fut le tr�s s�curis� quartier Le Parmentier de Hydra. A. B.