La crise du lait pasteuris� refait son apparition. Cons�quence : la p�nurie a atteint son apog�e le week-end dernier. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - L�absence accrue de ce produit de large consommation a �t� ressentie dans une grande partie des wilayas du Centre. La quantit� re�ue par les commer�ants est �puis�e d�s les premi�res heures de la matin�e. D�s lors, le recours au �piston� et autres �connaissances� est de nouveau per�u comme le seul moyen de pouvoir disposer de ce produit. L�autre cons�quence n�e de cette situation est celle relative � la flamb�e des prix du lait en poudre et du lait UHT (ultra haute temp�rature). Et pourtant, le complexe laitier d�Alger, en l�occurrence Colaital de Birkhadem, consid�r� comme l�une des plus importantes filiales de Giplait dans la r�gion du centre du pays, a revu depuis quelques jours sa production � la hausse. Cette derni�re qui �tait de 290 000 litres/jour est pass�e en l�espace d�une semaine � 420 000 litres/jour, soit une augmentation de 130 000 litres. Et pour assurer cette importante production, la direction de Colaital s�est vue dans l�obligation de renforcer la structure production en optant pour un syst�me de rotation de trois �quipes soit 3X8. Mieux, la direction de Colaital, � travers des encarts publicitaires, a mis � la disposition de sa client�le et autres distributeurs en lait de consommation et revendeurs d�taillants, un num�ro de t�l�phone quant � une �sollicitation li�e � la commercialisation et la disponibilit� du lait pasteuris� en sachet d�un litre�. Or, � d�faut d�une explication officielle de cette d�cision et ce, malgr� nos tentatives de rentrer en contact avec le responsable commercial de Colaital, des sources proches de ce complexe nous ont indiqu� que �l�objet de cette annonce a pour principal objectif de recenser les localit�s et autres quartiers non desservis par Colaital�. A ce propos, il n�est pas exclu que les responsables de cette entreprise publique revoient de nouveau � la hausse la production une fois l�op�ration de �recensement� termin�e. Pendant ce temps, les producteurs priv�s � l�origine de cette �crise� notamment ceux affili�s � la Conf�d�ration industrielle des producteurs alg�riens (Cipa) sont en conclave pour d�battre de la suite � donner � leur mouvement de protestation. Pour rappel, ces derniers ont d�cid� d�arr�ter la production de lait, imputant ainsi aux �pouvoirs publics la responsabilit� de cette situation�. En effet, les producteurs priv�s consid�rent que les accords conclus, il y a moins d�une ann�e entre les producteurs priv�s et le minist�re du Commerce n�ont pas �t� respect�s par ce dernier, d�o� la d�cision d�arr�ter la production. Cela �tant, au moment o� nous mettons sous presse aucune information n�a �t� rendue publique concernant les d�cisions prises par la Cipa. Avec une quantit� estim�e � 3 milliards de litres par an, l�Alg�rie occupe la premi�re place au Maghreb en mati�re de consommation de lait. Cependant, le taux de couverture par la production locale n�est que de 40%. Le reste est import� sous forme de poudre de lait. C�est la hausse mondiale du prix de la poudre � hauteur de 2 700 dollars la tonne qui est � l�origine de cette situation. Selon des sources proches du dossier, la perte est estim�e � 13 DA le litre, soit pr�s de 650 000 DA pour une production journali�re moyenne de 50 000 l. C�est la raison pour laquelle ces producteurs, dont 65% sont issus du secteur priv�, demandent aujourd�hui un r�ajustement et une r�vision � la hausse du prix administr�. Ils estiment que le prix r�el devrait �tre fix� � 38 DA le litre. En somme, l�Alg�rie se place au troisi�me rang mondial en mati�re d�importation de lait et de produits laitiers, apr�s l�Italie et le Mexique. Le recours � l�importation est d�autant plus n�cessaire, lorsque l�on sait que le taux de la collecte du lait dans le pays demeure faible, voire insignifiant, ne d�passant pas 10 � 15% de la traite. Selon les sp�cialistes du domaine, ce dysfonctionnement s�explique par le manque de technicit� chez les �leveurs alg�riens, notamment en mati�re de mat�riel agricole, leur incapacit� � d�velopper de grands �levages et le peu de productivit� de l��levage au niveau des exploitations laiti�res. A. B. [email protected] Les industriels du lait tirent la sonnette d�alarme �Asphyxi�s financi�rement par le poids de leurs dettes tant bancaires que commerciales, d�cr�dibilis�s aupr�s de leurs fournisseurs locaux et �trangers qui perdent patience, angoiss�s psychologiquement de par l�absence de visibilit� quant � leur profession et en situation de rupture imminente de leur stock, les producteurs laitiers, � leur corps d�fendant, d�clarent unanimement leur incapacit� � poursuivre cette noble mission.� Les producteurs priv�s de lait, affili�s � la F�d�ration nationale de l�industrie agroalimentaire CIPA, tirent la sonnette d�alarme. Dans un communiqu� rendu public hier � l�issue d�une r�union extraordinaire ayant regroup� le pr�sident et les d�l�gu�s r�gionaux de la fili�re lait, il a �t� d�cid� de se d�marquer des �engagements pris pour stabiliser le march� local et ne s�interposent nullement pour toute d�cision d�arr�t d�activit� motiv�e par les points �voqu�s lors de ladite r�union. Il s�agit, notamment, de la probl�matique �de la rupture des stocks de s�curit� en poudre de lait, du retard accus� dans le paiement de la subvention allou�e par les pouvoirs publics, proposition de revalorisation du diff�rentiel sur le prix du litre de lait en sachet administr� non suivie d�effet, et la d�faillance de l�Onil dans la mise � sa disposition de la mati�re premi�re�. Dans le m�me document, les producteurs priv�s de lait se d�clarent �conscients du caract�re strat�gique de ce produit de base dans l�alimentation du citoyen et des enjeux sociaux dont il fait l�objet, notamment pendant le mois sacr� du Ramadan et des p�riodes �lectorales. Les producteurs, partenaires loyaux des pouvoirs publics, ont assum� jusque-l� honorablement leur mission�. A. B.