Le deal pass� entre le pouvoir et l�AIS n�a visiblement pas livr� tous ses secrets. Ahmed Ben A�cha, l�ancien �mir de la branche arm�e du FIS, vient de d�voiler ce que Bouteflika avait promis aux �repentis � : une amnistie g�n�rale et la possibilit� de retourner sur la sc�ne politique. Ben A�cha en parle comme l�aboutissement naturel du processus de �r�conciliation nationale� et affirme que ce projet sera concr�tis� d�s la r��lection de Bouteflika. S�exprimant sur les colonnes du journal arabophone El Bilad, Ben A�cha va plus loin, estimant que si le RND et le MSP ne se sont pas empress�s de soutenir Bouteflika pour un troisi�me mandat, c�est parce que les chefs des deux partis ont eu vent de �la solution finale� pr�conis�e par le Pr�sident et promise au chef de l�AIS. �Les chefs des deux partis de l�alliance pensent que le retour du FIS dissous sur la sc�ne politique signifie la fin de sa l�gitimit� en tant que repr�sentant du peuple. Ils h�sitent � soutenir Bouteflika pour �viter qu�il n�y ait un nouveau pas en direction de la solution finale qui ne peut �tre que politique�, estime Ben A�cha qui, sans d�tour, parle du retour du FIS. �Oui, le champ sera r�ouvert aux enfants du front dans le cadre d�un parti politique. Il y a en ce moment plusieurs initiatives pour donner corps � cette solution politique �, dit-il, estimant que l�accord en question va faire l�objet d�un consensus entre les �nationalistes � et les islamistes. Le chef terroriste ne s�arr�te pas en si bon chemin puisqu�il consid�re que le �projet� ne sera totalement �r�ussi� qu�avec la promulgation de l�amnistie g�n�rale. S�improvisant porte-parole des Alg�riens, il n�a pas h�sit� � dire : �Tous les Alg�riens attendent l�amnistie g�n�rale.� Fid�le � ses positions, Ben A�cha a, toute honte bue, d�douan� les auteurs des attentats du 11 d�cembre dernier, estimant que ce ne sont pas les terroristes qui ont cibl� le Conseil constitutionnel. En pi�tre analyste, il estime : �Du point de vue purement militaire, on n�attaque que les cibles qui constituent un danger. Je me pose la question : pour qui le Conseil constitutionnel repr�sente un danger ? pour ceux qui sont encore au maquis ? Bien sur que non, ils n�ont aucun rapport avec lui, par contre, c�est une menace pour ceux qui ne veulent pas de troisi�me mandat pour Bouteflika�. En d�voilant ainsi les projets de Bouteflika, Ben A�cha confirme des craintes d�j� exprim�es lorsque la politique de concorde civile, puis celle de r�conciliation nationale ont �t� initi�es. Apr�s l�extinction des poursuites judiciaires contre ceux qui ont mis fin � leurs activit�s arm�es et se sont rendus aux autorit�s, l�abandon des poursuites judiciaires contre les personnes recherch�es en Alg�rie ou � l��tranger ou condamn�es par contumace, la gr�ce pour les personnes condamn�es ou d�tenues pour des actes de terrorisme autres que les massacres collectifs, les viols et les attentats � l�explosif dans des lieux publics, Bouteflika est visiblement d�cid� � aller plus loin. Ce n�est ni plus ni moins qu�une r�habilitation du FIS dissous que promet le pr�sident pour son troisi�me mandat, ce qui constitue un net recul par rapport � la position qu�il avait adopt�e en 2005 � ce sujet. En d�placement � Batna et au moment o� la question du retour des anciens du FIS dissous faisait d�bat, Bouteflika avait �t� intransigeant, estimant : �L�amnistie g�n�rale est du ressort exclusif de Dieu. Pour ma part, il m�est impossible de supporter un tel fardeau. Nos bras sont grands ouverts pour accueillir les exil�s du FIS dissous, mais je tiens � les avertir qu�aucune activit� politique ne leur sera permise.� Moins de deux ann�es plus tard, Bouteflika fait volte-face et va plus loin dans les compromissions avec l�islamisme�