Après Abassi et les autres, nous apprenons qu'El-Para et Layada seraient prêts à aider à la réussite du projet présidentiel. Abdelhak Layada, ancien émir du GIA, extradé du Maroc et condamné à mort par la justice algérienne, vient de lancer un véritable pavé dans la mare en déclarant, par le biais d'un communiqué signé sous la plume de son fils Adlène, être «prêt à aider le président Bouteflika dans sa démarche portant réconciliation nationale et amnistie générale». C'est, du moins, ce que rapporte le journal Asharq Al Awsat, qui a obtenu copie de cette lettre. Détenu depuis 1993, n'ayant pas été exécuté puisque les autorités algériennes ont décidé de suspendre cette mesure même si elle reste en vigueur dans le code pénal, Layada, qui dirigeait ce groupe sanguinaire avant qu'il ne dévie vers les massacres de masse et les bombes, ne faisant aucune distinction entre les passants, a même annoncé son intention d'adresser «une lettre au président Bouteflika» dans laquelle il compte lui apporter «officiellement son soutien», mais aussi les moyens à mettre en oeuvre en vue d'amener les irréductibles, toujours au maquis, à déposer les armes. Des sources sécuritaires dignes de foi, qui estiment que le plan du président a toutes les chances de réussir et d'instaurer définitivement la paix dans le pays, nous informent que même «Abderrezak El-Para se serait montré prêt à intervenir auprès de ses acolytes du Gspc en vue de les amener à accepter de déposer les armes tant qu'il est encore temps». Il est à signaler, comme nous le rapportions dans de précédentes éditions, que même le numéro un de l'ex-FIS, Abassi Madani, après l'échec de sa propre initiative, a décidé lui aussi de s'investir totalement en faveur de la démarche du président. Il se serait même montré prêt à rentrer au pays en vue d'être plus efficace dans ce choix politique. De nombreux anciens cadres, dirigeants et élus du parti dissous n'en pensent pas moins même s'ils restent prudents pour le moment, en attendant que Bouteflika abatte l'ensemble de ses cartes et qu'ils sachent définitivement à quoi s'en tenir. Il est également à rappeler, comme nous l'écrivions, citant des sources proches de repentis récemment descendus des maquis encore actifs dans le pays, que pas moins de 90 % des quelque 450 terroristes encore actifs auraient déjà observé une trêve unilatérale en attendant qu'aboutisse le projet du président afin de pouvoir en bénéficier d'une façon ou d'une autre. Les irréductibles, peu nombreux, ont déjà versé dans le banditisme le plus pur, pillant par-ci, rackettant par-là, et ne défendant plus aucun objectif politique. Il convient de relever que le projet du président portant réconciliation nationale et amnistie nationale, qui doit être soumis à une consultation populaire au début de l'année prochaine, constitue l'aboutissement de plusieurs années de travail, qui avait commencé en 1999 par la concorde civile, venue couronner la trêve de l'AIS décrétée deux années auparavant par l'ancienne branche armée de l'ex-FIS. Ce plan a toutes les chances d'être un grand succès puisqu'il jouit déjà d'une large approbation populaire, mais aussi du soutien de l'écrasante majorité de la classe politique. Ceux qui ne le soutiennent pas, à l'instar du PT ou du FFS, ne le contestent pas non plus, se contentant, au contraire, pour l'un de généraliser la chose vers plus de justice sociale et de droits sociaux, et pour l'autre de conditionner son engagement à des préalables consistant, notamment, à lever l'état d'urgence et à accorder plus de libertés individuelles et collectives. L'entrée en scène de ces «émirs» ne fait que conforter une démarche d'avance couronnée de succès puisque les maquis encore actifs, vaincus politiquement et militairement, n'avaient pas d'autre choix que de profiter de cette magnanimité venue à point arrêter une violence aveugle et désormais sans but. Car, tout Algérien qui meurt victime du terrorisme constitue incontestablement un mort de trop...