Un comit� de soutien aux deux fr�res a �t� cr�� et des d�marches seront entreprises pour sensibiliser les politiques alg�riens et fran�ais � cette affaire. Soutenue par les associations des familles des victimes du terrorisme, par les groupes de GLD et par Hadj Sa�dane, un des plaignants contre Hadj Fergane ex-Dec de Relizane accus� en 2000 de crimes contre l�humanit� par Mohamed Sma�n, ex-repr�sentant de la Ligue alg�rienne des droits de l�homme � Relizane, Mme Sa�da Benhabyl�s pr�sidente de la F�d�ration nationale des associations des victimes du terrorisme a appel� hier, au forum d� El Moudjahid au d�clenchement d�un �lan de solidarit� avec deux Alg�riens, victimes du terrorisme, d�tenus dans des prisons fran�aises, accus�s de participation � des massacres de civils, en Alg�rie durant les ann�es 1995-1996. Les d�boires des deux fr�res Hocine et Abdelkader Mohamed, ont commenc� en octobre 2003, lorsqu�une plainte a �t� d�pos�e contre eux devant la justice fran�aise, par un groupe de personnes dont Mohamed Sma�n. Le 11 d�cembre 2003, un r�quisitoire introductif du parquet de N�mes est transmis sur cette affaire. Un juge d�instruction a �t� d�sign� et une commission rogatoire confi�e au SRPJ de Montpellier a �t� institu�e le 6 janvier 2004. Les deux fr�res sont plac�s en garde � vue en mars 2004 et croupissent en prison � ce jour, sans qu�aucun proc�s ne soit tenu. Il est important par ailleurs de relever que les dessous de cette affaire remontent � 1998, lorsque l�ex-Dec et chef des groupes d�autod�fense (GLD) de Relizane Hadj Fergane et six de ses compagnons dont Abed Mohamed, Moudjahid et p�re des deux fr�res Abdelkader et Hocine, ont �t� accus�s de la disparition forc�e de pr�s de 200 personnes dans la r�gion. Ces personnes ont �t� mises en examen avant d��tre rel�ch�es douze jours apr�s. Suite � cela, les accus�s ont, � leur tour, d�pos� plainte pour diffamation contre Hadj Mohamed Sma�n. Le 29 d�cembre 2001, un premier proc�s a eu lieu au tribunal de Relizane. Le pr�venu avait �t� condamn� � deux mois de prison ferme, 10 000DA de dommages et int�r�ts au profit de chacun des plaignants. Un deuxi�me proc�s en appel a eu lieu toutefois en f�vrier 2002 et la sentence �tait plus lourde : une ann�e de prison pour Mohamed Sma�n. Celui-ci a introduit un pourvoi en cassation aupr�s de la Cour supr�me qui a confirm� le premier jugement de 2001. Le proc�s fut le premier et dernier � avoir ouvert le dossier des disparus. La question reste, � ce jour taboue. Un tabou que voulaient briser au centre de presse El Moudjahid Mohamed Abed, le p�re des deux Alg�riens d�tenus � N�mes et Houari Sa�dane, un des plaignants contre Fergane, qui est revenu sur ses propos et a d�clar� publiquement avoir �t� victime de manipulation. De qui ? M. Sa�dane pointe un doigt accusateur contre les ONG fran�aises, notamment Amnesty international et la F�d�ration internationale des droits de l�homme. Invit� par Mme Benhabyl�s pour t�moigner sur les dessous de l�affaire qui est � l�origine de l�incarc�ration de deux victimes du terrorisme en France, M. Sa�dane a r�v�l� que �des mains �trang�res manipulent les victimes du terrorisme d�sesp�r�es qui sont � la recherche de la v�rit� sur ce qui est arriv� � leurs familles, dans des affaires d�atteinte � la stabilit� de l�Alg�rie�. �J�ai �t� victime de cette manipulation. Je suis parti � plusieurs reprises en France, croyant � l�existence d�un r�seau de soutien pour les victimes du terrorisme. Quelques jours seulement m�ont suffi pour d�couvrir que ces organisations veulent manipuler nos propos et nous font signer des d�clarations fallacieuses �, dit-il. M. Sa�dane affirme que �ce m�me lobby cherche � lui faire retirer la plainte pour diffamation qu�il a d�pos�e contre Hadj Sma�n, pour son livre Relizane : silence, on tue et qui se veut un r�quisitoire contre de pr�tendus �d�passements� qui auraient eu lieu dans cette ville de l�ouest du pays. Ainsi, la rencontre d�hier qui a enregistr� d�autres t�moignages notamment sur l�activisme des deux organisations terroristes le GIA et l�AIS � Relizane, se pla�ait �galement comme une premi�re initiative pour d�clencher le d�bat sur les disparitions et leurs commanditaires. Mais surtout de mettre fin � la confusion existante entre victimes et bourreaux. L�image du Moudjahid Abed Mohamed et la reconnaissance du sacrifice de sa famille pour l�Alg�rie ont �t� r�habilit�es hier par de nombreux autres t�moignages. Si, ses fils Abdelkader et Hocine se d�battent pour retrouver leur dignit�, son autre fils Mohamed, ex-Dec de la commune de Oued Djema� a �t� assassin� en 1995. Lui-m�me a �t� gri�vement bless� � la t�te en 1994 dans sa commune Jdiouia. Toute la v�rit� est-elle toutefois permise dans ce proc�s de la �soci�t� civile� ? La lib�ration des fr�res Mohamed semble �tre toutefois une question prioritaire. Un comit� de soutien aux deux patriotes a �t� cr�� et des d�marches seront entreprises pour sensibiliser les politiques alg�riens et fran�ais sur cette affaire. �Les Fran�ais ont d�ploy� tous leurs moyens pour expatrier leurs ressortissants pourtant condamn�s au Tchad, pourquoi ne r�clamons-nous pas nos patriotes qui sont innocents ?�, a d�plor� Mme Benhabyl�s.