Le pass� et les traditions de la ville des Roses ou Blida, telle que baptis�e par son saint fondateur, Sid- Ahmed El Kebir, sont enti�rement conserv�s par certains de ses habitants qui perp�tuent ses us, tant les valeurs mondaines de cette cit� m�ritent qu�elles soient pr�serv�es. Fond�e au XVIe si�cle par un hydraulicien venu d�Andalousie apr�s avoir fui la reconquista de Ferdinand et d�Isabelle la Catholique qui ont chass� les musulmans � la suite de la chute de Grenade en 1462, El Boule�da, ou la petite ville, sera rebaptis�e la ville des Roses par le saint tut�laire de Miliana, Sidi-Ahmed Benyoucef, et ce, quand il verra ses merveilleux vergers et roseraies. Devenu un lieu de repos pour les guerriers ottomans en raison de sa situation g�ographique, Blida aura le privil�ge de capter l�attention des gouverneurs de l��poque qui vont apporter l�aide financi�re pour �riger de belles maisons au style arabo-andalou. Les m�tiers et l�agriculture seront les principaux moyens de revenus pour ses habitants qui vont exceller dans le travail du cuir et la plantation des agrumes. La broderie ne sera pas en reste, presque toutes les femmes blid�ennes pratiquaient ce m�tier et continuent � le sauvegarder jusqu�� nos jours. S�il est vrai que beaucoup d�autres anciens m�tiers ont disparu telles la sellerie et la dinanderie, il persiste quand m�me d�autres arts tels la lutherie et la sculpture sur bois dont les artisans r�alisent de merveilleux objets. Encourag�s par la Chambre de l�artisanat de la wilaya de Blida, ces hommes de m�tier jouissent de tous les moyens � m�me de promouvoir ces arts. Les Blid�ens restent reconnaissants envers leur saint patron. Pour ce faire, ils effectuent des p�lerinages r�guliers � sa zaou�a o� sa s�pulture se trouve jusqu�� aujourd�hui. Bien entretenue par ses descendants qui veillent scrupuleusement � l�accueil des p�lerins, la zaou�a de Sid-Ahmed El Kebir est, de par sa situation g�ographique, un havre de paix o� viennent se reposer des familles � la recherche de moments d��vasion. Il y a lieu de rappeler que c�est Sid- Ahmed El Kebir, mort en 1568, qui a aid� les Andalous qui ont fui la reconquista espagnole � venir s�installer dans la vall�e de Oued Erromane pour fonder ensuite la ville qui portera d�sormais le nom d�El Boule�da. Cependant, Blida a �t� secou�e par de nombreux s�ismes (1601, 1716, 1825). Celui de l�ann�e 1825 fut le plus destructeur et transforma la ville en ruines. Apr�s cette terrible catastrophe, la ville fut reconstruite sur un nouveau site. L�acc�s � la ville se faisait � partir de six portes qu�on appelle aujourd�hui Bab Sept, Bab Erahba, Bab Ezzaouia, Bab El- Kouika, Bab Dzayer et enfin Bab El-Kbour. Sur un autre plan, les Blid�ens regrettent la d�molition d�un bain maure datant de l��re ottomane et portant le nom de son constructeur, Bach Agha Boualem. Selon des recherches effectu�es par une �tudiante pour les besoins d�une th�se de licence, ce bain maure a �t� construit en 1852. Mais il faut dire que Blida garde intactes deux anciennes mosqu�es que sont Bensa�doun et Hanafi, lesquelles ont �t� b�ties par les Turcs. Blida, la ville des souvenirs et des vieilles coutumes et traditions, reste une r�gion dont le pass� refl�te une histoire riche en �v�nements sauf qu�elle est en train de perdre peu � peu de sa beaut� et de son calme l�gendaire en raison de sa ruralisation effr�n�e.