Au vu de son �ge, et s�il poss�de une bonne m�moire, le ministre Benbouzid se souviendrait qu�il n�a pass� � l�examen du bac que cinq ou six �preuves. Imposer 11 ou 12 �preuves � nos lyc�ens rel�ve de la d�mence p�dagogique. Quand son secr�taire g�n�ral, M. Boubekeur Khaldi, parle de pr�server la cr�dibilit� du bac qui est un dipl�me universel, il devrait se souvenir que la premi�re fonction du bac r�side dans l�accession aux �tudes sup�rieures. Le bac est accessoirement un dipl�me ; il est avant tout le s�same de l�universit� et c�est bien pour cela qu�� l��poque o� nous l�avons pass� notre bac �tait sign� du recteur de l�universit� et ses jurys pr�sid�s par des profs d�universit�. Par cette fonction, l�examen du bac �tablit si le candidat poss�de, dans sa fili�re, les connaissances et les capacit�s d�entamer, avec un minimum de chances, cette fameuse formation universitaire, qui, elle, est qualifiante, c'est-�-dire productrice de comp�tences. Ce qui n�est pas, mais alors pas du tout, la fonction du lyc�e ou, autrement dit, de l�enseignement g�n�ral. Les formations qualifiantes ou productrices de comp�tences rel�vent d�un autre syst�me : celui de la formation professionnelle, des lyc�es techniques (on voit mieux aujourd�hui pourquoi, Benbouzid veut l�extinction des lyc�es techniques puisqu�en filigrane, c�est tout le syst�me secondaire qui devient enseignement technique en le faisant passer de la mission principale de l�acquisition des langues et des sciences � l�apprentissage d�une comp�tence) et celui de l�universit�. C�est de ces trois sous-syst�mes que sortent les ouvriers, la ma�trise ou les ing�nieurs et m�decins. Cette r�forme poursuit des buts, nulle part d�voil�s au grand public et jamais discut�s avec la soci�t�. Les lyc�ens le sentent et le comprennent. En r�alit�, c�est le minist�re qui d�valorise le bac en en faisant un demi-dipl�me professionnel tout en lui gardant, pour les meilleurs, un r�le de demis�same pour la formation universitaire puisque qu�il ne suffit plus pour acc�der librement � la fili�re qu�il est cens� ouvrir. En exigeant des notes minima pour les fili�res �dures� telles que m�decine, architecture, etc. l�universit� tient en suspicion la validit� de ce dipl�me et s�il est tenu en suspicion dans son propre pays, pourquoi le bac alg�rien jouirait-il d�une reconnaissance internationale b�ate ? Ajoutez � cela la reconnaissance officielle, par le ministre lui-m�me, que les manuels des enfants sont truff�s de fautes dans toutes les disciplines et ajoutez aussi la reconnaissance par le m�me ministre que les programmes ne peuvent �tre assimil�s puisqu�il demande l�organisation de cours de soutien et vous aurez le tableau sinistre d��l�ves r�duits � un �esclavage p�dagogique� qui avoue son nom. Cette protestation lyc�enne est tout � fait justifi�e. Le minist�re a �chou� � mobiliser les parents contre leurs enfants quand il leur a demand� de les dissuader de faire gr�ve directement ou par les associations. Il passe maintenant � une phase sup�rieure : la menace de sanctions et d�exclusions. En paroles, il a choisi la guerre aux �l�ves plut�t que le dialogue. Il sait pourtant qu�il a d�j� perdu cette bataille et qu�il devra satisfaire un minimum de revendications lyc�ennes. Ah ! Mais le pouvoir de d�cider seul ?