C�est lors d�un colloque consacr� � Frantz Fanon l��t� dernier et organis� par l�institut d�Avempace, fondation priv�e cr��e par des intellectuels et industriels oranais, et o� Mohamed Harbi �tait pr�sent, que l�id�e d�organiser un colloque international consacr� � l'�uvre de l'historien a germ� dans l�esprit des membres de cet institut. Ce colloque international, qui se tient depuis hier dans la salle de conf�rences de l�h�tel Royal, abritera douze communications de m�me que la projection d'un film sur la guerre d'Alg�rie d'Yves Courri�re et Philippe Monnier. Amel B. - Oran (Le Soir) - Premier intervenant en cette journ�e d�ouverture, le Professeur Houari Touati qui ne manquera pas d��loges � l�adresse de Mohamed Harbi pr�sent dans la salle. Pour l�intervenant, il s�agit de l�historien le plus important que l�Alg�rie ait connu dans la deuxi�me moiti� du XXe si�cle. Son �uvre, dit-il est un rep�re majeur � le seul qu�un historien alg�rien ait plant�. Pour sa part, Gilbert Meynier, de l'universit� de Lyon, auteur d'un ouvrage tr�s controvers� sur le parti FLN, a pr�sent� une conf�rence intitul�e : �Mohamed Harbi : citoyennet� et histoire nationale et universelle �. Voulant, dit-il, rendre hommage � Mohamed Harbi et au peuple alg�rien, il a souhait� intervenir en langue arabe, seulement apr�s quelques minutes d�un parler assez correct, il accepta de poursuivre en fran�ais. Pour l�intervenant, Mohamed Harbi a mis en avant dans ses ouvrages la libert� de la patrie beaucoup plus que la libert� des citoyens. Pour Gilbert Meynier, c�est bien � travers les �uvres de Harbi que les autres historiens fran�ais se sont d�complex�s pour �tudier le mouvement national alg�rien, le FLN. Et d�ajouter : �Harbi a cass� la sacralisation du FLN�. D�s lors, par la suite, les historiens fran�ais ont d�couvert que finalement le FLN �tait un mouvement tr�s complexe, compos� de gens diff�rents, de mouvements sociaux diff�rents, en somme le FLN �tait une sorte d�auberge espagnole�. Questionn� en marge du colloque qui lui est consacr�, Mohamed Harbi a bien voulu r�pondre � quelques questions de la presse, notamment celle de conna�tre les raisons pour lesquelles l�historien ne travaille pas sur les archives internes. �J�y travaille mais je ne peux pas me fonder sur le t�moignage de gens dont je sais que les propos sont fabriqu�s. � Il ajoutera qu�en Alg�rie, le travail de l�historien est semblable au combat du gladiateur. �Ce ne sont pas toutes les archives qui sont accessibles en Alg�rie�. Il poursuit : �il y a des archives inaccessibles ici en Alg�rie dont on ignore m�me si elles sont vraiment class�es�. Un fait qui, selon Mohamed Harbi, rend la m�moire d�un peuple mutil�e et occult�e. Revenant sur le sujet des mouvements de lib�ration, l�historien pr�cisera que �dans tous les mouvements de lib�ration engag�s par des pays du tiers-monde, la question de la souverainet� citoyenne ne se posait pas, seule pr�occupation la souverainet� de l�Etat, il n�y avait pas de consid�ration pour le peuple�. Le colloque consacr� � Mohamed Harbi se poursuivra aujourd�hui avec notamment des communications qui seront donn�es par d��minents professeurs tels que Benjamin Stora, Jean Leca, Fatma Oussedik, Abdelmadjid Merdaci et Mohamed Hachmaoui. Le mot de la fin sera donn� � Mohamed Harbi qui cl�turera les travaux par une communication intitul�e �La R�volution alg�rienne entre histoire, m�moire et citoyennet�. Cet intitul� rappelle son ouvrage �L'Alg�rie face � son destin : citoyens ou croyants� publi� au d�but des ann�es 1990.