Les partis islamistes mettent de l�entrain � accro�tre leur pr�sence active sur la sc�ne politique. Le Mouvement de la r�forme nationale (MRN), commun�ment d�sign� El Islah, s�am�nage, chaque week-end durant, une opportunit� de conclave. Jeudi et vendredi, c�est son conseil consultatif, le Madjliss Echoura, qui s�est retrouv� rue Ali- Boumendjel � Alger pour une somme d��valuations politiques et organiques. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le parti de Mohamed Boulahia colle comme il peut � l�actualit� politique nationale. Depuis l��viction de Djaballah et la scission organique qu�elle a induite, El Islah n�a plus le pr�che aussi haut que le Mouvement de la soci�t� pour la paix (MSP) qui, lui, pr�tend � officier comme le parti pivot de la mouvance islamiste. Il n�est plus comme nagu�re en certitudes fourni. Au point d�ailleurs o� son discours manque terriblement de d�cliner des perspectives. Le parti, apr�s sa d�route �lectorale, survit � travers ce qu�il dresse comme constats de situations politiques et sociales des plus d�l�t�res. Exercice facile, en somme. Jeudi, � l�ouverture de la session du Madjliss Echoura, Djamel Soualah, le pr�sident du conseil, et Mohamed Boulahia, le pr�sident du parti, ont, tour � tour, pleur� Gaza la palestinienne. Ils ont �galement �voqu� la grande corruption qui gangr�ne les sph�res �conomiques et politiques du pays. Le dernier attentat kamikaze, commis contre un commissariat de la police judiciaire � Th�nia, leur a �videmment sugg�r� des mots de compassion pour les familles des victimes. Cette compassion est accomplie comme un acte de foi. La d�nonciation de l�attentat, contraire, d�clarent-ils, � l�islam, tout autant. Sauf que, dans leurs la�us, tous deux liminaires aux travaux du conseil, nulle �vocation d�Al Qa�da au pays du Maghreb islamique. Pour Djamel Soualah, les attentats kamikazes qui ciblent les institutions alg�riennes sont une pression sur l�Alg�rie. Il comprend, aussi, la commission onusienne sur les attentats du 11 d�cembre 2007 comme une tentative d�ing�rence dans les affaires internes de l�Alg�rie. Mohamed Boulahia, le pr�sident du parti, de moins en moins visible, il faut le dire, a, pour sa part, appel� � de la vigilance pour d�jouer le complot orchestr� par des mains invisibles. Mais ce qui semble chagriner au plus haut point Boulahia, c�est surtout la campagne d��vang�lisation qui, � ses dires, est appuy�e en sous-main par des Etats occidentaux. Selon lui, il y a urgence imp�rieuse � organiser la riposte, indiquant, pour l�exemple, que les imams ne devraient pas se suffire des pr�ches du haut des minarets mais sortir sur le terrain et mener campagne. Il a trouv� �galement mati�re � discourir dans ce que le syst�me �ducatif conna�t comme agitation. Il a conclu que l��chec de la r�forme �tait pr�visible. �Nous nous sommes �lev�s contre la r�forme con�ue par la commission Benzaghou. Nous avions averti de l��chec de cette r�forme.� Le deuxi�me homme du parti, Djahid Younsi, le secr�taire g�n�ral, s�est limit� lui � une intervention tout ce qu�il y a de plus succinct. Il a appel� � penser El Islah comme un parti porteur de projet et non comme une m�canique �lectorale, un simple appareil. Cette pr�occupation renvoie ind�niablement � la situation organique du parti qui, pour le moins qu�on puisse dire, reste peu reluisante. En t�moigne le r�glement int�rieur du parti qui a d� attendre jusqu�� ce jeudi pour �tre soumis � l�approbation du Madjliss Echoura. De m�me que l��valuation des derni�res �lections a d� attendre ce m�me rendez- vous. C��taient l� les deux points inscrits � l�ordre du jour du conseil. Il faudra faire remarquer que le rapprochement entre les partis de la mouvance islamiste, qui a fait l�objet de deux rencontres, l�une � l�initiative du MSP et l�autre d�El Islah, n�a pas �t� �voqu� par les trois intervenants. Pourtant, il y a une semaine, il s�est d�gag�, lors des retrouvailles islamistes, les secondes du genre, comme un consensus autour d�un code d�honneur, voire une charte politique � port�e strat�gique. Le rapprochement islamo-islamique serait-il un fantasme entretenu pour tout juste ce qu�il est, autrement dit qui ne postule pas � devenir r�alit� ?