Tlemcen, ville d�art et d�histoire. C�est par ce slogan flatteur que vous �tes accueilli � l�entr�e de la capitale des Zianides. Ce qualificatif, on ne peut plus noble, a perdu toute sa signification au fil des ans. La cit� qui nagu�re inspirait cheikh Larbi Bensari et cheikha Tetma n�offre plus rien aux visiteurs �trangers et encore moins aux autochtones. Un environnement hostile Ce que l�on identifie administrativement par le Grand Tlemcen, c�est tout juste l��clatement de la grande municipalit� de Tlemcen qui a �t� morcel�e en trois communes : Tlemcen, Chetouane et Mansourah. Ce d�coupage des ann�es 1980 a d�soss� la ville et g�rer un tel espace aujourd�hui rel�ve du miracle. En l�absence de v�ritables �lus et d�une soci�t� civile qui se cherche, la ville de Tlemcen se meurt au vu et au su de tout le monde. Le plus d�solant c�est cette attitude du citoyen qui a fini par baisser les bras et s�accommoder � un quotidien qui l�agresse sans r�agir. Salet� et ins�curit� pour d�cor La ville croule sous le poids de la salet� et les citoyens manifestent une grande crainte devant les actes d�agression. Il vous suffit de passer pr�s du march� couvert qui date du si�cle dernier (construit en 1904) pour avoir une id�e de ce que c�est l�hygi�ne publique : la puanteur agresse le centreville et cela ne semble pas inqui�ter les fid�les de la grande mosqu�e, voisine des lieux. Le palais du Mechouar qui a �t� restaur� � coups de milliards sert de refuge au SDF et parfois � d��tranges et dangereux noceurs. L�ex-palais du roi Abdelemoum�ne reste le symbole d�une grande civilisation et devrait faire l�objet d�une attention particuli�re de la part de ces �lus qui sont charg�s de veiller sur le patrimoine historique de ce pays. Il en est de m�me pour le Grand Bassin, appel� jadis jardin Saridj M�Beda. Cet espace cher aux Tlemc�niens accueillait autrefois les f�tes foraines, le cirque et bien d�autres manifestations. Reconverti en espace vert, il est devenu la chasse gard�e des racoleurs et autres drogu�s. Quant au jardin public qui le surplombe, mieux vaut ne pas en parler, c�est un v�ritable coupe-gorge que les familles ont d�sert� depuis longtemps. La banlieue ouest de Mansourah d�figur�e Quand en �voque Mansourah, on le fait avec un pincement au c�ur. Erig�e en commune et sans ressources, la cit� m�rinide a fait l�objet d�un v�ritable pogrom �cologique. L�acier et le b�ton ont fait dispara�tre les grands champs d�amandiers et de cerisiers, m�me les sources se sont taries � cause des sondages anarchiques. Seule A�n Mekdad continue � couler, d�fiant le temps et les ann�es de s�cheresse. Mais pour combien de temps encore ? Pour les nostalgiques de la nature, ils peuvent toujours contempler le majestueux minaret de Mansourah qui domine de ses trente m�tres toute la plaine et cela depuis plus de sept si�cles. Tlemcen n�est plus cette ville qui a fascin� Ibn- Khaldoun et d�autres po�tes. Louis Abadie peut toujours s�accrocher � son �pass� rapproch� entre 1937 et 1962, et les amis du Vieux Tlemcen peuvent toujours verser une larme sur la ville d�art et d�histoire. Toutefois, pour la commune de Mansourah, on peut esp�rer un renouveau avec les nouveaux �lus, eu �gard � leur niveau (le P/APC est ing�nieur d�Etat).