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CHRONIQUE D�UN TERRIEN
Arabe, andalouse, turque ...mais amazighe d'abord ! (4 et fin) Par Ma�mar FARAH [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 02 - 2008

Tlemcen au printemps. Comme partout ailleurs, la nature, se d�barrassant de ses lourds habits hivernaux, s�invente des toilettes color�es et scintillantes qui lui donnent l�air d�une demoiselle se r�veillant apr�s un long sommeil. Au sortir de l�hiver, Tlemcen est comme la princesse au bois dormant. Le baiser printanier lui ouvre les yeux sur le spectacle f�erique des pr�s et des bosquets secou�s par les fr�missements de la r�g�n�ration.
Dans les for�ts dominant la ville, dans les rang�es de cypr�s ceinturant les vieux quartiers, dans les oliveraies align�es � l�andalouse, partout, c�est l�invasion des marguerites, des p�querettes, des primev�res et des ficaires. Et quand le printemps s�installera pour de bon, aux premiers souffles d�un �t� qui poussera les familles vers les plages de Rachgoune et Marset-Ben-M�hidi, ce sera au tour des coquelicots d�entamer leur chevauch�e fantastique dans les champs agit�s par les premi�res brises estivales. Le m�me vent salvateur fera pousser les bourgeons des cerisiers qui livreront ces beaux fruits �carlates et �clatants de sant� que des vendeurs proposaient jadis � chaque coin de rue. J�aimais en acheter chez un marchand situ� pas loin du lyc�e Benzerdjab et, avec des amis, nous les d�gustions en vadrouillant � travers ces longues art�res envahies par l�ombre des arbres centenaires. C��tait hier. En cet hiver froid et terne, je suis retourn� dans ces lieux magiques. L�avenue est d�serte. Un flic mouill� jusqu�aux os r�gle une circulation qui n�existe presque pas. Dans le prolongement de la rue, je tombe sur le nouveau stade. En panne. J�ose esp�rer qu�ils n�y installeront pas du gazon synth�tique. C�est une folie purement alg�rienne. Ou plut�t des combines pour faire gagner de l�argent aux fabricants de tartan ! Passons. Je longe le nouveau stade ferm� et je bifurque � gauche pour rejoindre l�h�tel les Zyanides, un joyau datant de cette d�cennie soixante-dix que l�on critique � tout bout de champ et qui a pourtant donn� au pays l�essentiel de son infrastructure touristique actuelle ! �Les Zyanides�, aux murailles ocre rappelant les remparts imposants de jadis, ouvert sur un jardin aux mille senteurs, est b�ti sur le mod�le d�un palais andalou. Sa caf�t�ria donne sur un patio bord� de vo�tes support�es par des colonnes rappelant celles qui ornaient les demeures princi�res de S�ville ou de Cordoue. Cette splendeur est � vendre, comme tous les biens du peuple alg�rien brad�s dans une opacit� totale. Des h�tels que l�on devrait classer comme monuments historiques ont �t� vendus pour 20 milliards de centimes, m�me pas le prix d�une grande villa dans un quartier d�Alger (exemple : l�h�tel d�Orient d�Annaba). Partout, on solde. A qui va �tre c�d� �Les Zyanides� ? A un ami ou � un pr�te-nom repr�sentant l�un des pontes de l�ancien-pr�sent-futur r�gime ! On verra� Et pourtant, ces cadres et ces travailleurs qui, aux quatre coins du pays, ne savent plus � quel saint se vouer, �taient l� aux heures les plus sombres pour sauver leur outil de production d�une destruction certaine, programm�e par les hordes sauvages. Ils sont toujours l�, fid�les au poste, mais il n�y a plus l�enthousiasme de jadis. Le stress est lisible sur leur visage car l�avenir est incertain. Pourquoi ne pas inciter ces �acheteurs� � construire leurs propres h�tels pour que Tlemcen puisse offrir � ses h�tes une infrastructure touristique de qualit�. Elle a tous les atouts. Cette ville, qui m�rite amplement le titre de �cit� d�art et d�histoire�, fut d�abord la capitale d�un royaume amazigh ind�pendant. Peu de gens savent que le nom de Tlemcen est d�origine berb�re (les sources). De ce pass� amazigh, il subsiste quelques traces, visibles surtout dans la vall�e berb�re des B�ni Snouss, pays des hommes debout, fils de ces farouches montagnes o� l�on a su r�sister � toutes les conqu�tes, pr�servant une culture mill�naire qui s�offre encore de nos jours sous forme d�activit�s diverses dont le c�l�bre carnaval de B�ni Snouss (les tribus implant�es � B�ni Bahdel, El Khemis et Tafesra perp�tuent cette tradition lors du Nouvel An berb�re). La ville a �t� occup�e par les Romains et eut pour nom Pomaria (les Vergers), avant de devenir une grande capitale sous les M�rinides et les Zyanides. C�est sous la civilisation arabomusulmane que la cit� connut ses heures de gloire, avec l�implantation des monuments qui font sa fiert� aujourd�hui et une histoire jalonn�e de hauts faits d�armes, de splendeurs artistiques, de fastes princiers ; mais aussi de trahisons, de massacres et d�occupations successives. Un tel joyau ne pouvait laisser insensibles les conqu�rants qui se faisaient un honneur de compter Tlemcen parmi leurs troph�es de guerre. Elle fut occup�e par les Espagnols et les Turcs. Elle fut �galement la premi�re destination des Andalous ayant fui la reconquista espagnole. Elle fut un foyer parmi les plus importants d�Alg�rie de la communaut� juive alg�rienne. D�ailleurs, jusqu�� nos jours, les p�lerins juifs y viennent en voyages organis�s pour visiter le tombeau de leur saint Rabbi Ephraim Enkaoua, situ� dans le quartier de Kebassa. La communaut� chr�tienne y prosp�ra bien avant la colonisation et ne connut aucun probl�me d�exclusion ou de marginalisation sous le r�gne des musulmans. Toutes ces �tapes historiques se sont sold�es par des apports qui ont enrichi la matrice civilisationnelle de la ville, comme en t�moignent les monuments que nous vous conseillons vivement de visiter si vous passez par Tlemcen. Le M�chouar est l�un de ces vestiges gardiens de la m�moire du peuple alg�rien. Cette v�ritable citadelle, lieu d�exercice du pouvoir et centre de rayonnement culturel, fut construite par Yaghmoracen. Elle fut la r�sidence officielle des rois de Tlemcen. A l�ouest de la ville, on peut visiter les ruines de Mansourah qui, de camp militaire, se transforma en palais royal sous le r�gne du sultan Abou Yacoub. L�imposante muraille est encore visible de nos jours, m�me s�il n�en reste que quelques pans. Mansourah connut par la suite une extension qui en fit une ville moderne de l��poque avec des infrastructures allant de l�h�pital aux thermes. Nous n�insisterons jamais sur la n�cessit� de sauvegarder ces vestiges historiques face aux app�tits f�roces des promoteurs immobiliers et des chasseurs de terrains fonciers. Il existe mille autres merveilles. Je termine ce tour d�horizon par la visite du plateau de Lalla Setti dont le mausol�e, perch� � 1200 m�tres d�altitude, domine toute la ville et les montagnes s�parant l�arri�re-pays de la mer. On m�a dit que, par beau temps, on pouvait voir la M�diterran�e. Des travaux d�am�nagement sont en cours pour transformer ce promontoire en belv�d�re touristique auquel on acc�dera en empruntant le nouveau t�l�ph�rique en construction. L�am�nagement de ce site bord� de denses for�ts int�gre les activit�s de loisirs puisqu�il est pr�vu d�y �difier un parc d�attractions et un espace r�serv� � la promenade sous forme de balcon dominant la cit� et sa banlieue. Des t�lescopes permettront aux visiteurs de sonder les merveilles de cette grande cit� dont on tombe amoureux � la premi�re visite. Mais ce qui ajoute � son charme est l�accueil fraternel et chaleureux que l�on r�serve ici aux invit�s. �a se termine souvent par un couscous � la maison et le fameux th� � la menthe (n�est-ce pas Abdelkader, digne fils de M�cheria et de�Tlemcen ?). J�y ai connu des gens intr�pides, des hommes comme il en existe tant dans ma patrie. Je n�oublierai jamais ce Berb�re, vivant � mille kilom�tres de chez moi et qui ressemble tant au Chaoui que je suis. J�ai nomm� Dannouni Abdelmadjid, issu d�une famille de b�tisseurs de B�ni Snouss qui a toujours �t� aux c�t�s des d�munis et des sans-grade ! Merci, mon fr�re, merci � la soci�t� civile pour ce d�ner plein d��motions. Les larmes sont difficiles � arracher, mais, au petit matin, en quittant votre grande capitale, j�ai eu une pens�e �mue pour tous les martyrs d�hier et d�aujourd�hui, pour ceux de Maghnia, Sebdou, Remchi, Sabra, B�ni Ghezli, M�sirda, Ghazaouet, O�chba et B�ni Snouss � et j�en oublie �, j�ai eu quelques larmes de joie : qu�il est riche mon pays ! Qu�ils sont braves mes fr�res ! Qu�ils se donnent la main de Tlemcen � T�bessa, de Begayet � Tam, pour arracher notre patrie � la mal�diction ! Que nous quittent � jamais ceux qui piquent nos milliards pour b�tir leur avenir ailleurs et tout deviendra possible� Nous pouvons transformer l�enfer en paradis !

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