Résumé de la 8e partie n Le juge déclare Wang innocent. Sorti du tribunal, il regagne son village pour rassurer sa vieille mère... Mais, non loin de là, quelqu'un va, au contraire, passer une nuit fort agitée. C'est l'usurier Yu, brutalement tiré de son sommeil par une voix mystérieuse, qui lui dit : «Donne-moi les clés de ton coffre. Et pas un mot si tu tiens à la vie !» Tremblant de tous ses membres, le vieillard remet le trousseau à Yang - car c'est lui qui est entré chez l'usurier avec ses hommes - et, quelques instants plus tard, Yu regarde d'un air furieux son coffre- fort complètement vide... Pendant ce temps, Wang dort paisiblement. Lorsqu'il se réveille, il aperçoit sa mère qui le contemple, un étrange sourire sur les lèvres. — «Il y a de la visite pour toi», annonce-t-elle. Au même moment, le jeune homme sent le parfum qu'il attendait tant, le doux parfum de glycine... Peu de temps après, les noces de Wang et de sa jolie princesse sont célébrées dans l'allégresse. Le temps passe. De cette heureuse union naissent rapidement deux charmants enfants qui ont les yeux mauves comme ceux de leur mère. Wang est tellement heureux qu'il ne peut imaginer qu'un tel bonheur soit possible. Et par un soir d'hiver, un triste soir d'hiver, le jeune homme, en revenant de son travail, voit sa femme qui l'attend sur le seuil de leur maison. Elle a revêtu le kimono qu'elle portait lors de leur première rencontre et qu'elle n'avait plus jamais remis depuis. Wang se doute que quelque chose d'horrible, de grave, d'irréparable va se produire. Quelque chose d'inévitable qui va bouleverser sa vie... — «Nul bonheur ne peut jamais durer éternellement, dit la princesse, sans lui laisser le temps de parler. Ma vie sur la Terre est terminée. Je suis obligée de te quitter, mais je ne t'oublierai pas.» L'instant d'après, elle disparaît emportant avec elle les enfants. — «Non !» hurle Wang. Mais aucun son ne sort de sa bouche. Les larmes aux yeux, il regarde autour de lui. Et, soudain, par un miracle inexplicable et malgré le froid de l'hiver, partout des glycines se mettent à fleurir. Les lourdes grappes sont du même mauve que les yeux de sa femme et de ses enfants... Et lorsqu'il pénètre dans sa maison, il découvre avec bonheur que le plafond de la véranda est lui aussi paré d'un somptueux manteau odorant. Wang sent,malgré son immense chagrin, que sa princesse tant aimée et ses chers enfants ne l'ont pas vraiment quitté et que leur esprit et leur cœur demeurent à ses côtés. Et dans chaque corolle il voit briller leur tendre regard mauve, qui le suit et veille sur lui. Et il en est un peu consolé !