Une c�r�monie de recueillement, en hommage au chahid Fernand Yveton, s�est d�roul�e avant-hier matin au cimeti�re chr�tien de Bologhine. Combattant du FLN de la Zone autonome d�Alger, Yveton avait �t� guillotin� le 11 f�vrier 1957. Tarek Hafid Alger (Le Soir) - �Je vais mourir mais l�Alg�rie sera ind�pendante�. La proph�tie faite par Fernand Yveton, quelques minutes avant qu�il ne soit guillotin�, a fini par se r�aliser. Alg�rien d�origine europ�enne, fervent anti-colonialiste, Yveton a donn� sa vie pour son pays. Une c�r�monie de recueillement a �t� organis�e jeudi dernier au cimeti�re de Bologhine. Comme chaque ann�e, les �anciens� de la Zone autonome d�Alger ont rendu hommage � leur compagnon de combat. A l�image de son chef, Abdelkader Guerroudj, qui est revenu sur les conditions dans lesquelles Yveton a �t� interpell�. Mais il semble qu�aujourd�hui encore, les qualit�s de ce martyr ne sont pas officiellement reconnues. C�est en tout cas ce qu�a pu constater jeudi l�assistance lorsqu�un repr�sentant de l�Organisation nationale des moudjahidine s�est cru oblig� d�indiquer dans son allocution que Fernand Yveton �est mort pour sa seconde patrie�. Une d�claration jug�e inopportune qui a fait r�agir les pr�sents. Un �lapsus� d�nonc� par Mustapha Fetel, compagnon du martyr. �Fernand a �t� ex�cut� avec deux autres Alg�riens. Le jour de cette ex�cution, tous les prisonniers de la prison Barberousse ont cri� leurs noms, ils n�ont fait aucune distinction. Pour eux, tous les trois sont morts pour l�Alg�rie. Il est regrettable que des ann�es apr�s, certains continuent de faire de tels lapsus. C�est gr�ce � des gens comme Fernand Yveton que l�on pense aujourd�hui � signer un trait� d�amiti� avec la France. Sans eux, quelle amiti� pourrions-nous ressentir envers ce pays ? Ils sont l�espoir de la fraternit� humaine�, lancera Mustapha Fetel. N� � Alger le 12 janvier 1926, Fernand Yveton, ouvrier tourneur, adh�re � seize ans au Parti communiste alg�rien (PCA), puis devient militant de la Conf�d�ration g�n�rale du travail (CGT) � l�usine de gaz d�Alger. Membre du FLN au sein des r�seaux de la Zone autonome d�Alger, il est charg� de faire exploser l�usine � gaz. Surpris le 14 novembre 1956 � r�gler la minuterie de l�engin explosif, dans le but qu�il ne fasse pas de victimes, Fernand Yveton sera arr�t� et tortur� par les parachutistes. Son recours en gr�ce a �t� refus� par le pr�sident Ren� Coty, avec l�accord du ministre de la Justice de l��poque, Fran�ois Mitterrand. Fernand Yveton mourra guillotin� � la prison de Serkadji le 11 f�vrier 1957.