Maurice Audin, Henri Maillot (� ne pas confondre avec celui qui a donn� son nom � l�h�pital alg�rois), Raymonde Pechart, G. Puchert, M. Laban, M. C. Boyet�pour ne citer que ceux-l�. La liste est longue. Et Fernand Yveton fait partie de ces Europ�ens d�Alg�rie morts justement pour une Alg�rie ind�pendante et libre. Un citoyen fran�ais qui menait une vie paisible avant de s�embarquer dans �l�aventure � de la R�volution de Novembre 1954. Lyas Hallas - Alger (Le Soir)- La rencontre-d�bat, organis�e hier au centre de presse d� El Moudjahid par la Fondation du 8 Mai 1945 et d�di�e � la m�moire de ce militant du Parti communiste alg�rien de l��poque, a eu au moins le m�rite de ressusciter le d�bat sur l�apport de cette cat�gorie de r�volutionnaires, qui ne sont m�me pas port�s sur les fichiers des martyrs. La rencontre, qui s�est termin�e en queue de poisson, n�a en effet pas �chapp� au contexte d�l�t�re, marqu� surtout par la pol�mique sur l�histoire de la Wilaya III et aussi par le dossier de la criminalisation du colonialisme. Le pr�sident de l�Association des anciens condamn�s � mort, M. Mostefa Boudina, politise le d�bat juste apr�s les allocutions d�ouverture : �Je dis � Kouchner, qui s�impatiente pour la disparition de la g�n�ration de Novembre pour avoir, pense-t-il, les g�n�rations futures �dans la poche�, que la nostalgie pour la France coloniale n�a plus lieu d��tre et que ces g�n�rations sont capables de faire mieux que celle de Novembre. Puis, il n�y avait pas que Yveton, il y avait aussi des intellectuels anticolonialistes, des personnalit�s politiques importantes, le r�seau Jeansen, et les insoumis ayant organis� un v�ritable pont logistique entre les maquis et la �m�tropole.� Et ce n�est qu�� travers l��criture de l�histoire de ces gens-l� que nous pouvons construire des ponts d�amiti� entre nos deux pays.� D�autres intervenants ont critiqu� le choix de la date, qui ne correspond pas � l�anniversaire de la mort de Yveton. Et la tentative du mod�rateur de recadrer les interventions n�a pas refoul� pour longtemps les pulsions des uns et des autres, m�me si l�assistance a eu droit � quelques pr�cisions s�agissant de faits historiques. Ma�tre Albert Smadja, dernier survivant des avocats de Fernand Yveton et l�ayant assist� devant l��chafaud a, du reste, indiqu� que son client fut guillotin� le 11 f�vrier 1957 ainsi que deux autres prisonniers musulmans. �Fernand, qui n��tait pas un catholique pratiquant, a trouv� de la sympathie chez l�aum�nier de la prison Barberousse, lequel l�assistait de temps � autre pendant son s�jour. Deux autres musulmans membres du FLN, que moi-m�me j�ai assist�s, furent guillotin�s la m�me matin�e, avant la lev�e du couvre-feu. Chose qui m�a attir� les foudres de l�officier ayant supervis� l�ex�cution. Ce dernier m�a dit, � la lettre : �Vous le trouvez utile ! Et les autres ayant p�ri hier (le 10 f�vrier 1957, Ndlr) dans l�attentat du stade municipal ? Ils n�ont pas eu droit � tout cela !��, racontera-t-il. Les larmes aux yeux, le fr�re de Fernand, Louis Yveton en l�occurrence, pr�sent � l�occasion, et qui n�a pu d�ailleurs prononcer un mot devant l�assistance, se confiera � la sortie de la conf�rence : �Jamais je ne m�attendais � une telle r�ception et je ne savais pas que l�ex�cution de mon fr�re �tait comm�mor�e en Alg�rie et qu�il est d�une telle importance. Je ne connais pas son pass� politique. Il �tait discret et n��voquait pas ses activit�s surtout avec moi, apolitique que je suis mais nous avons v�cu tr�s mal son ex�cution. A l��poque, les Fran�ais le consid�raient comme un tra�tre. Une situation qui nous a contraints � quitter l�Alg�rie� Il ne fallait surtout pas prononcer son nom en dehors du cercle familial par crainte de repr�sailles !� Il ajoutera que Fernand est son demi-fr�re et qu�ils appartiennent tous les deux � une famille nombreuse compos�e de 8 enfants, 5 gar�ons et 3 filles. Louis pr�cisera que sa m�re avait deux enfants lorsqu�elle a �pous� le p�re de Fernand qui lui n�a pu conna�tre sa m�re, car d�c�d�e � l��ge de 19 ans alors qu�il n�avait que deux ans. Les interventions n��taient pas, en fait, �loquentes sur le parcours combattant de Fernand Yveton. Lui, qu�on pr�sente comme le premier Europ�en d�Alg�rie guillotin� pour son activisme patriotique, et ce pour en faire un exemple pour les autres Europ�ens d�Alg�rie, tent�s par l�id�al ind�pendantiste. Louisette Ighilahriz, cette ic�ne de la Bataille d�Alger, tortur�e par les enqu�teurs de l�arm�e coloniale, n�a pas, de son c�t�, manqu� au rendez- vous en d�pit de la paralysie faciale dont elle souffre. Elle qualifiera de �crime d�Etat� l�ex�cution de Fernand Yveton. Le mod�rateur a d� arr�ter les d�bats lorsqu�un intervenant a remis en cause la d�signation de ces militants de la cause ind�pendantiste par le vocable �martyrs� ayant, � ses yeux, une connotation religieuse. Ceci apr�s avoir d�velopp� un argumentaire mettant en relief le fait que la guerre d�Alg�rie n��tait pas une guerre sainte, mais une guerre de lib�ration rassemblant sous l�embl�me du Front (FLN) toutes les sensibilit�s nationales autour d�un objectif d�termin�. Les militants devaient regagner, une fois l�objectif atteint, leur parti d�origine. Un mouvement confisqu� � l�ind�pendance, selon ses termes, par un parti.�